NIT, la fondation de l’Université de Lorraine c’est un peu son bébé. Dès son arrivée à la présidence de l’Institut National Polytechnique de Lorraine en 2007, François Laurent défend l’idée que l’établissement a une responsabilité vis-à-vis du territoire qui l’accueille.
2014, l’année la plus florissante
« Aujourd’hui, dire que l’université a un rôle à jouer dans le développement économique est devenu une banalité » constate-t-il, « la fondation NIT est née du pari qu’en réunissant l’université et le monde socio-économique on convaincrait les collectivités locales de contribuer à leur tour ». L’idée s’est imposée avant de subir l’épreuve de la crise économique : « il est devenu bien plus difficile de lever des fonds ». Pourtant l’an dernier, ce sont 1,1 million d’euros de conventions pluriannuelles qui ont été signée, et 630 000 € de crédits qui ont été mobilisés au cours de l’année. « 2014 est la meilleure année depuis que la fondation existe, 2015 ne sera peut-être pas aussi souriante, mais je ne suis pas inquiet pour autant » confie François Laurent.
Trouver des fonds nouveaux
La principale difficulté à surmonter n’aura pas tant été de mobiliser le monde socio-économique que les universitaires : « j’ai toujours plus de mal à convaincre mes collègues à s’engager dans ces opérations que les chefs d’entreprise ». Pourtant, NIT s’applique à chercher des fonds nouveaux, « il ne s’agit pas de récupérer des fonds qui étaient déjà destinés à la recherche ou à la formation ». François Laurent cite en particulier la mise en place de la chaire Renaissance écologique des villes (REVES), effective depuis le début 2014. Avec un financement total de 630 000 € (dont 450 000 € sur trois ans), « c’est le programme le plus important soutenu par la Fondation NIT ».
Les actions en faveur du développement économique régional sont nombreuses, avec un investissement majeur autour de l’entrepreneuriat : le Pôle entrepreneuriat étudiant lorraine (PEEL) est aujourd’hui reconnu comme l’un des plus actifs et innovants en France. Quant aux ateliers de transfert et d’innovation, ils ont déjà bénéficié à plus de 70 PME lorraines. Lancé en février 2014, le projet Santé autonomie innovation en Loraine (SAILOR) s’est déployé tout au long de l’année afin de faire de la Lorraine un pôle d’excellence en matière de santé pour ses habitants.
La fondation soutient également des projets menés au sein du laboratoire GéoRessources pour la réduction de l’empreinte écologique et la mise en œuvre des ressources de demain, le consortium français dédié à l’amélioration du pronostic cardiovasculaire des patients atteints d’insuffisance rénale chronique, des travaux du Centre de recherche sur les médiations (CREM) autour de l’épilepsie ou encore la chaire Expressive Game Lab consacrée aux jeux vidéo expressifs.
Soutenir la réussite des étudiants et la citoyenneté scientifique
Outre le développement socio-économique régional et les projets partenariaux innovants, la Fondation NIT œuvre à favoriser la réussite de tous les étudiants, au travers du soutien aux actions de l’université en matière de vie universitaire et culturelle, ainsi que du Fonds Dan Germiquet pour l’accueil d’étudiants en géologie issus du continent africain. « Dans un premier temps, nous servons de catalyseur pour nos collègues à la recherche de moyens, puis nous effectuons le suivi afin de permettre aux mécènes de connaître l’impact de leurs dons ».
Dernière action en date, l’évènement Science & You pour lequel la fondation s’est appliquée à convaincre les mécènes de contribuer à la construction d’une citoyenneté scientifique. « Nos partenaires ont compris que c’était l’occasion de valoriser notre région comme terre d’innovations et de progrès » souligne François Laurent, « c’est aussi un espace pour expliquer au public certaines innovations qui sont sources d’inquiétudes infondées ».
Je ne ferai pas le mandat de trop
Professeur émérite, François Laurent vient de débuter un nouveau mandat à la présidence de la fondation, « il y a une continuité à assurer pour installer NIT dans le paysage, mais je ne ferai pas le mandat de trop ». Pour François Laurent, « l’avenir de la fondation passe par le passage de la présidence à un acteur du monde socio-économique ».