Factuel est allé à la rencontre de Aurore Renaut, nouvelle Directrice de l'Institut Européen de Cinéma et Audio-visuel (IECA).
Factuel : Quel est votre parcours ?
Aurore Renaut : J’ai commencé par des études d’histoire mais l’envie du cinéma était très forte alors j’ai bifurqué et je me suis inscrite en Licence d’Études cinématographiques même si dès la maîtrise j’ai travaillé sur des sujets liés aux représentations audiovisuelles de l’histoire et jusqu’à ma thèse qui était consacrée aux films historiques et didactiques de Roberto Rossellini. Mes projets de recherche comme d’enseignement sont très liés à l’histoire du cinéma, au cinéma de patrimoine comme on dit aujourd’hui, c’est-à-dire les vieux films ! Je travaille en ce moment à la revisibilisation de réalisatrices françaises bien oubliées dont le travail est passionnant. On connaît aujourd’hui Agnès Varda ou Chantal Akerman mais presque pas ou pas du tout Nina Companeez, Paula Delsol ou Yannick Bellon, à laquelle nous avons consacré un colloque en novembre dernier dans le cadre du centenaire de sa naissance. En parallèle de mes recherches, j’ai été recrutée comme maîtresse de conférences à l’Université de Lorraine en 2014, il y a plus de 10 ans maintenant, et j’enseigne à l’IECA, une composante de l’Université de Lorraine qui délivre un Master cinéma, audiovisuel et transmédia, dans un bâtiment juste en face du Campus Lettres. J’en ai pris la direction en novembre dernier après avoir été pendant près de deux ans l’administratrice provisoire.
Factuel : Pouvez-vous présenter en quelques mots votre activité ?
Aurore Renaut : Je suis à la fois Directrice de l’IECA et responsable du Master cinéma, audiovisuel et transmédia. Nous travaillons de façon collégiale et concertée avec les personnels administratifs, techniques et enseignants. Nous sommes une petite équipe ! L’esprit de cohésion est essentiel. A l’IECA, nous accueillons 75 étudiant·es en Master 1 et 75 en Master 2, qui se répartissent selon trois orientations : Arts de l’écran, Écritures et Projets culturels audiovisuels. Le maître mot est l’équilibre entre la théorie et la pratique, ce qui veut dire beaucoup de pratique ! Les étudiant·es pratiquent tou·te·s, aussi bien dans des ateliers, des modules professionnels ou lors de projets tutorés. Nous offrons aussi la possibilité de faire des stages longs aussi bien en Master 1 qu’en Master 2 et celles et ceux qui le souhaitent peuvent choisir de faire un mémoire de recherche en Master 2. Tout cela fait que nous sommes fortement attractifs : nous avons chaque année plus de 600 demandes d’entrée en Master 1, ce qui nous oblige à être très sélectifs. L’IECA est aussi très implanté dans le secteur audiovisuel, nous recevons beaucoup de professionnel·le·s qui viennent partager leurs parcours et expériences et qui peuvent aussi prendre les étudiant·es en stage, ce qui fait que notre taux d’insertion professionnelle est très bon en sortie de diplôme. Il faut dire que la région Grand Est accueille de plus en plus de tournages et l’IECA bénéficie de ce dynamisme.
Factuel : Quels sont vos projets au sein de l'Institut Européen de Cinéma et Audio-visuel ?
Aurore Renaut : L’IECA a fêté ses 30 ans d’existence les 5 et 6 décembre 2024. Nous avons organisé deux grandes journées d’études. Notre nouveau président du conseil, le cinéaste et écrivain, Philippe Claudel, est venu ouvrir les festivités à l’occasion d’une Masterclass passionnante et nous avons ensuite enchaîné les rencontres avec les ancien·nes de l’IECA. Ce furent des partages d’expériences passionnants pour les étudiant·es actuel·les de l’Institut et nous avons eu une belle couverture médiatique dans l’Est Républicain et sur France 3 Lorraine. Nous poursuivons cette année avec un hommage à l’actrice Claudia Cardinale, marraine de l’IECA, qui était venue en décembre 1995 pour une Masterclass. En partenariat avec les cinémas Caméo, nous organisons un cycle de projections, certaines ont lieu aussi dans l’amphithéâtre de l’IECA, en lien avec la MDE, et nous terminerons le 5 décembre par une journée d’études avec des spécialistes de l’œuvre de Claudia Cardinale et une projection du Guépard de Visconti présenté par sa fille Claudia Squitieri.