Chaque mois, découvrez le portrait d'un de nos ambassadeurs et ambassadrices de l’innovation formé·es à l’approche du Design de services par le Deep Change Lab et qui s'engagent à transformer nos pratiques pour une administration plus efficace et plus proche des usagers. Le Deep Change Lab s'inscrit dans notre démarche "Réinventons notre rapport au travail" en encourageant l'innovation et les outils qui la soutiennent pour améliorer notre organisation.
Pour ce 4e épisode, nous sommes allés à la rencontre de Cédric Sanlis, Directeur de la Vie Universitaire et de la Culture.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous investir dans l’innovation publique ? Y a-t-il eu un déclic, un élément déclencheur qui vous a poussé à suivre le programme Ambassadeur de l’innovation du Deep Change Lab ?
Il n’y a pas réellement eu de déclic, il y a simplement le souci de ne pas perdre de vue que « rien n’est permanent, sauf le changement ». Le principe de continuité de nos missions de service public n’est que la réponse à ce qui s’impose et il apparait essentiel de se donner les moyens d’accompagner les besoins exprimés par ses bénéficiaires. À quoi bon proposer un service qui ne correspond à aucune attente ? À l’université, une grande partie des bénéficiaires sont des étudiants et des étudiantes, il y a un enjeu profond à rester connecté à leurs aspirations, ce n’est pas simple de se libérer de ses propres représentations. Sur la forme, l’aventure comportait une proposition de formation ouverte aux collègues de l’Université de Lorraine comme aux organismes nationaux de recherche présents sur le territoire quel que soit le statut de la personne. Nos modes d’organisation performant nous poussent à plus de spécialisation et celle-ci biaise nos représentations, nous confine à des modes de pensée. Se doter d’un temps de formation, de temps de travail commun, au-delà de son réseau professionnel habituel c’est déjà ouvrir la possibilité d’innover. Concrètement, je pense avoir répondu une semaine après l’appel à candidatures, convaincu sur le fond, séduit par la forme. Je ne regrette pas.
Dans le cadre de ce programme, vous avez suivi une formation à la démarche de Design de services, qu’en retirez-vous ? Qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?
Nous avons suivi une formation filée sur plusieurs mois de 7 journées complètes, c’est significatif et surtout riche en contenus. Le programme a été très minutieusement construit dans l’alternance de temps de présentation et d’échanges et de temps de travail autour d’une question concrète d’innovation publique permettant d’apprendre par le faire. Au sein de notre groupe, nous avons traité la question des services d’appui aux manageurs. Une véritable mise en situation qui aura permis de tester un large panel de méthodes de travail collaboratif et de poser des propositions, au final, assez matures. Au-delà des moments très agréables passés auprès des personnes présentes que je salue et remercie, c’est la qualité des prototypes de service présentés en fin de cycle de formation que je retiens plus particulièrement. À celles et ceux qui se demande à quoi peut ressembler un prototype de service, des collègues ont répondu en réalisant un film, en stop motion, génial.
Cette formation a-t-elle changé votre vision de l’innovation publique et/ou transformé vos pratiques ?
L’innovation nait aux intersections d’idées, d’objets, de concepts qui nécessitent la mise en place de temps de dialogue en groupe et je sous-estimais la diversité d’outils pouvant être mobilisés comme le temps réellement nécessaire à poser une démarche coopérative fructueuse et respectueuse de l’expression des besoins des utilisateurs. Les apprentissages méthodologiques sont passionnants, mais cette formation propose une démarche qui interroge notre capacité à faire consensus. Développer des innovations, avec et pour les usagers, est un acte de démocratie directe et recouvre un enjeu plus profond, celui de raffermir les liens entre les citoyens, les citoyennes et leur service public. Mettre en place des temps de concertation superficiels ou rater sa démarche implique l’effet inverse ; mieux vaut éviter toute proposition tronquée. Jouer l’innovation collective est finalement une activité bien plus exigeante que ce que j’imaginais.
Avec vos équipes, utilisez-vous les méthodes du design de services au sein des projets que vous menez ou essayez-vous de sensibiliser vos collègues et équipes à ces techniques d’innovation ?
Cela fait partie du rôle d’ambassadeur que de participer à la diffusion des démarches participatives. J’ai en responsabilité une équipe de 36 personnes, au-delà du quotidien, je souhaite évidemment impliquer les collègues dans une démarche permettant de partager la question de l’évolution de nos modes de travail. Là aussi, les méthodes de travail coopératif permettent d’agir collectivement sur le sens de nos missions, la connaissance de nos objectifs et l’évolution de notre offre de service. Le contexte est différent, car le processus est continu, mais il permet de suggérer, en lame de fond, des approches qui engagent nos usagers. Les collègues travaillent dans un secteur riche en projets, pour la plupart en forte interaction avec les parties prenantes, nombres d’entre eux sont déjà impliqués ou ont été impliqués dans des démarches d’innovation ou d’intelligence collective. Une collègue est également ambassadrice, j’espère que d’autres souhaiteront rejoindre l’aventure. Alors, oui, globalement l’idée est que nous puissions collectivement intégrer des habitudes en matière de design de services, de renouveler les formes de travail avec les étudiants, les étudiantes et plus globalement le public concerné par nos actions culturelles.
Pour finir, quel message souhaitez-vous transmettre pour encourager d’autres personnes à s’engager dans le réseau des ambassadeurs de l’innovation ?
Vous pourriez vous surprendre vous-même.
Rattrapage :)
Si vous avez manqué nos précédents épisodes, retrouvez-les ci-dessous :
- Épisode 1 : Vincent Bellais, Responsable du pôle communication formations tout au long de la vie et vie étudiante et en charge de la communication de la DACIP à la Direction de la Communication : https://factuel.univ-lorraine.fr/node/28049
- Épisode 2 : Karine Treiber, Responsable Fonctionnel et Usagers CRM UL à la Direction des Partenariats : https://factuel.univ-lorraine.fr/node/28335
- Épisode 3 : Catherine Dine-Christen, Responsable administrative à l’IUT de Saint-Dié : https://factuel.univ-lorraine.fr/node/28542
Plus d’informations sur la démarche Réinventons notre rapport au travail : https://factuel.univ-lorraine.fr/node/25698)