[Sciences en Lumière] Podcast #22 : La chaleur urbaine

 
Publié le 11/04/2022 - Mis à jour le 10/05/2023

Yves Richard est professeur à l'Université de Bourgogne, responsable du Centre de recherches de climatologie au laboratoire Biogéosciences de Dijon (UMR CNRS - Université de Bourgogne EPHE). Ses recherches portent sur le climat urbain, le changement climatique (Bourgogne, Afrique australe, Sud-Ouest de l’océan Indien), la variabilité pluviométrique (Afrique australe) et la pollution et qualité de l’air (Bourgogne).

Le réchauffement climatique impacte-t-il plus les villes que les campagnes ? Fait-il plus chaud en ville ?

En 1998, les climatologues un perçu un "coup d'accélérateur" du réchauffement en France. La ville, comme tous les espaces, se réchauffe. Oui, il fait plus chaud en ville. On appelle ce phénomène "îlot de chaleur urbain". Toutes les villes sont des îles plus chaudes par rapport à son environnement. Tout est également question de ressenti. Mais en ville, l'activité thermique est plus grande, on consomme plus d'énergie. Mais ce n'est pas le facteur décisif. La ville est construite en "relief", reliefs qui compliquent la circulation du vent. La ville a également une couleur, sombre en général, qui favorise l'absorption de chaleur. Une ville est également une surface du sol modifiée. La surface est "imperméabilisée", avec moins d'eau. C'est également une surface "minéralisée", avec moins de végétaux. Cette combinaison joue un rôle décisif dans l'absorption de chaleur, car il absorbe la chaleur la journée, la restitue le soir.

Ces phénomènes sont connus depuis longtemps, mais son importance a été révélée depuis 2003, modifiant le paysage de la recherche sur ce domaine. Une première canicule intense, qui ne sera pas la dernière.

Quel est l'impact des canicules combinées aux îlots de chaleur urbain sur la biodiversité ? Quel est l'impact énergétique de cette chaleur accrue ? Les chercheurs en climatologie urbaine croisent recherche fondamentale et de terrain. Ils combinent l'imagerie par satellite, les mesures de températures in-situ, et modèles informatiques pour étudier les variations de température urbaine. En prenant en compte la spécificité de chaque ville, ces équipes proposent également des solutions, inspirées par l'agencement de villes plus anciennes, utilisant les propriétés rafraichissantes des arbres et autres végétaux.

La nouvelle ville sera-t-elle adaptée au climat d'aujourd'hui et de demain ? Quelles sont les potentielles solutions ?

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