Afin de contribuer au développement d’une aquaculture adaptée aux enjeux actuels, comme la sécurité alimentaire des populations, la durabilité des systèmes d’élevage ou encore le bien-être des animaux, l’équipe de recherche Domestication en Aquaculture Continentale (DAC) de l’Unité de Recherche Animal et Fonctionnalités des Produits Animaux (UR AFPA) dispose d’une plateforme pour l'étude du processus de domestication chez les poissons d’eau douce : la Plateforme Expérimentale en Aquaculture (PEA). Rencontre avec Marielle Thomas, responsable scientifique et Yannick Ledoré, responsable technique de la PEA.
Pouvez-vous nous présenter votre plateforme ?
La PEA se situe sur le campus de la Faculté des Sciences et Technologies à Vandœuvre-lès-Nancy. Elle est rattachée à l’UR AFPA, un laboratoire UL sous contrat avec l’INRAE (Département PHASE, PHysiologie Animale et Systèmes d’Elevage), appartenant au pôle de recherche Agronomie Agro-alimentaire Forêt (A2F). La plateforme a été labellisée StAR LUE en 2019 dans le cadre de la démarche qualité du programme INFRA+ de l’I-SITE Lorraine Université d’Excellence (LUE). Elle fait partie du réseau européen AquaExcel (AQUAculture infrastructures for EXCELlence in European fish research) qui regroupe les 20 infrastructures recherche les plus performantes en aquaculture, attestant par là-même de l’excellence et de l’originalité de la PEA. Celle-ci a accueilli ses premiers pensionnaires, des perches communes, en 2014, après son inauguration un premier avril, cela ne s’invente pas ! Elle occupe actuellement une superficie de 800 m² pour une capacité totale de 75 m3 d’eau. La plateforme bénéficie d’équipements de pointe pour étudier l’ensemble du cycle de vie de poissons d’eau douce, allant des gamètes aux géniteurs en passant par les stades œufs, larves et juvéniles. L’équipe DAC, composée de 7 enseignants-chercheurs, un assistant ingénieur, une technicienne, sans oublier les doctorants, s’appuie largement sur les infrastructures de la PEA pour conduire des travaux visant à une meilleure compréhension du processus de domestication. Nos études mobilisent une diversité d’espèces piscicoles, parmi lesquelles nous pouvons citer la perche, le sandre ou encore le danio (zebrafish). Plus d'informations : https://www.youtube.com/watch?v=OsQ89R_VJUw
A quel besoin répond-elle ?
La PEA permet la conduite d’expérimentations sur des poissons vivants dans un strict respect des droits et des devoirs qui s’appliquent pour de telles activités. Au sein de cette plateforme, il est possible de conduire des travaux dans différents domaines de la biologie (agronomie, physiologie, éthologie, génétique, biologie cellulaire, biologie moléculaire). Elle permet de valider expérimentalement des approches in silico et d’approfondir nos connaissances pour œuvrer au développement d’une aquaculture davantage efficiente et prenant en compte le bien-être des poissons en élevage. La PEA permet aussi de répondre à des demandes et/ou interrogations émanant de professionnels (pisciculteurs, fabricants d’aliments), avec la réalisation de prestations de service ou de transferts technologiques. Enfin la PEA est aussi un espace de partage des savoirs et savoir-faire.
A qui est-elle destinée ?
La PEA est une structure au service de la recherche, à destination du personnel de l’UL mais aussi pour les nombreux collaborateurs nationaux et internationaux de l’équipe DAC et du réseau AquaExcel. Ainsi des post-doctorants et chercheurs de pays partenaires (Belgique, Hongrie, Pologne, République Tchèque) peuvent venir, durant 4 à 6 mois en général, pour réaliser leurs expérimentations à la PEA. La plateforme sert aussi de support à la formation initiale et continue d’apprenants d’horizons variés, que ce soit les étudiants de l’UL ou d’autres universités ou bien encore des collègues chercheurs, ingénieurs, techniciens dans le cadre d’une nécessaire mise à jour des pratiques en expérimentation animale. Ainsi ce sont plus de 70 étudiants de différents niveaux (DUT, Licence, Master 1, Master 2 et autres) qui ont déjà été accueillis à la PEA, tout comme trois délégations de chercheurs étrangers (Maroc, Corée, Indonésie) pour des formations ciblées sur la conduite d’élevage en circuit fermé.