[Rencontre] avec Cédric Sanlis, nouveau directeur de la vie universitaire et de la culture

 
Publié le 17/12/2024
Portrait de Cédric Sanlis

Factuel est allé à la rencontre de Cédric Sanlis, nouveau directeur de la vie universitaire et de la culture.

Factuel : Quel est votre parcours ?

Cédric Sanlis : Cette question me ramène à mes propres études supérieures que j’ai eu la chance de mener à l’Université de Lorraine, en psychologie, et qui, dans la fougue de ma jeunesse, m’ont conduit à m’intéresser à la question des apprentissages. Je me suis assez naturellement tourné vers le secteur de l’éducation au rectorat de l’académie Nancy-Metz, puis à l’université que j’ai rejointe en 2007. L’université a connu de profonds changements et j’ai occupé diverses fonctions avec pour fil rouge la question de l'évaluation appliquée au domaine de la formation. J’ai repris la main sur mon parcours professionnel il y a cinq ans, en prenant la fonction de directeur adjoint à la direction de la vie universitaire et de la culture. En somme, je connais plutôt bien l’université en particulier notre établissement et je ne découvre pas totalement les sujets qui vont m’occuper. Prétendre être un petit nouveau serait une imposture, je crois que cette dernière rentrée fut la vingtième depuis la perte de mon statut étudiant.

Factuel : Pouvez-vous présenter en quelques mots votre activité ?

Cédric Sanlis : Ma fiche de poste stipule : « La direction de la vie universitaire et de la culture assure la mise en œuvre des objectifs stratégiques, fixés au titre de la vie universitaire et de la culture, par l’établissement. »

Et si je devais conter la suite, j’évoquerais essentiellement : l’appui au conseil de la vie universitaire de l’université ; la démocratie est essentielle. Le soutien des plus de 200 associations étudiantes au sein de l’université ; le droit à l’initiative est essentiel. L’accompagnement de l’activité de médiation scientifique de l’Université de Lorraine ; l'accès aux savoirs est essentiel. Les MDE (Maisons De l'Étudiant), l’agenda culturel dédié aux collègues, les budgets de soutien à la vie des campus ou l’Espace Bernard Marie Koltès, car partager est vital. Mon rôle est de mettre au service de l’animation d’un collectif qui porte au quotidien comme plus ponctuellement ces activités au profit de notre communauté.

Une politique culturelle qui s’inscrit dans le temps

L'expression de cette politique est le fruit d’une histoire qui nous dépasse ; la direction est un outil au service d’un établissement qui est par nature culturel, universaliste et territorialisé, un défi passionnant. Imaginez le nombre d’étudiants, d’étudiantes, de collègues, de partenaires de sujets et de formes que nous n’avons pas encore rencontrés.

Factuel : Quels sont vos projets au sein de la Direction de la vie universitaire et de la culture ?

Cédric Sanlis : L’offre culturelle n’est pas indépendante de son contexte, elle doit s’ancrer au cœur des activités de recherche et de pédagogie de l’Université de Lorraine, les prolonger, c’est notamment visible pour les temps de médiation développés dans le cadre du label « Sciences Avec et Pour la Société ». Les créations reflètent également les enjeux sociétaux actuels autour du sujet des transitions dans notre rapport aux autres et à notre environnement. Accessibilité de l’offre, limitation des impacts environnementaux sont travaillés, mais il s’agit de participer pleinement à l’éducation des nouvelles générations par la science comme par le sensible. Pour y parvenir, nous avons besoin de contenus et de formes, parfois il faut les initier, parfois ce matériel existe. Si l’on considère que chacun et chacune d’entre nous créons et consommons la culture, l’enjeu est donc de garantir un processus participatif et démocratique d’accès à la culture comme aux moyens de la produire. Par exemple, croiser les programmations artistiques et scientifiques est un défi permanent qui nécessite de s’assurer de déployer des modalités de travail favorisant les coopérations entre étudiants, étudiantes, collègues et partenaires.

Pour aborder les enjeux, je conseille la lecture de la déclaration de Fribourg, excellent repère sur la question des droits culturels. J’invite les collègues qui souhaitent prendre part à la vie culturelle de l’établissement à consulter l’agenda culturel de l’Université de Lorraine et le cadre de dépôt d’un projet de développement de la vie universitaire. Sur le versant de l’amélioration des conditions d’accueil des étudiants et de étudiantes, nous disposons d’un schéma directeur de la vie étudiante. Il s’agit d’un document de cadrage issu du débat de nos instances qui va animer nos priorités durant quelques années. Chaque génération est traversée par des choix culturels rarement homogènes, mais généralement en rupture avec la précédente. Accompagner les étudiants et étudiantes dans la réalisation de leurs projets implique quelques principes et valeurs : favoriser l’esprit critique, démocratiser l’accès à la culture, sécuriser les initiatives, soutenir la création, favoriser l’émergence, s’ouvrir aux nouvelles formes ; mais aussi des ressources, notamment du temps et des espaces dédiés à la culture. L’université regorge de talents, en favoriser l’expression nécessite humilité et détermination ; il n’y a probablement pas de quoi s’ennuyer.