Discutons méthanisation !

 
Publié le 7/03/2017 - Mis à jour le 24/05/2023

À l’Université de Lorraine, il y a le Campus Lettres, le site de Brabois ou encore l’Île du Saulcy, et il y a un endroit que les étudiants fréquentent un peu moins : la Ferme de la Bouzule. C’est dans cette ferme, qui fait partie de l’ENSAIA, que s’est déroulé le dernier Brunch. Cet événement convivial organisé par l’Université de Lorraine réunissait jeudi 2 mars une cinquantaine de convives autour d’un sujet en lien avec ce lieu d’expérimentation : la méthanisation.

Autour de la table ronde se trouvaient Bruno Péchiné, chercheur en bioénergie à l’Institut Européen de Recherche sur l’Energie (EIFER), Jean-Pierre Melchior, responsable d’activités chez ECLAIR, Philippe Collin, vice-président de l’Association des agriculteurs méthaniseurs de France (AAMF), Jean-Jacques Hinkels, agent général AVIVA Assurances, Michel Fick, professeur en génie des procédés à l’Université de Lorraine et pour animer les discussions, Heathcliff Demaie, responsable du développement de projets et de collaborations autour des énergies du futur à l’Université de Lorraine.

La méthanisation est un sujet peu connu. Bruno Péchiné le résume en une phrase : « valoriser les déchets en les transformant en méthane ». Ce méthane récupéré de la fermentation des déchets agricoles peut ensuite être convertie en chaleur et électricité, être injecté sur les réseaux de gaz, ou être transformé en gaz carburant (GNV). Jean Pierre Melchior note que la France utilise ce procédé de la méthanisation comme levier de la transition environnementale, énergétique et sociale par la revalorisation des déchets en les convertissant en énergie, à l’inverse de l’Allemagne, pionnière dans cette industrie, qui produit du maïs dans l’unique but de le faire fermenter et produire du méthane.

L’Université de Lorraine expérimente la méthanisation grâce à la ferme de la Bouzule. Michel Fick pense que cette ferme est un outil pédagogique pour apprendre à l’échelle territoriale à valoriser les déchets. C’est un « méthaniseur école ». Cette ferme a permis la création d’un diplôme qui forme à l’approche de la méthanisation et intéresse en partie les demandeurs d’emploi.

En effet, il est de plus en plus nécessaire d’offrir un suivi aux agriculteurs souhaitant faire de la méthanisation. C’est ce à quoi œuvrent Jean Jacques Hinkels, grâce à son expertise en assurance, et Philippe Collin, grâce à sa proximité avec les exploitants, rappelant au passage que « c’est eux qui détiennent les retours d’expériences ». Tous deux s’affairent à accompagner cette nouvelle profession (activité ?). Il aura fallu de nouveaux contrats d’assurance et une charte rédigée par l’AAMF pour encadrer les nouveaux risques engendrés par la méthanisation (sécurité, protocole, prévention, gestion de stress lié à ce nouveau métier, etc.).

Philippe Collin concluera la discussion avec une remarque optimiste : « Aujourd’hui, ce qu’il reste à faire, c’est de sensibiliser les gens à la méthanisation. La sensibilisation est notre travail pour demain ». C’est en tout cas un travail accompli auprès des invités du Brunch qui ont pu ensuite visiter la ferme de la Bouzule et apprécier les collations offertes.

Article rédigé par Ornella Marc, étudiante en 2ème année de Master à l'IECA de Nancy

Dessin de Catherine CREHANGE
Dessin de Catherine CREHANGE
Dessin de Catherine CREHANGE
Dessin de Catherine CREHANGE
Dessin de Catherine CREHANGE
Dessin de Catherine CREHANGE
Dessin de Catherine CREHANGE
Photographie prise par David HEIDELBERGER
Photographie prise par David HEIDELBERGER
Photographie prise par David HEIDELBERGER
Photographie prise par David HEIDELBERGER
Photographie prise par David HEIDELBERGER