[Interview] Signature de la convention de partenariat entre le SDIS54 et l’Université de Lorraine : rencontre avec le colonel Petitpoisson

 
Publié le 8/06/2021 - Mis à jour le 4/05/2023

Mardi 8 juin 2021, l’Université de Lorraine a signé une convention de partenariat avec le Service Départemental d'Incendie et de Secours de Meurthe & Moselle (SDIS54) dans les locaux de ce dernier. Pour en savoir plus sur cette convention, Factuel est allé à la rencontre du colonel Jérôme Petitpoisson, directeur départemental des services d’incendie et de secours de Meurthe-et-Moselle.

> Pouvez-vous nous expliquer quel est le rôle du SDIS54 ?

JP : Le SDIS54 doit tout d’abord assurer la sécurité des populations : il protège et secoure les habitants, cela représente environ 80% de nos missions d’intervention. Nous sommes également amenés à protéger les biens et l’environnement : nous intervenons sur les missions de lutte contre les incendies mais également contre la pollution comme les fuites chimiques qui se propagent dans l’environnement (air, eau, etc.) par exemple. Nous assurons 50 000 opérations de secours par an, ce qui représente environ 130 interventions quotidiennes en Meurthe-et-Moselle.

Il y a un véritable maillage territorial de casernes mais aussi de centres de secours puisqu’il n’y a pas moins de 70 centres dans le département. Certains sont mixtes avec des professionnels et des sapeurs-pompiers volontaires et d’autres sont uniquement composés de sapeurs-pompiers volontaires. Nous avons également une équipe technique qui assure un rôle de support dans nos activités avec nos ateliers, notre service de formation, notre service des marchés publiques, ou encore notre service financier. Le SDIS a aussi une mission régalienne mais dans son fonctionnement, il dispose d’une gouvernance locale.

Face à la crise sanitaire, les sapeurs-pompiers de Meurthe et Moselle se sont adaptés aux différentes phases de la pandémie depuis mars 2020. Ils ont notamment participé à la détection du virus et ils ont testé dans ce cadre les étudiants de l’Université de Lorraine.

Nous assurons 50 000 opérations de secours par an, ce qui représente environ 130 interventions quotidiennes en Meurthe-et-Moselle.

> Pourquoi le SDIS54 et l'Université de Lorraine signent aujourd'hui cette convention de partenariat ?

JP : À la suite de plusieurs échanges opérés au cours de l’année 2020, nous avons souhaité formaliser avec l’Université de Lorraine notre intérêt commun et notre intention de travailler ensemble par la signature d'une convention cadre. Elle a pour but de définir les principes de fonctionnement du partenariat et les axes de coopération qui détermineront les actions communes portées par le SDIS de Meurthe-et-Moselle et l’Université de Lorraine. Elle sera déclinée en conventions spécifiques si besoin au fur et à mesure des études qui seront menées dans les prochaines années.

Nous avons déjà des partenariats existants avec de nombreux départements ou composantes de l’université. Pour structurer cette convention de partenariat, on a recensé nos besoins et ce que nous avions en commun avec le monde de l’enseignement et de la recherche. Ainsi, nous développons avec l’Université de Lorraine des partenariats principalement axés sur l’innovation et la recherche, ceci afin de préparer le futur dans divers domaines : la lutte contre les incendies ou encore la protection des personnes et de l’environnement. Dans ce cadre, le panel de formations disponibles est conséquent, et ce, grâce à l’Université de Lorraine.

Dans la convention, nous avons également pensé à une démarche auprès des étudiants. On organise déjà des interventions spéciales pour pour les étudiants telles que les soirées de prévention contre les dangers de l’alcoolémie en soirée et on les aide à utiliser des applications pratiques. Avant la crise sanitaire, ces soirées de prévention pouvaient intéresser jusqu’à 500 étudiants qui viennent se former sur des ateliers et apprendre les gestes de premier secours.

Crédit photo : SDIS54

> Aujourd'hui, quels sont vos les liens avec l'Université de Lorraine ?

JP : Nous avons déjà de multiples liens avec l’Université de Lorraine. Dans notre mobilisation pour lutter contre la pandémie du Covid-19, nous avons par exemple eu l’autorisation de produire du gel hydroalcoolique en lien avec la faculté de pharmacie de Nancy. Nous souhaitons non seulement créer davantage de lien avec l'université mais aussi pouvoir générer des vocations vers des fonctions de cadres dans nos services. Beaucoup de nos sapeurs-pompiers sont issus des formations STAPS, mais nous recevons aussi des profils d'ingénieurs avec notamment le master en alternance SPIEQ qui forme des spécialistes capables de prendre en compte les impératifs de la maîtrise des risques, du développement durable, et des procédés pour l’environnement.

Dans le domaine de la technologie et de l’innovation, nous avons, grâce à l’appui de l’IUT de Nancy-Brabois, fait l’acquisition d’un robot qui peut reporter la météorologie en zone dangereuse. Avec plusieurs laboratoires de l’Université de Lorraine, nous travaillons également sur les exosquelettes et nous sommes aussi aidés par des chercheurs de l’École des Mines pour les missions en milieu souterrain. Également, nous avons un partenariat avec l’IUT de Metz-Yutz pour former les étudiants aux métiers de la sécurité et nous sommes en lien avec la faculté de médecine pour former les personnels dans la médecine de catastrophe.

Cette convention sera donc une opportunité pour institutionnaliser ces liens déjà existants avec l'Université de Lorraine et cela nous permettra d'en créer de nouveaux sur les années à venir.