Factuel est allé à la rencontre de Vincent Roger, responsable de la filière Génie Civil et Management en Europe de l’ISFATES à l’Université de Lorraine, et Clémence Firmery, alumni de cette licence et de ce master, diplômée en 2022.
Factuel : Pourriez-vous décrire la formation en quelques mots ?
Vincent Roger : La filière Génie Civil et Management en Europe de l’ISFATES (Institut Supérieur Franco-Allemand de Techniques, d’Economie et de Sciences) existe depuis 40 ans, avec depuis 20 ans une licence tri-nationale Metz / Luxembourg / Sarrebruck délivrant un triple diplôme, suivie d’un master binational Sarrebruck / Metz avec un double diplôme. Les partenaires sont l’Université de Lorraine, la Hochschule für Technik und Wirtschaft des Saarlandes, et l’Université du Luxembourg, les diplômes étant soutenus et labellisés par l’Université Franco-Allemande. La promotion d’étudiants est ainsi constituée de plusieurs nationalités, principalement allemande, française et Luxembourgeoise, mais aussi d’autres nationalités UE ou hors UE (Belge, Camerounaise, Italienne…). Les étudiants recrutés suivent tous ensemble le même cursus en licence, et souvent en master également.
Clémence Firmery : La formation permet une immersion dans 3 pays : France, Luxembourg, Allemagne. Elle permets de suivre des cours en français et en allemand. Elle peut durer de 3 à 5 ans.
Elle démarre par une Licence (ou aussi appelé Bachelor) qui permet de donner les bases en ingénierie (Maths, Béton Armé, Construction Métallique, statique... mais aussi Droit, Interculturalité, Economie de la construction.. etc.). Après le Bachelor, on peut continuer dans cette branche et prolonger les études jusqu’à 5 ans afin de développer et diversifier nos connaissances grâce au Master qui propose des matières plutôt axées sur le management de projets.
Factuel : Quels sont les objectifs de la formation ?
Vincent Roger : Les objectifs sont de former des étudiants dans le domaine du génie civil (construction des bâtiments, ponts, routes) avec une vocation internationale, c’est-à-dire de développer en plus des compétences disciplinaires, des compétences linguistiques et interculturelles.Pour les lycéens qui se sont investis dans les langues durant leur scolarité dans le secondaire (classes abibac, classes euros…), l’ISFATES leur offre la possibilité de valoriser ces efforts et de continuer à les développer dans leurs études supérieures en ingénierie. Le bain interculturel est permanent, d’une part au sein de la promotion avec des étudiants de différentes nationalités, d’autre part en voyageant d’un pays à l’autre.
Clémence Firmery : La formation vise à nous rendre autonomes et polyvalents en nous donnant les clés et toutes les compétences nécessaires. Elle couvre un large spectre sur l’environnement du génie civil avec un nombre important de matières, (en allant de la construction métallique, le BIM (univers 3D, 5D du BTP), le droit, l’interculturel.. il y en a des dizaines et dizaines !) le but étant d’avoir une véritable vision de tous les domaines possibles. Libre à nous ensuite de choisir notre voie et de nous y investir à fond… ou encore de pouvoir changer de poste / domaine tout au long de sa carrière puisque la formation offre une base solide dans tous les domaines : parfaite lorsqu’on souhaite travailler dans le génie civil mais qu’on ne sait pas encore exactement ce qu’on veut faire comme métier.
Factuel : Quels sont les débouchés ?
Vincent Roger : Le génie civil offre une multitude de débouchés dans les domaines tels qu’en bureaux d’études (structures, contrôle, management de projet…), que sur chantier en conduite de travaux bâtiment ou ouvrages d’art. Une majorité des diplômés commence par travailler à l’étranger (Allemagne, Luxembourg, Suisse…) pour ensuite revenir en France en valorisant leur expérience internationale dans des entreprises soit Françaises, soit étrangères implantées en France.
Clémence Firmery : le génie-civil est un domaine très vaste non seulement en termes de secteurs (eau potable et assainissement, énergies, ouvrages d’art, gros œuvre, second œuvre, tertiaire, off-shore… etc.) mais aussi en termes de métiers. Les métiers que j’ai pu jusqu’à présent expérimenter sont : ingénieur projet (responsable de projets de A à Z en passant par la consultation, les recalages techniques, les négociations, les achats... et ce jusqu’à la livraison du projet), le métier de conducteur de travaux (présence sur chantier pour coordonner les différentes équipes, pilotage, préparation des plannings…), chef de projet, dessinateur/projeteur, technico-commercial, ce qui couvre un panel d’activités varié, que ce soit sur terrain, en bureau, ou les deux.
Factuel : Pour vous, comment définiriez-vous le Franco-Allemand ?
Vincent Roger : De par sa situation géographique, la Grande Région Sarr-Lor-Lux est une région frontalière par excellence. Etudier au moins une langue de l’un des pays partenaires est une évidence. C’est une opportunité de s’ouvrir à une culture différente, à apprendre à connaître l’autre. Accueillir des étudiants étrangers, préparer des étudiants français à suivre des cours à l’étranger, harmoniser le fonctionnement d’un groupe multiculturel, c’est un challenge permanent du fait des disparités des niveaux académiques et linguistiques. En cette période où l’Europe est fragile, le choix du franco-allemand par des étudiants issus de cultures différentes, permet d’appréhender l’avenir avec optimisme.
Clémence Firmery : Je caractériserais le franco-allemand comme une véritable force. Le franco allemand m’a permis de me prouver que j’étais capable de m’adapter à une nouvelle culture, d’en apprendre sa langue. Cela m’a ouvert l’esprit, donné confiance en moi, permis une meilleure appréhension/compréhension de nos voisins et davantage de connaissances, de manière de travailler. Je considère le franco-allemand au-delà de ce qu’il m’a apporté personnellement comme un pilier de l’Europe qu’il est capital de conserver si nous voulons que l’Europe reste forte.