Conférence universitaire territoriale : un moment historique

 
Publié le 29/11/2021 - Mis à jour le 24/05/2023
Conférence univeristaire territoriale

Le 26 novembre 2021 est un jour qui fera date pour l’Université de Lorraine. Pourquoi ? Parce qu’il est le symbole de l’installation de la Conférence universitaire territoriale. Pierre Mutzenhardt, le président de l’Université de Lorraine, a détaillé les axes de travail de ce nouvel outil qui a vocation à travailler de concert avec 19 collectivités et 2 pôles ou réseaux de collectivités.

 

 

Conférence universitaire territoriale : retour sur la séance d'installation

L’Abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson, lieu d’accueil de la première université en Lorraine au XVIème siècle, a prêté son cadre à la première Conférence universitaire territoriale. Un moment fort qui a rassemblé l’exécutif de l’ensemble des collectivités locales, pôles ou réseaux de collectivités partenaires afin de mener des actions partagées en matière d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation, de vie universitaire ou de culture scientifique. Une conférence qui incite l’Université de Lorraine et 21 espaces territoriaux où elle est implantée à mieux se connaître, à observer ensemble ainsi qu’à développer des partenariats bilatéraux et multilatéraux. L’UL, qui célèbre sa 10ème année d’existence, est devenue un acteur socio-économique de premier plan. « L’an prochain, je rends mon mandat et j’ai une certaine fierté d’avoir installé un certain nombre d’outils dont cette Conférence universitaire territoriale », indique Pierre Mutzenhardt, le président de l’Université de Lorraine.

L'an prochain, je rends mon mandat et j'ai une certaine fierté d'avoir installé un certain nombre d'outils dont cette Conférence universitaire territoriale.

Pierre Mutzenhardt, président de l'Université de Lorraine

« Nous sommes une université qui compte en France. D’abord par son nombre d’étudiants (62 000 en 2021 ndlr). Ensuite car nous nous distinguons par notre pluridisciplinarité et notre recherche. » Autant de qualités qui lui ont permis de figurer en bonne place dans les différents classements de Shanghai. « Nous nous sommes lancés, avec succès, dans la démarche de l’I-Site Lorraine Université d’Excellence, qui est aujourd’hui pérennisée. » Un label organisé autour de plusieurs programmes qui, pour certains, sont dotés en millions d’euros. Déclinés en différents programmes, ce label d’excellence pérennisé porte à présent en lui plus d’agilité et d’efficience, plus de leaders lorrains en recherche, plus de développement de talents et aussi plus de contributions au développement économique ainsi que plus de services à la Société. Pour répondre au mieux aux enjeux sociétaux actuels, il s’agit de favoriser l’attractivité du territoire pour les collectivités territoriales et l’université aux échelles nationales, européennes et internationales.

Dépasser les spécificités des uns et des autres

« Nous sommes tous ici convaincus que l’université est une chance dans une ville, un territoire, une métropole », a souligné David Valence, président de la Communauté d’agglomération de Saint-Dié-des-Vosges. Tout en pointant les problèmes liés à la mobilité des étudiants dans les villes moyennes. Constat partagé par Jean-Claude Hehn, président de la Communauté d’agglomération Forbach Porte de France qui constate le départ des étudiants vers d’autres cieux. Tout comme Michel Liebgott, à la tête de la Communauté d’agglomération Val de Fensch et du Pôle métropolitain frontalier, qui regrette également le départ des jeunes talents vers le Luxembourg. D’où la nécessité d’accroître l’attractivité des territoires. « C’est essentiel », selon Pierre Cuny, président de la Communauté d’agglomération Portes de France Thionville : « Il est impératif qu’il y ait sédentarisation des étudiants dans le Nord mosellan. » Pour ce faire, il convient de « dépasser les spécificités territoriales pour partager une vision globale des stratégies », complète Chaynesse Khirouni, présidente du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle. Objectif difficile mais pas impossible. « Nous ne devons pas avoir peur de la complexité », ajoute Marc Sciamanna, vice-président à l’Enseignement Supérieur, à la Recherche et à la Vie Étudiante de l’Eurométropole de Metz. « Car la complexité est une source d’intelligence et d’innovation. »

Il convient de dépasser les spécificités territoriales pour partager une vision globale des stratégies.

