Noame Khaldi et Rémi Girard, deux anciens étudiants du master 2 expertise statistique pour l’économie et la finance de la faculté de droit, économie et administration de Metz, ont obtenu un contrat doctoral pour la réalisation de leur thèse au sein du laboratoire BETA.
Portrait de ces deux doctorants.
Noame a 23 ans et vient d’entrée en première année de doctorat à l’Ecole Doctorale de Sciences Juridiques Politiques Economiques et de Gestion.
Factuel : Quel est votre parcours ?
« Après l’obtention de mon baccalauréat ES, je suis allée en Classe Préparatoire aux Grandes Ecoles filière Economique ECE au Lycée Georges de la Tour de Metz. A la suite de ces deux ans, mon appétence personnelle pour les sciences humaines et sociales s’est aiguisée. J’ai alors su très vite que la recherche serait un terrain propice à l’expression de mon engouement. J’ai fait le choix de poursuivre mon parcours en troisième année de Licence d’Economie au sein de l’Université de Lorraine. Après un formidable stage de fin de licence au sein du Bureau d’Economie Théorique et Appliquée (BETA) de Nancy, mon projet professionnel s’est précisé et j’ai décidé de préparer toujours un peu plus ce dernier en intégrant le Master d’Economie Appliquée de Metz avec une spécialisation en Master 2 en Expertise Statistique pour l’Economie et la Finance et ma participation au projet ORION « Osez la recherche durant l’enseignement ».
Mon stage de fin d’étude au laboratoire du BETA m’a permis de m’immerger pleinement au sein du monde de la recherche en économie en prenant part à divers projets de recherches scientifiques pluridisciplinaires. Ce dernier m’a permis, par extension, de préparer pas à pas mon propre projet et le concours doctoral.
Les conseils de mes professeurs, directeurs et directrices de formation et de stage ont également été déterminants. J’ai ainsi pu orienter mon parcours universitaire et professionnel conformément à mes aspirations personnelles. »
Factuel : Pouvez-vous nous présenter votre sujet de recherche ?
« Mon sujet de recherche porte sur l’étude des liens entre les différents régimes de capitalismes et les migrations transfrontalières. Les migrations transfrontalières et leurs évolutions temporelles seront ainsi abordées et structurées au travers du spectre d’analyse régulationniste. Ma problématique de thèse portera sur l’analyse socio-économique des migrations de travailleurs français vers le Luxembourg dans le temps long. D’autres enjeux sous-jacents seront ainsi étudiés, tels que l’Histoire des migrations à travers les différents régimes de régulation, les liens de corrélation entre les cycles économiques et les flux migratoires, ou encore les liens entre mobilité sociale et mobilité géographique. »
Factuel : Pourquoi avoir choisi ce sujet ? Quel impact sur la société ?
Vivant en Moselle depuis mon plus jeune âge, j’ai pu observer les divers changements socio-économiques induits par l’expansion du travail frontalier en direction du Luxembourg. Ce qui suscita déjà en moi un intérêt. Puis, mes recherches lors de mon stage de fin de Master 2 se sont portées sur le même terrain d’étude. Parallèlement à cela, l’une des écoles de pensées m’ayant le plus marqué lors de ma formation fut l’Ecole de la Régulation. La lecture qu’elle offre sur les enjeux économiques du monde contemporain a particulièrement retenu mon attention. Les outils et clefs de compréhension mis à disposition par les auteurs régulationnistes sont particulièrement intéressants pour analyser et comprendre l’évolution des flux de travailleurs frontaliers au sein de la Grande Région au cours du dernier siècle. Ce sujet s’inscrit dans la continuité de ceux lancés en matière de mobilité transfrontalière et permet d’apporter un nouvel angle d’étude à la mobilité transfrontalière, encore peu exploité.
Son impact peut être multidimensionnel. Premièrement, mettre en exergue certaines tensions économiques en Grande Région et éléments de compréhension des migrations professionnelles françaises au Luxembourg, permettra de nourrir les réflexions et leviers de réponses des pouvoirs publics, des employeurs européens et des citoyens. Ces travaux peuvent également permettre aux établissements universitaires situés en Grande Région d’adapter leur offre de formation aux enjeux contemporain de l’essor du travail transfrontalier. Puis, ce sujet a également un apport scientifique ; tant par l’angle interdisciplinaire développé que les perspectives d’études expérimentales qu’il offre.
Factuel : Avez-vous une idée de ce que sera la suite ? Des projets ?
Oui, la poursuite de mes études en Doctorat comprend ainsi la production du ma thèse et la participation à divers travaux de recherches en sciences économiques. Puis, j’ai à cœur de poursuivre ma carrière dans ce domaine.
Rémi a 23 ans et a réalisé toutes ses études à la faculté de droit, économie et administration de Metz.
Factuel : Quel est votre parcours ?
« Après mon bac scientifique je me suis dirigé vers la licence d'économie de Metz dans laquelle j'ai découvert les différentes disciplines de l'économie mais aussi des statistiques et de la donnée. J'ai poursuivi avec le master expertise statistique pour l'économie et la finance durant lequel j'ai pu réaliser deux stages de recherche au BETA. »
Factuel : Pouvez-vous nous présenter votre sujet de recherche ?
« Mon sujet d'étude porte sur le réchauffement climatique et en particulier sur une des solutions apportées par les économistes : la taxe carbone. La taxe carbone permet de lever des fonds qui vont ensuite servir au financement de la transition énergétique ou encore au recyclage. Mais elles ont également un pouvoir incitatif qui pourrait influencer la transition énergétique en décourageant le recours aux énergies fossiles par exemple. Seulement, ces taxes rencontrent une forte opposition comme le montre le mouvement des gilets jaunes pour au moins deux raisons :
- Les agents économiques sont confrontés à des impératifs de court terme, leur fin de mois, or les enjeux climatiques requièrent une vision de long terme
- La sous-estimation des coûts du renouvelable et du recyclage par les agents économiques mais également par la littérature économique.
Ma thèse va donc chercher à déterminer quelle taxe va permettre de concilier les enjeux climatiques et les impératifs économiques en prenant en compte les difficultés que je viens d'évoquer.
Le réchauffement climatique est une thématique qui me tient à cœur et qui est un enjeu majeur de notre ère impactant le monde entier. Pour pouvoir y remédier, la recherche doit rassembler un maximum de connaissances pour permettre au décideur public de prendre les meilleures décisions. Mais il s’agit également de permettre aux populations de mieux comprendre les enjeux derrière les différentes mesures que peut mettre en place leur gouvernement et ainsi améliorer l'efficacité de ces dernières. »
Factuel : Des projets pour la suite ?
« Je compte participer à différents évènements autour de la thématique environnementale et j'espère également pouvoir présenter mes travaux durant l'un d'entre eux. J'aimerais également prendre part à l'action de la chaire RENEL qui travaille également sur ces questions. »