[Covid-19] Adaptation numérique des universités : une étude nationale disponible

 
Publié le 16/07/2020 - Mis à jour le 14/04/2023

Une récente étude de l’Association des vice-présidents numérique (VP-Num) des universités fait le point en 10 enseignements sur la réactivité, l’adaptabilité et la flexibilité des universités françaises et de leurs équipes dans cette période de crise liée à la pandémie de Covid-19. Factuel est allé à la rencontre de Brigitte Nominé, vice-présidente de la stratégie numérique à l’Université de Lorraine et Présidente de l’Association VP-Num. Clés de lecture.

Factuel : quel est l’état des lieux numériques des universités en France suite à cette crise inédite ?

Brigitte Nominé : Entre 1,5% et 2% des étudiants en moyenne ont été identifiés comme étant en situation difficile, même si le recensement des étudiants en situation de fracture numérique est par nature sous-estimé, nous sommes tout de même loin des chiffres que l’on a pu lire de 10%, qui est atteint seulement par quelques rares universités. La réponse des universités a été très rapide et s’est concrétisée soit par le prêt ou le don d’ordinateurs soit la dotation de dispositifs de connexion Internet (cartes SIM ou clés 4G) pour près de 85% des établissements universitaires ayant répondu (40 universités sur 68 interrogées au total) représentant environ 4800 ordinateurs prêtés, 1800 donnés ainsi que plus de 5000 cartes SIM ou clés 4G. Pour l’Université de Lorraine cela a représenté 450 ordinateurs prêtés et près de 700 cartes SIM 4G valables jusqu’à fin juillet, soit 10% du dispositif mis en place par les 40 universités répondantes.

Factuel : quels sont les enseignements sur la continuité pédagogique et les outils ?

Brigitte Nominé :  Le premier constat est que les universités françaises ont fait face à la montée en charge dans l’utilisation de leurs plateformes d’enseignement à distance. Ces usages massifs des outils ont eu un impact fort sur les infrastructures, comme en témoignent les pics de connexion enregistrés dans de nombreuses universités, allant jusqu’à 80.000 connexions par jour et 40.000 visiteurs. Les universités françaises n’ont donc pas attendu la crise sanitaire pour utiliser les outils numériques les plus adaptés à l’enseignement à distance. Néanmoins certains usages numériques se sont accélérés à la fois dans la transmission des connaissances et dans l’évaluation de l’apprentissage. Si tous les établissements étaient déjà équipés d’une plateforme de e-learning, cela ne signifie nullement que tous les enseignants en faisaient un usage systématique. La généralisation de l’usage dans un délai très court a donc conduit les universités à se mobiliser pour accompagner les usages également du côté des enseignants, avec des dispositifs de type webinaires, tutoriels, assistance... Du côté des examens, cette période a probablement été l’occasion de repenser les modalités d’évaluation des étudiants, une réflexion qui semble vouloir se poursuivre dans beaucoup d’établissements.

Factuel : quelles sont les perspectives d’avenir à courts termes ?

Brigitte Nominé : On le sait, toutes les universités s’interrogent sur les modalités qui devront être mises en place pour la rentrée 2020 et sur les conditions d’un usage raisonné du numérique adapté aux spécificités des formations universitaires. Face à la démultiplication des usages et des solutions testées et déployées, notre nouvel enjeu sera d'uniformiser des outils pour gagner en lisibilité et en efficacité. Personnels administratifs, enseignants-chercheurs et bien entendu, étudiants devront disposer d’outils numériques efficaces et simples d’usage afin de garantir l’équité de l’accès à la connaissance, mission phare des établissements universitaires.

Méthodologie de l’enquête

L’enquête a été réalisée par l’agence « Simone et les Robots » pour l’association VP-Num entre le 25 mai et le 3 juin 2020, sur la base d’un questionnaire élaboré par l’association, auprès de l’ensemble de ses membres, soit 55 universités. Avec 43 établissements répondants, elle affiche un taux de réponse de 78%. Les 43 établissements répondants comptent au total 1.240.000 étudiants soit 74% de la population étudiante universitaire nationale. Le questionnaire comportait des questions fermées et des questions ouvertes. Il a permis de recueillir à la fois des données quantitatives et des informations qualitatives. L’intégralité de l’enquête, complétée par de nombreuses infographies, est à retrouver dans le document ci-dessous.

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