Factuel est allé à la rencontre de Grégory Hamez, directeur du Master en Border Studies à l’Université de Lorraine, et Niklas Schulz, alumni de ce master diplômé en 2021.
Factuel : Pourriez-vous décrire la formation en quelques mots ?
Grégory Hamez : Le Master Border Studies est une formation trinationale entre l’Université de Lorraine, l’Université du Luxembourg, l’Université de la Sarre et l’Université Technique de Rhénanie-Palatinat. Cette formation est reconnue par l’Université franco-allemande, qui délivre une bourse de mobilité aux étudiant·es. La première année de master se passe entre Metz et Belval, la deuxième entre Sarrebruck et Kaiserslautern. C’est une formation interdisciplinaire, qui aborde la diversité des manifestations des Border Studies dans le monde contemporain.
Niklas Schulz : Ce master propose une approche transdisciplinaire sur le sujet fascinant des frontières. Je voudrais insister sur l’aspect de la mobilité qui, à mon avis, le rend particulièrement unique. Suivre des cours à deux universités par semaine permet de se mettre soi-même dans la peau d’un frontalier.
Factuel : Quels sont les objectifs de la formation ?
Grégory Hamez : Interdisciplinaire, la formation aborde autant les manifestations spatiales des frontières, telles qu’elles sont étudiées en droit, en géographie, en aménagement ou en sciences politiques, que les manifestations culturelles, abordées par le prisme de la sociologie, de la linguistique ou des études culturelles.
Niklas Schulz : À travers cette panoplie de perspectives disciplinaires, l'objectif central reste la compréhension multifacette de la frontière en tant qu’objet d’étude dont la prise en compte médiatique comme politique, qui a bien augmenté au cours des dernières années.
Factuel : Quels sont les débouchés ?
Grégory Hamez : Les débouchés sont très divers, à l’image de la variété des compétences développées par les étudiant·es. Certains travaillent dans les services « Europe » ou « coopération internationale » des institutions publiques (Ministère, Universités) ; d’autres dans des structures de coopération transfrontalière ; d’autres encore dans des entreprises ou des associations, pour lesquelles les compétences interculturelles acquises dans le master ont joué favorablement.
Niklas Schulz : La coopération internationale constitue bien évidemment un débouché typique, mais la diversité de la formation prépare à bien plus de potentiels emplois. En ce qui me concerne, je suis entré dans la recherche et je travaille, dans ma thèse, sur des questionnements auxquels j’avais été confrontés, pour la première fois en master.
Factuel : Pour vous, comment définiriez-vous le franco-allemand ?
Grégory Hamez : Je vois le franco-allemand comme une source infinie de surprises… Français et Allemands ont tant en commun et tant de différences ! Et tant à gagner dans la mise en relation.
Niklas Schulz : Pour moi, c’est une question qui adresse aussi mon identité personnelle. Bien que j’ai grandi très loin de la frontière franco-allemande, j’étais toujours impressionné de la coopération entre les Français et les Allemands. Cette entraide s’inscrit certainement parmi les caractéristiques du franco-allemand. Mais c’est une entraide qu’il faut protéger et développer pour que les relations franco-allemandes puissent continuer à s’approfondir et s’enrichir justement des différences.