Curebot : une solution d'intelligence économique et collective à disposition du Master VSOC

 
Publié le 10/05/2023 - Mis à jour le 11/05/2023

La veille est l’un des piliers de l’Intelligence Économique des organisations et l’une des clés de leurs performances et de leur compétitivité. Et bien souvent, lorsque l’on parle de veille, le premier réflexe est de l’associer au soutien à la décision stratégique, alors qu’aujourd’hui, la veille est également un levier de décisions et de performances opérationnelles.

Que ce soit pour suivre les évolutions de plus en plus rapides des compétences et connaissances associés à leur métier ou pour atteindre efficacement de leurs objectifs, de nombreux salariés sont en posture de veille. Mais sans véritablement disposer des repères méthodologiques et les outils pour parvenir à identifier efficacement les informations pertinentes, les analyser et les partager.

De leur côté, les cellules de veilles doivent souvent arbitrer la priorité qu’ils donnent aux demandes de plus en plus nombreuses des métiers en informations au regard des moyens dont elles disposent.

Après les rapports Martre et Carayon, le projet de lois porté par Marie-Noëlle Lienemann préconise à son tour de développer des réseaux d’intelligence pour soutenir la souveraineté nationale et la compétitivité des entreprises françaises. Aussi, la mise en place des dynamiques de veille collaborative est-elle une réponse pertinente à l’échelle des organisations ?

 

Nous avons eu l'opportunité de nous entretenir avec Arnaud Tupinier, responsable développement chez EspritsCollaboratifs, une société spécialisée en veille et intelligence économique, éditrice de la plateforme de veille collaborative Curebot.

Pourquoi la plateforme de veille collaborative Curebot est-elle une réponse pertinente et réaliste eux enjeux informationnels des entreprises ?

EspritsCollaboratifs a développé une offre biface, conseil et logiciel, qui permet aux entreprises de décentraliser leurs dynamiques de veille et qui offre à l’ensemble des métiers une réponse efficace, à l’échelle individuelle et/ou collective, à leurs besoins en informations utiles au développement de leurs connaissances et compétences métiers ainsi qu’à l’atteinte de leurs objectifs opérationnels. Simple et ergonomique, la plateforme de veille Curebot permet à chacun de construire, en toute autonomie, les environnements de veille adapté à ses besoins. Elle permet également d’identifier les leviers de mutualisation des dynamiques de veille, que ce soit au sein d’un métier, de manière transverse au sein de l’entreprise et même au sein des acteurs d’un territoire. L’objectif est de permettre facilement à ses utilisateurs de mettre en commun leurs efforts de sourcing, de détection, de sélection, d’analyse et de production d’informations et d’intelligence, dès que cela est possible, tant pour gagner du temps que pour bénéficier des regards croisés et expertises des parties prenantes de la dynamique de veille. Le parcours informationnel et l’expérience utilisateur proposés offrent une réponse pertinente tant aux professionnels de la veille qu’aux autres métiers dont les compétences en matière de veille sont moins avancées. Dans Curebot, on met sous surveillance n’importe quelle(s) plateforme(s) numérique(s) de son choix par le biais de bots auxquels on exprime ses besoins/intérêts en langage naturel ou par le biais d’opérateurs booléens. Seules les informations pertinentes sont proposées à la consultation, on peut alors y associer des tags, des pièces jointes et des commentaires afin de les capitaliser, d’interpeller des collègues ou groupes, de délibérer et de produire des livrables de tous types (newsletters, rapports, benchmark, fiche acteurs, etc.) de manière simple et efficace. Le système est gagnant-gagnant, tout le monde peut contribuer et tirer parti du capital informationnel de son entreprise : les salariés ont une réponse pertinente à leur souffrance informationnelle et les veilleurs disposent de davantage de temps et de matière pour produire des livrables qui soutiennent l’Intelligence stratégique et économique de leur entreprise.

Les retours concernant la plateforme de veille Curebot sont-ils positifs ? Si oui, pouvez-vous nous dire sur quels aspects ?

