[Prix littéraire Léonora Miano] Rencontrez Fabienne et Vincent, membres du jury

 
Publié le 23/03/2021 - Mis à jour le 20/04/2021

Après Colette et Mustapha, c'est au tour de Fabienne Granero-Gérard de la sous-direction du numérique de l'Université de Lorraine et Vincent Dappoze, directeur adjoint du pôle Culture au sein de la Ville de Metz de se présenter, tous deux membres du jury du prix littéraire "Frontières" Léonora Miano.  Découvrez chaque semaine de nouveaux portraits !

Factuel : Pourquoi avoir accepté de participer à cette 1ère édition du Prix littéraire- Frontières Léonora Miano ?

Fabienne Granéro-Gérard : "Avant tout par curiosité. J'avais envie de savoir quels livres seraient sélectionnés pour ce type prix. Ensuite parce que j'ai toujours eu envie d'expérimenter un jury littéraire - le magazine Elle par exemple en proposait régulièrement – pour changer des jurys de films mais n'avais jamais osé candidater jusqu'à l'appel à candidature sur Factuel. Enfin parce que je venais de retrouver le goût de la lecture depuis peu après un grave accident de santé. Je me suis donc lancée ce défi : parviendrai-je à me concentrer et à aller au bout de ces lectures dans un temps imparti ? J'avoue être plutôt ravie par cette expérience et remercie les organisateurs pour leur confiance. Ce fût un réel et grand plaisir de me plonger dans ces romans et en plus cela m'a permis de découvrir 10 nouveaux auteurs !"

Vincent Dappoze : "Pour le plaisir de lire bien sûr mais aussi pour l'expérience nouvelle de découvrir des lectures que je n'ai pas choisies. Et bien sûr pour le thème de ce prix, les frontières, tout à fait passionnant. Et en pleine résonnance avec mon parcours..."

 

Factuel : Qu'évoque pour vous la thématique de la frontière dans votre quotidien ?

Fabienne Granéro-Gérard : "Dans mon quotidien professionnel, je peux parfois ressentir des frontières parce que nous avons chacun des métiers différents avec des spécificités que ne sont pas forcément acceptés ou comprises. Mais ces frontières doivent se transformer en complémentarités, en richesse plutôt qu'en opposition ou cloisonnement voire empêchement. Elles doivent justement tomber, se soustraire pour laisser place aux échanges et à l'écoute. Dans mon quotidien personnel, je ne vois jamais de frontières, en tout cas pas de manière négative. S'il y en a, soit cela attise ma curiosité et je fais tout pour les dépasser soit elles sont établies hors de ma volonté et si je suis impuissante face à elles, dans ce cas je m'adapte. J'ai trop besoin de libertés, d'autonomie, d'indépendance et de relations avec l'"autre" pour me laisser entraver par des frontières qui ne permettent pas le "vivre ensemble" comme on dit aujourd'hui."


Vincent Dappoze : "D'origine italienne, je suis né à Metz, à 50 km de l'Allemagne, de la Belgique et du Luxembourg. Trois pays dans lesquels j'ai étudié ou travaillé. je suis aujourd'hui marié à une Allemande et je travaille depuis 20 ans sur des projets européens.
La thématique de la frontière donc parti de ma vie depuis toujours. Petit, en allant à Sarrebruck ou ailleurs dans la Grande Région, j'avais l'impression de passer dans un autre monde sans perdre toutefois tous mes repères. Un sentiment intriguant et fascinant.
Aujourd'hui, je voyage plus fréquemment, notamment en Europe, et les frontières d'hier se sont estompées, presque effacées. Avec l'impression que celui qui était pour moi un inconnu est devenu aujourd'hui un voisin, parfois même un ami."

 

Factuel : Quel livre a marqué votre vie et pourquoi ?

Fabienne Granéro-Gérard : "Il n'y a pas un seul livre qui ait marqué ma vie mais plusieurs comme beaucoup d'entre nous je suppose. Ceci étant, me revient, entre autre, la lecture du livre de Camilla Gibb "le miel d'Harar" qui raconte la vie d'une femme, née de parents anglais, qui se retrouve orpheline au Maroc. Le récit de ces exils fait justement raisonner ce mot "frontière" puisqu'elle sera amenée à vivre l'expérience du déracinement tout au long de sa vie, du Maroc à l'Ethiopie et retour à Londres. Elle cherchera sa place en se questionnant sur la spiritualité, la religion et la politique. Elle aimera l'"autre" dans toutes ses dimensions. Ce livre m'a immensément touchée par l'intelligence du cœur de cette femme. Je l'ai lu plusieurs fois et c'est lui qui d'ailleurs qui m'a permis de retrouver le plaisir de lire, de débrancher du quotidien en allant à la rencontre de personnages romanesques."



Vincent Dappoze : "J'ai fait le choix de mettre en avant un "petit" livre mais qui a une place toute particulière pour moi. Il s'agit de Russendisko de Wladimir Kaminer (2000). Ce livre est l'une de toutes premières lectures en langue allemande. Une autre façon de franchir les frontières... Son auteur est le témoin et l'acteur d'une période berlinoise, aujourd'hui disparue, que j'ai eu la chance de connaître pendant mes études en Allemagne et d'un lieu mythique de cette époque: le Kaffee Burger. À travers son récit, ce livre raconte aussi une partie de ma vie... Il est presque devenu un ami intime."



Fabienne Granéro-Gérard travaille à la Direction de production audiovisuelle et multimédia de la sous-direction des usages du numérique à l'Université de Lorraine - Metz. 

 

 

Vincent Dappoze est Directeur adjoint du pôle Culture au sein de la Ville de Metz. Il travaille dans le domaine de culture en particulier des partenariats transfrontaliers après avoir travaillé dans le domaine de la recherche et de l'innovation. Site de la Ville de Metz 

Les livres sélectionnés pour le prix 

RV le samedi 19 juin au Festival "Littérature et Journalisme" de Metz pour la remise du prix aux lauréats !