La ferme expérimentale de la Bouzule est l’une des deux dernières fermes adossées à une école d’ingénieurs en France. Les élèves de l’école Nationale Supérieure d’Agronomie et des Industries Alimentaires (ENSAIA) y bénéficient d’un atelier culture, d’un atelier laitier (vaches) et d’un atelier chèvres. Christophe Beche y officie depuis l’âge de 14 ans, il fait aujourd’hui partie d’une équipe de quatre personnes. Ensemble, ils ne ménagent pas leurs efforts pour produire de délicieux fromages commercialisés dans la région.
Il a fallu se battre pour maintenir cet atelier
Christophe Beche a débuté en 1982 comme apprenti en polyculture et élevage. « Mes parents n’étaient pas agriculteurs, à l’âge de 8 ans j’allais chercher du lait à la ferme voisine et ça m’a donné la fibre : à 11 ans je conduisais le tracteur de l’agriculteur voisin ». Pour lui qui ne connaissait pas les chèvres, il a fallu beaucoup de travail et de persévérance pour apprendre sur le tas. « La chèvre n’était pas le cœur d’activité de la ferme, il a fallu se battre pour maintenir cet atelier ».
Entre 2003 et 2014, Christophe reçoit le renfort de Sébastien, Aurélien et Sophie. Issu d’un bac professionnel agricole, Sébastien a commencé par partager son temps entre les vaches et les chèvres avant d’être affecté à temps plein à l’atelier chèvres. Aurélien est arrivé l’an dernier, après s’être réorienté dans son parcours en maçonnerie. Quant à Sophie, master en industrie laitière en poche, elle a rejoint l’équipe dans la perspective de la construction d’une fromagerie adossée à l’atelier laitier (vaches) et de la rénovation de la fromagerie (chèvres). Pour l’heure, tous les quatre se relaient chaque jour pour prendre soin du troupeau, des traites et de la production des fromages. Christophe Beche assure les livraisons et rencontre les clients.
Du champ à l’assiette, on peut tout montrer
L’atelier initialement dédié à la recherche s’est orienté au fil des ans vers la production fromagère. La chèvrerie qui comptait 60 chèvres en accueille aujourd’hui une centaine en lactation, auxquelles s’ajoute une cinquantaine de chevrettes en élevage pour assurer le renouvellement du troupeau. Afin de produire du lait toute l’année, l’équipe met en place depuis deux ans le désaisonnement lumineux d’une partie du troupeau.
« Ici les étudiants peuvent voir toute la chaine de production agricole : du champ à l’assiette, on peut tout leur montrer ». Le Centre permanent d’initiative pour l’environnement (CPIE) utilise lui aussi les lieux à des fins pédagogiques auprès des publics scolaires. La recherche n’est pas en reste, puisqu’elle dispose à La Bouzule d’un terrain où travailler autour de la sécurité de la chaîne alimentaire pour l’élevage en plein air.