En tant qu’acteur innovant de la veille et de l’Intelligence Économique, nous avons reçu un très bon accueil tant de la part des professionnels de l’information que des différents métiers de l’entreprise. Une expérience qui nous a permis de proposer dans Curebot des réponses pertinentes tant aux exigences avancées des veilleurs qu’aux besoins d’une réponse simple et efficace aux enjeux informationnels auxquels sont confrontés l’ensemble des collaborateurs de l’entreprise. Par ailleurs, à titre personnel, je suis convaincu, d’une part que les veilleurs sont en attente de plateformes de veille plus ergonomiques et plus intuitives et d’autre part que l’ensemble des startups, PME, ETI qui ne disposent pas de cellule de veille, ont un besoin prégnant de solutions qui leur permettent simplement et efficacement d’avoir une vision éclairée de leur environnement (marché, concurrence, sources de financements, contexte économique, politique, évolution du cadre législatif, etc...).

Pouvez-vous nous partager des exemples de projets concrétisés grâce à Curebot ?

Il y a trois projets que nous équipons et accompagnons que j’aimerais partager, afin de vous donner une vision globale des besoins que nous adressons depuis le processus de veille individuel ou centralisé jusqu’à un dispositif de veille collaboratif et décentralisé à grande échelle. A titre d’exemple, nous travaillons avec Brest Métropole Habitat (BMH) dans le cadre d’une démarche d’innovation collaborative sur le futur de l’habitat. Une petite dizaine de responsables d’innovation, non-veilleurs de métier, ont développé une dynamique de veille individualisée et centrée sur leurs projets respectifs. Avec le temps, certains projets ou parties de projets ayant des enjeux et/ou sujets convergents, la dynamique a gagné en transversalité et en collaboration alors que ce n’était pas nécessairement l’ambition de départ. De plus, il y a le cas de CerFrance Normandie dont la cellule de veille compte moins de 10 collaborateurs (dont 2 seulement font de la veille à plein temps) et qui alimente en informations, soutien conseille un réseau d’entreprises dans le domaine de l’artisanat, de l’agriculture, du bâtiment ou encore du commerce. Dans cette typologie d’organisation, les consommateurs d’information ont un profil de type lecteur qui leur permet d’accéder aux espaces qui leur sont destinés. La facilité d’utilisation et de paramétrage de Curebot est souvent l’argument qui fait pencher la balance en faveur de notre plateforme. Nous outillons et soutenons le développement du processus de veille collaboratif et décentralisé, notamment au sein d’entreprises comme Orange, VYV ou encore RTE. RTE est un exemple particulièrement intéressant. Nous y accompagnons une démarche d’intelligence territoriale et économique collaborative dans laquelle chaque délégation régionale du gestionnaire de réseau assure une dynamique de veille sur sa région. Elle porte sur les projets énergétiques et industriels de son territoire, sur les décisions des collectivités locales ou encore sur les retours des habitants et usagers du territoire et permet d’éclairer au mieux les missions du gestionnaire de réseau électrique.

Pensez-vous que l’on peut encore améliorer les outils de collaboration dans un futur proche ? Quelles seraient les nouvelles améliorations possibles ou imaginables ?

Concernant les améliorations des fonctionnalités/outils de collaboration, nous nous inscrivons dans une démarche d’évolution permanente de Curebot, avec des release bi-hebdomadaires ou mensuelles selon l’importance des évolutions fonctionnelles délivrées. Étant une startup, cette culture du développement agile qui implique des boucles continues de rétroaction avec nos clients et partenaires ainsi qu’une transparence sur notre roadmap de développement est inscrite dans notre ADN. En tant qu’anciens veilleurs, nous n’avons été que trop confrontés à des éditeurs sourds à nos demandes et propositions d’évolution ! En parallèle, nous menons une dynamique de R&D continue, avec des partenaires académiques et privés, sur les approches sémantiques (NLP/NLU) et de personnalisation (filtering, IA, data-visualisation) susceptibles d’optimiser l’expérience collaborateur de gestion de l’information. Mais avec une vigilance très marquée sur l’explicabilité et la transparence sur les traitements algorithmiques réalisés et la mise en place de logique de feed-back utilisateur afin d’éviter les écueils des plateformes grand public (bulles de filtre, chambre d’echo, confiance en l’information, nudge, post vérité, non-respect des données personnelles, etc...)

 

Anaïs DUMOLLARD et Julie VITREY, étudiantes en première année de Master VSOC.