[Entretien] À l’Université de Lorraine, on s’engage pour un numérique responsable

 
Publié le 15/02/2024 - Mis à jour le 17/10/2024
Florence Damour et Jean-Michel Vahl

L'Université de Lorraine a signé en février 2024 la charte du numérique responsable de l'Institut du numérique responsable (INR). Suivez le mouvement avec Florence Damour, déléguée générale Responsabilité sociétale et environnementale (RSE) et Jean-Michel Vahl, directeur du numérique.

De quoi parle-t-on lorsqu’on parle de numérique responsable ?

Florence Damour : Le numérique responsable vise à réduire les impacts environnementaux, sociétaux et économiques du numérique. Nous ne nous en rendons pas compte, car l’informatique est partout autour de nous, mais le poids environnemental de nos ordinateurs ou smartphones est considérable. Il est temps pour chacun et chacune d’entre nous d’intégrer des gestes écologiques dans notre utilisation du numérique, comme nous l’avons fait par exemple au niveau des déchets avec le tri sélectif.

Jean-Michel Vahl : Il faut savoir qu’à l’Université de Lorraine, le numérique, ce sont 100 000 comptes informatiques, 20 000 postes de travail, plus de 10 000 vidéos et près de 50 000 cours stockés, et plus de 400 sites web. Du côté de la messagerie, près de 300 millions de mails sont entreposés sur nos serveurs, soit un poids de 76 To. Et sur les serveurs de fichiers, nous atteignons presque les 75 millions de fichiers.

Ces chiffres montrent que l’empreinte environnementale du numérique à l’Université de Lorraine est loin d’être neutre. Le premier bilan carbone, réalisé en 2021 et basé sur une étude comptant plus de 51 000 équipements hors datacenter, s’élevait à 4 185 tonnes équivalent CO2, soit l’équivalent de 3 562 vols Paris-New York.

Comment adopter une démarche de numérique responsable ?

J.-M. V. : En premier lieu, il est essentiel d’aider à la prise de conscience de l’empreinte numérique de chacun. Pour cela, nous proposons des actions de sensibilisation, de mobilisation et de formation aux personnels et étudiants, afin qu’ils puissent mettre en œuvre de nouvelles pratiques écoresponsables :

  • limiter l’achat de matériel au réel besoin, car c’est la construction des équipements qui pèse le plus sur l’empreinte environnementale du numérique
  • adopter un mode de consommation de contenu plus sobre
  • supprimer les  données obsolètes, notamment dans nos messageries électroniques ou nos serveurs.

Parallèlement, l’établissement travaille à la mise en œuvre d’une politique d’achat responsable, dans le but d’acheter moins et mieux. L’un des axes majeurs et impactant est l’allongement de la durée d’utilisation des équipements.

F. D.  : Le numérique responsable n’implique pas uniquement une démarche environnementale, mais aussi une démarche sociale. L’établissement porte ainsi un intérêt particulier à l’accessibilité de ses sites web, et plus généralement à l’ensemble de ses supports digitaux. Et pour réduire la fracture numérique, des dons d’ordinateurs aux profits des étudiantes et étudiants via les Agoraés sont organisés.

J.-M. V. : Toute la communauté universitaire peut participer à ce mouvement. Du 11 au 15 mars 2024, nous organisons une semaine du numérique responsable à l’occasion du Digital Cleanup Day, journée mondiale du nettoyage numérique, qui encourage au nettoyage des données et au réemploi des équipements numériques.

Vous pourrez participer à des fresques du climat et du numérique et recycler vos anciens téléphones portables ou tout autre matériel ou périphérique professionnels non utilisés. Et tous les jours, vous retrouverez les bonnes pratiques à adopter sur les réseaux sociaux de l’université et un magazine vidéo dédié au numérique !

Par ailleurs, l’équipe de l’Atelier de la donnée ADOC Lorraine vous donne rendez-vous le 14 mars pour une journée d’étude sur l’impact environnemental des données.

Téléchargez la charte du numérique responsable [pdf]

 

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