[5 questions à] Anaëlle Milon, lauréate du 30e prix de l'OVE pour sa thèse s'intéressant aux étudiants handicapés à l'université

 
Publié le 17/11/2021 - Mis à jour le 5/05/2023
Anaëlle Milon, lauréate du prix de doctorat au 30e prix de l'OVE

Anaëlle Milon s’est intéressée aux étudiants handicapés et à leur expérience de l’université dans le cadre de sa thèse en Sciences de l’éducation, réalisée à l’UFR SHS-Nancy sous la direction de Saeed Paivandi (LISEC, Université de Lorraine) : 

La relation à l’apprendre des étudiants handicapés à l’université : sens des études, socialisation, temporalités.

Elle est cette année lauréate du prix de doctorat au 30e concours national de l’Observatoire National de la Vie Etudiante (OVE), qui récompense des travaux de recherche réalisés par des étudiants sur les thématiques en lien avec les conditions de vie des étudiants. 

1. Quel est l'objet de votre recherche ?

Mes recherches en sciences de l’éducation portent sur l’expérience et l’apprentissage des étudiants handicapés à l’université. Dans le cadre de ma thèse, j’ai mené une enquête qualitative longitudinale auprès d’étudiants handicapés à l’Université de Lorraine pour étudier la manière dont ils vivent le temps des études, l’évolution de leurs projets, leur socialisation et la qualité de leur apprentissage. Il s’agissait d’analyser la manière dont les étudiants handicapés entrent dans une dynamique transformatrice à travers l’acte d’apprendre à l’université et comment, en retour, ils peuvent participer à transformer l’institution pour la rendre plus accessible ou plus inclusive.

2. Pourquoi avez-vous choisi cette thématique ? 

J’ai commencé à m’intéresser à la question du handicap assez tôt dans mon parcours étudiant en lien avec des expériences associatives et professionnelles. En parallèle de mes études en sciences de l’éducation à Nancy, j’ai travaillé plusieurs années pour l’association SISU (Service d’Intégration Scolaire et Universitaire) qui s’occupe notamment de l’accompagnement pédagogique des étudiants handicapés dans les études supérieures. C’est à travers cette expérience très riche et des situations vécues sur le terrain que sont nés mes premiers questionnements. Puis, au cours de mon mémoire de master, j’ai découvert qu’il y avait très peu de recherches en France sur les étudiants handicapés et c’est comme ça qu’est né mon projet de doctorat.

3. Que représente ce prix de l'OVE pour vous ?

Je suis très honorée d’être la lauréate de ce prix décerné par l’OVE qui récompense des recherches portant sur les conditions de vie et d’étude des étudiants. Je pense qu’il peut permettre de rendre visible une population peu étudiée et peu connue de l’enseignement supérieur mais aussi d’encourager le développement des recherches sur les questions relatives au handicap à l’université.

4. Quels sont vos projets pour la suite ?

Je poursuis actuellement mes recherches au LISEC à la fois dans le domaine de la sociologie de l’étudiant mais aussi plus particulièrement sur les étudiants handicapés. J’ai également la possibilité de pouvoir continuer mes activités d’enseignement et de formation, débutées au cours de mon doctorat, notamment en tant qu’ATER au département sciences de l’éducation.

À plus long terme, j’aimerais poursuivre dans le monde académique, si possible dans l’enseignement et la recherche. Et puis, plus largement, prendre part aux réflexions collectives qui visent à rendre les études supérieures et l’apprentissage universitaire davantage accessibles à toutes et tous les étudiants.

5. Un conseil pour les étudiants qui souhaitent s'orienter vers la recherche en Sciences de l'éducation ?

Mon premier conseil serait de choisir un sujet qui nous intéresse, qui nous « parle » et qui nous porte. Ensuite, peut-être d’être curieux et d’oser se lancer ! Oser se poser des questions, oser interroger des domaines peu étudiés, en faisant preuve de la rigueur qu’exige la recherche mais aussi d’inventivité et d’imagination.