[Prix littéraire Léonora Miano] Portraits croisés de Pascale, membre du jury et David, membre de l'organisation du prix

 
Publié le 19/05/2021 - Mis à jour le 26/05/2021

Chaque semaine deux nouveaux portraits à découvrir en lien avec le prix littéraire Frontières Léonora Miano ! Cette semaine, faisons connaissance avec Pascale Valentin-Bemmert, directrice des bibliothèques-médiathèques de la ville de Metz et David Diné, directeur de la communication à l'Université de Lorraine, membre de l'organisation de ce prix littéraire.

Factuel : Pourquoi avoir accepté de participer à cette 1ère édition du Prix littéraire- Frontières Léonora Miano ? 

Pascale Valentin-Bemmert : "Je suis directrice des bibliothèques médiathèques de Metz depuis janvier 2017, dès mon arrivée à la tête de ce bel établissement, j'ai tenu à mettre en œuvre un projet d'action culturelle ambitieux et nous avons notamment une ligne directrice : promouvoir les 1ères, 1ers romans, 1ere édition , 1er films... Participer à ce jury devenait évident pour soutenir cette belle initiative de 1er prix Deuxième raison, l'université est un partenaire avec lequel nous souhaitons conforter des partenariats. Troisième raison, c'est l'opportunité de décloisonner notre travail et connaître de nouveaux partenaires potentiels à une échelle territoriale nouvelle et au cœur de notre projet culturel scientifique éducatif et social."
 
David Diné : "La mise en place du Prix littéraire-Frontières Léonora Miano est une formidable opportunité pour l’Université de Lorraine car d’une part il existe peu de prix littéraires universitaires en France et, d’autre part, il résulte d’une initiative de deux laboratoires de recherche de l’Université de Lorraine que l’établissement souhaite porter avec eux. C’est ainsi une belle ambition pour le rayonnement de l’université sur ses territoires, dans la Grande Région et, nous l’espérons, au-delà. Il y a donc un enjeu de fierté partagée important. C’est un diamant à façonner et à faire briller pour qu’il devienne incontournable dans le paysage des prix littéraires et aussi une signature, un marqueur sur le long terme de l’Université de Lorraine. Que le Prix littéraire-Frontières s’inscrive enfin dans l’espace d’un festival messin nous permet de nous ouvrir à la cité, c’est essentiel de faire dialoguer les savoirs."
 

Factuel : Qu'évoque pour vous la thématique de la frontière dans votre quotidien ? 

Pascale Valentin-Bemmert : "Frontière dimension géographique qui ne doit pas séparer mais qui devient une richesse par la connaissance de l'autre, de son histoire nous avons par exemple enregistré des poésies en plusieurs langues lors de l'édition printemps des poètes de 2021 grâce à des collègues issus de pays très divers. Frontière dimension sociale les bibliothèques touchent tous les publics toutes les catégories sociales tous les âges et sont des lieux sans frontières."

David Diné : "Elle évoque avant tout pour moi l’intime, avant la frontière physique. Lorrain de naissance, européen convaincu et messin depuis près de 40 ans ayant aussi vécu en Moselle Est, la frontière est intégrée dans mon quotidien puisque je la traverse depuis mon plus jeune âge, pour me rendre en Allemagne, en Belgique ou au Luxembourg par exemple. Elle n’est donc pas l’incarnation de barrières mais source de mélanges, d’ouverture d’esprit. La thématique de la frontière correspond davantage à l’espace intime, l’espace d’un jardin secret. Des frontières peuvent se dresser entre ma vie publique et professionnelle et celle personnelle où mes croyances, mes orientations sont partagées avec un cercle intime. C’est un voile de protection peut-être plus qu’une frontière."

Factuel : Quel livre a marqué votre vie et pourquoi ?

Pascale Valentin-Bemmert : "À la recherche du temps perdu de Marcel Proust parce qu'il traverse le temps, on peut le lire, le relire, avec attention et plaisirs et qu'au fil de notre vie, la lecture sera différente."
 
David Diné : "Il y en a tellement ! Je voudrais cependant pouvoir en citer trois. Une vie de Maupassant, qui a signé réellement mon entrée en littérature. Le réalisme littéraire du texte m’a beaucoup ému en tant qu’adolescent. Bien loin de la folie du Horla, cette peinture de la petite bourgeoisie et de la vie paysanne est un délice à lire. En second lieu Disgrâces de J-M Coetzee. Un choc littéraire. Sous l’apparente écriture fine et allégorique on découvre la société sud-africaine postapartheid et ses dysfonctionnements, ses violences. Enfin j’évoquerai l’œuvre de Bret Easton Ellis et plus particulièrement American Psycho. Je ne pensais pas, en découvrant ce livre, que l’on pouvait fasciner son lecteur en créant une allégorie des pulsions destructrices du genre humain incarnée dans un monstre renvoyant en miroir l’image de la réussite américaine. Un coup de poignard dans l’image de l’Amérique que l’on peut avoir en tête et de son American Way of Life. Un exemple de texte qui provoque fascination et répulsion, et qui marque le lecteur de manière frontale."
 
 

Les livres sélectionnés pour le prix 

RV le samedi 19 juin au Festival "Littérature et Journalisme" de Metz pour la remise du prix aux lauréats !