Chaynesse Khirouni, présidente du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle

Autre point d’attention majeure pour les élus : les inégalités entre étudiants qui restent malheureusement fortes, exacerbées par la crise sanitaire que nous traversons. Si dans ce contexte difficile, l’Université de Lorraine a « su traduire un grand nombre de succès », d’après Marc Sciamanna, « il faudra répondre ensemble et de manière concertée aux enjeux de demain, en particulier la baisse démographique à laquelle nous devons collectivement faire face », rappelle Hocine Chabira, en charge du développement du projet culturel métropolitain au Grand Nancy. L’Université ne pourra être efficace que si l’ensemble des collectivités partenaires sont derrière elles. « Nous nous donnons ce défi : celui de venir vous voir au moins une fois par an », affirme Pierre Mutzenhardt. « La Conférence universitaire territoriale est vouée à initier des actions communes et à équilibrer chantiers multilatéraux et actions bilatérales à l’échelle d’un territoire pour mener des projets d’envergure. »

Un comité territorial ouvert

Pour formaliser le travail de la Conférence, l’université a proposé de tenir un comité territorial composé dans un premier temps de représentants de l’université et des collectivités disposant a priori de la compétence de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. À savoir la Région Grand Est et les deux Métropoles. Une proposition qui n’a pas recueilli l’ensemble des suffrages. En effet, Khalifé Khalifé, représentant de Patrick Weiten, trouvait indispensable que le Conseil départemental de la Moselle – étant l’un des financeurs de l’université – fasse partie de ce comité. De son côté, Michel Heinrich, ne concevait pas non plus que le Sillon Lorrain n’y soit pas présent. Avis partagé par André Corzani, représentant la Communauté de communes Orne Lorraine Confluences. Homme de consensus, Pierre Mutzenhardt a pris le parti de convier les quatre départements, le Sillon lorrain ainsi que les acteurs initialement pressentis, à la première réunion de bureau du premier comité territorial.

L'implication de la Région Grand Est

« Aujourd’hui, les universités sont autonomes. Elles participent à une recherche globale avec les yeux rivés sur le classement de Shanghai et forment les salariés d’un territoire », a déclaré François Grosdidier, vice-président Enseignement Supérieur, Recherche et Innovation au sein de la Région Grand Est. « C’est pour cette raison que la Région s’implique tant dans cette Conférence universitaire territoriale. Par ailleurs, il faut insister sur la complémentarité entre nos pôles d’excellence. Nous serons là au service des territoires et des jeunes que nous voulons former à travers la tenue prochaine d’une Conférence régionale de l’enseignement supérieur. » Pour Jean Rottner, président de la Région Grand Est, cette Conférence universitaire territoriale est à la fois « pragmatique, proche et concrète. »

Cette Conférence universitaire territoriale est à la fois pragmatique, proche et concrète.

Jean Rottner, président de la Région Grand Est

C’est aussi une façon de sortir des postures et de sonner la mobilisation des uns et des autres. Je reste persuadé que les universités ont un rôle primordial en matière d’aménagement du territoire. Dans cette coopération avec les collectivités, il y a un véritable exemple de décentralisation. » Une remarque appuyée par Fabienne Blaise, rectrice déléguée pour l’Enseignement Supérieur, la Recherche et l’Innovation qui « compte bien accompagner la dynamique insufflée par l’Université de Lorraine ». Quant au recteur Jean-Marc Huart, il a tenu à rassurer l’exécutif Grand Est sur « la volonté de la ministre Frédérique Vidal d’avoir l’approche la plus territoriale possible. » CQFD.

Zoom sur : L'offre de services aux collectivités

Présentée par Hélène Boulanger, la 1ère vice-présidente de l’Université de Lorraine, l’offre de services aux collectivités qui « donne corps à un travail de proximité souhaité par l’ensemble des partenaires », selon Mathieu Klein, président de la Métropole du Grand Nancy, se décline en quatre axes :

  • Attractivité et développement économique des territoires, notamment en élaborant des stratégies territoriales concertées et en proposant une expertise via le réseau UL Connect qui permet de solliciter l’ensemble des composantes de formation et laboratoires de l’université.
  • Une Université tournée vers ses territoires en rendant lisible l’organisation pour améliorer les partenariats avec les collectivités.
  • Ville étudiante : solidarité, attractivité et qualité de vie. Entre autres, en travaillant avec le tissu associatif étudiant sur les territoires et en accompagnant les étudiants sportifs de haut niveau grâce à des soutiens financiers de partenaires publics et privés.
  • Culture, Culture Technique Scientifique, Technique et Industrielle (CSTI) pour informer et éclairer le citoyen avec la mise en œuvre de catalogues d’expositions itinérantes, de conférences, d’évènements comme MT 180 secondes et Science&You.

L’offre de service est à retrouver sur le site web de l’Université de Lorraine à cette adresse.

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