Factuel est allé à la rencontre de Franz KUHN, co-responsable de la Licence de Droit Franco-Allemand, Laura KIRSCHBERGER étudiante en Licence de Droit Franco-Allemand et Eva IDOUX, étudiante en Master 2 de Droit des Affaires Transfrontières.
Factuel : Pourriez-vous décrire la formation en quelques mots ?
Franz Kuhn : La Licence de Droit Franco-Allemand s’inscrite aujourd’hui dans une logique et dans un large spectre de formations internationales et transfrontalières. Elle est le fruit d’une longue et étroite coopération entre la Faculté de Droit, Economie et Administration à Metz (Université de Lorraine) et le Centre Juridique franco-allemand (CJFA) de l’Université de la Sarre. Cette formation a joué un rôle précurseur et a servi d’exemple à divers niveaux. Grâce au soutien de l’Université Franco-Allemande, les étudiants bénéficient d’une aide à la mobilité qui facilité les échanges. Le cadre géographique, qui est en tout point favorable, contribue à ce que les personnels et les étudiants engagés dans cette formation puissent faire quotidiennement et concrètement l’expérience de la vie dans la Grande Région.
Laura Kirschberger : Je suis étudiante en troisième année en Licence de Droit Franco-Allemand. Il s’agit d’une double licence dont les deux premières années se déroulent à Saarbrücken, en Allemagne, et dont la troisième est effectuée en France, dans l’une des universités partenaires du CJFA. Dans le cas de l’Université de Lorraine, nous pouvons choisir de faire notre troisième année à Metz ou à Sarreguemines. Nous approfondissons autant le droit français que le droit allemand, c’est-à-dire que nous avons autant de matières allemandes que de matières françaises, ce qui est un avantage certain. Cette formation nous permet d’obtenir deux diplômes : le diplôme de la licence et celui du LL.B.
Eva Idoux : Après l’obtention de ma licence de droit franco-allemand, j’ai fait mon Master 1 de droit des affaires à l’Université de Trèves où j’ai passé un LLM de droit allemand pour compléter le droit allemand étudié en licence.
Factuel : Quels sont les objectifs de la formation ?
Franz Kuhn : La compréhension du phénomène juridique dans son ensemble représente l’un des objectifs majeurs. Outre la formation intensive dans le domaine de la terminologie juridique et de l’acquisition des fondamentaux du droit allemand et français, outre l’initiation à la méthode du droit comparé, les étudiants acquièrent un large panel de compétences complémentaires : interculturalité, apprentissage des langues, adaptabilité, ouverture d’esprit, etc. L’objectif est de former non seulement de futurs spécialistes en droit franco-allemand, mais aussi parallèlement celles et ceux qui seront, demain, les acteurs, médiateurs et artisans de l’esprit franco-allemand.
Laura Kirschberger et Eva Idoux : L’objectif principal est de maîtriser deux systèmes juridiques distincts, l’un autant que l’autre. En plus d’une maîtrise linguistique, la licence de droit franco-allemand permet une formation juridique très complète, avec une connaissance solide du droit français comme du droit allemand. Le Master de droit des affaires transfrontières avec l’obtention d’un LLM de droit allemand permet de se focaliser plus particulièrement sur le droit des affaires dans un contexte frontalier, avec l’Allemagne et le Luxembourg.
Factuel : Quels sont les débouchés ?
Franz Kuhn : Les diplômés d’une double Licence ont toutes les cartes en main. La plupart d’entre eux poursuit des études biculturelles ou internationales au niveau Master. L’UFR DEA à Metz propose un Master LL.M avec l’Université de Trèves tout en favorisant les échanges entre étudiants et enseignants-chercheurs.Professionnellement, et grâce aux compétences interculturelles acquises, de nombreuses portes s’ouvrent aux jeunes diplômés, que ce soit en droit privé ou public et que ce soit en France, en Allemagne ou ailleurs. Le Luxembourg reste une destination favorite.
Laura Kirschberger : Il y a beaucoup de débouchés qui s’offrent à nous à l’issue de cette double licence. Pour celles et ceux qui souhaitent continuer leurs études, il est possible de poursuivre avec un master franco-allemand, voir un Master trinational (par exemple avec le Luxembourg ou la Suisse). Il est aussi possible de s’inscrire en Master uniquement français ou de continuer dans la voie allemande avec la préparation du Staatsexamen. En France, il est également envisageable de se présenter à un bon nombre de concours de la fonction publique avec un Bac + 3, comme le concours d’officier de police, d’inspecteur des douanes, des finances publiques ou encore les concours relatifs au milieu pénitentiaire.
Factuel : Pour vous, comment définiriez-vous le franco-allemand ?
Franz Kuhn : Le franco-allemand est un héritage et un engagement socio-culturel qui mérite d’avoir toute sa place dans l’enseignement secondaire et supérieur. Il représente une force, tant au niveau individuel que collectif, pour celles et ceux qui s’inscrivent dans les dynamiques qu’il permet d’insuffler. Ainsi, entretenir, perpétuer et renouveler ces dynamiques représente un devoir et défi pour les futures générations. A titre personnel, je considère le franco-allemand comme une chance. Il permet d’évoluer dans un environnement transfrontalier et transdisciplinaire qui est propice aux innovations scientifiques et pédagogiques.
Eva Idoux : Le franco-allemand, pour moi, cela représente l’opportunité d’étudier et de travailler dans un contexte transfrontalier et à l’étranger, notamment en Allemagne. Dans un contexte européen et dans une région frontalière, il est pour moi essentiel de cultiver cet aspect franco-allemand dans mes études et dans ma vie professionnelle future. C’est également l’opportunité de faire des rencontres par le biais des études directement ou par le biais d’associations.