L'actualité Recherche de l'Université de Lorraine #25

De la recherche à la transformation de la société

L'Université de Lorraine se distingue depuis plusieurs années par ses recherches interdisciplinaires dans le domaine des transitions écologique, énergétique, sociétale. Celles-ci se concrétisent en particulier au sein de l’initiative LUE. Elles pourront également se développer dans le cadre de l'Université européenne EURECA-PRO que l’UL vient de rejoindre et qui se focalise sur les "consommation et production durables". Cette interdisciplinarité n'est pas si évidente : elle réclame des efforts de chaque chercheur.e, tandis qu'elle pourrait être mieux valorisée dans leur carrière. Elle est pourtant nécessaire pour travailler sur les modifications profondes d'une société dont les fondements vacillent : ressources moins abondantes, effets de plus en plus néfastes du changement climatique et du déclin des écosystèmes... 

La recherche interdisciplinaire menée à l'UL permet non seulement de développer des technologies innovantes en réponse à ces enjeux, mais aussi de déterminer des modes d'actions pour mener des transformations écologiquement responsables et socialement justes (économie circulaire, économie collaborative, agriculture régénératrice...). 

De plus en plus, les enseignants-chercheurs et chercheurs de l’UL diffusent ces résultats auprès des citoyens, des entreprises et du monde politique pour les faire connaître, mais aussi pour les enrichir. Ainsi le colloque "Ecologie et évolution : Nouvelles perspectives et défis sociétaux" sera un évènement important pour les spécialistes, mais aussi pour les citoyens et scientifiques grâce aux évènements qui auront lieu à Metz et à Nancy entre le 16 et le 26 novembre. De bonnes occasions de s’informer, de partager et de débattre. Je gage que ces échanges ressourceront l’envie de comprendre, l’envie d’innover, mais aussi l’envie de réduire les impacts environnementaux des recherches menées. Ses impacts peuvent sembler anecdotiques à l’échelle individuelle, mais l’exemplarité de l’UL et d’autres universités pourrait contribuer à l’émergence d’une nouvelle norme sociale pour la recherche académique internationale : cela ferait alors une belle différence en termes d’impacts évités. Dans cette optique, les composantes de l’UL participent actuellement à l’élaboration d’un plan de sobriété énergétique. Entre autres, il a vocation à inciter au bon usage des équipements énergivores, particulièrement lorsqu’il fait froid et que le mix électrique devient « carboné » (typiquement aux heures de pointe du matin et du soir en plein hiver). La sobriété doit également concerner les mobilités professionnelles, mais aussi les achats de matériels neufs et de consommables dont la production induit des impacts sur les ressources et l’environnement. Ces efforts sont significatifs, mais ils permettent non seulement de réduire nos émissions de CO₂, mais également de brider des factures qui augmentent sans cesse et qui réduisent donc nos capacités d’investissements. Ceux-ci sont pourtant nécessaires pour améliorer le confort thermique de certains bâtiments et diminuer le gaspillage d’énergie.

Au plaisir de discuter de ces sujets avec vous ces prochains mois !

Guillain Mauviel, vice-président de la transition écologique à l'Université de Lorraine