[Exposition] Fais pas ton genre

 
Publié le 15/11/2023 - Mis à jour le 13/12/2023

Les étudiants en BUT 3 information-communication, option communication des organisations de l'IUT Nancy-Charlemagne, ont réalisé des inversions de publicité afin de faire prendre conscience des représentations sexistes utilisées dans les médias et devenues habituelles.

C’est en présence de la vice-présidente de l’Université de Lorraine Accompagnement au développement de la pédagogie, Valérie Rault, du vice-président Égalité diversité inclusion, Pascal Tisserant et de la directrice de l'IUT, Yanne Gourvil Le-Perron que les étudiants ont inauguré l’exposition présentée comme un parcours réflexif. 

Nous avons questionné Laurence Corroy, professeur des universités, en charge de l'encadrement des étudiants sur ce travail.

Quel est le contexte pédagogique de l’exposition ?

Dans le cadre des cours de sciences de l’information et de la communication, j’aborde avec les étudiants de 3e année de B.U.T. communication des organisations les stéréotypes et des discours discriminants dans les médias, en questionnant notamment les représentations genrées et sexistes.

Pourquoi ce choix de thème de l'exposition ?

L’exposition «Fais pas ton genre» questionne les représentations genrées et sexistes dans les publicités. L’exposition aurait pu s’appeler « Fais pas ton âge », car j’ai voulu aussi travailler avec eux "l’agisme", qui s’exprime surtout par une invisibilisation des personnes âgées alors même que leur poids démographique et économique est tout à fait sensible en France. Rappelons que selon les chiffres les plus récents de l’INSEE les plus de 60 ans représentent plus de dix millions de Français.

Quel était le regard des étudiants sur ces stéréotypes ? Est-ce qu'il a changé après avoir travaillé sur l'exposition ?

Dans une démarche d'éducation aux médias, j'ai développé une approche critique et créative en 5 axiomes avec les étudiants, afin de leur donner : des éléments théoriques qui leur permettent de développer et d’aiguiser leur pensée critique; de leur proposer des projets collectifs qui impliquent tous les élèves, avec des prises de décision collectives à chaque grande étape de ceux-ci; qu'ils soient médiatiques et nécessitent des habiletés techniques; que ces projets soient à destination in fine de tiers extérieurs à la classe; enfin qu'ils engagent une réflexion sur les médias et par extension sur les valeurs citoyennes à prôner au sein de sociétés démocratiques.

Si les étudiants sont sensibles au sexisme­­ et aux discriminations, le décentrement réalisé avec l’exposition a mis à jour les normes intégrées, invisibles, impensées des attitudes prêtées aux femmes et aux hommes dans les publicités. Cela a permis aussi d’affiner leur regard sur les différences parfois subtiles entre des représentations genrées et sexistes. Ils ont été étonnés des réactions du public et de leurs propres réactions devant les affiches de leurs camarades et des inversions proposées. Telle attitude prêtée à une femme leur paraît étrange, voire loufoque lorsqu’elle émane d’un homme, et inversement. Cela leur a permis de prendre conscience de façon très concrète des discours auxquels ils sont habitués et qu’ils ne remettent pas en question habituellement. Ils comprennent aussi la force itérative de discours présents dans les médias auxquels nous nous habituons collectivement.

A découvrir jusqu’au 20 novembre dans le hall de l’IUT.