[Portrait] Jean-Paul Rossignon, Chargé de mission Science Avec et Pour la Société

 
Publié le 21/03/2025

Factuel est allé à la rencontre de Jean-Paul Rossignon, récemment nommé au poste de Chargé de mission Science Avec et Pour la Société ainsi que porteur politique du volet SAPS du programme Education et Territoires.

Quel est votre parcours ?

JPR : Mon parcours est marqué par un engagement dans la formation des professeurs et un investissement continu dans la Culture scientifique, technique et industrielle depuis des années.

J’ai entamé des études scientifiques à Nancy sans avoir une idée précise des débouchés possibles. J’ai passé une licence et une maîtrise en sciences naturelles à la Faculté des Sciences et Technologies à Vandœuvre-Lès-Nancy. Une fois le CAPES et l’agrégation obtenus, ma voie se dessine dans l’enseignement et la formation. Motivé par l’idée que la science gagne à être partagée avec tous les publics, j’ai saisi l’opportunité de créer en 1993 le service éducatif du Muséum-Aquarium de Nancy où j’ai participé à l’élaboration d’expositions pour le grand public. Cette nouvelle mission au sein d’un établissement co-piloté par l’université a marqué un véritable tournant dans ma carrière.

J’ai poursuivi mon engagement à l’IUFM de Lorraine dans l’accompagnement de projets de culture scientifique et technique. J’ai alors découvert l’opération La main à la pâte, portée par l’Académie des sciences. En 2010, le premier Centre pilote "La main à la pâte" en Lorraine est inauguré à Nancy-Maxéville. Deux ans plus tard, une Maison pour la science en Lorraine voit le jour au sein de la jeune Université de Lorraine.

Pouvez-vous présenter votre activité ?

JPR : Sous la direction de Nathalie Sevilla, directrice de l’Inspé de Lorraine, je dirige le département dédié au développement professionnel des personnels de l’Éducation nationale qui contribue à la formation continue des professeurs du premier et du second degré, en lien avec la Maison pour la science en Lorraine, l’Institut de Recherche sur l’Enseignement des Mathématiques (IREM) et la toute récente Maison pour les Langues. Cette activité se fait au quotidien en étroite relation avec les services du Rectorat de Nancy-Metz.

En tant que Directeur de la Maison pour la science en Lorraine, j’anime une équipe pluri-catégorielle très réactive composée de formatrices et formateurs en sciences et technologie et de personnels administratifs et techniques en appui à la formation. Au quotidien, nous mettons en œuvre des actions de formation pour rapprocher le monde scolaire, les professeurs et les élèves, des scientifiques qui font vivre la science et la technologie à l’Université de Lorraine et dans l’industrie. Il s’agit de déployer dans les territoires et en s’inscrivant au mieux dans les Schémas de Déploiement Universitaire Territoriaux (SDUT) de l’Université de Lorraine et renforcé par le programme Education et Territoires, des dispositifs d’accompagnement de proximité des professeurs et des élèves. C’est par exemple une offre de développement professionnel en associant les laboratoires lorrains, un réseau académique de Collèges La main à la pâte, favorisant une découverte des filières et des métiers de la science et de la technologie, le dispositif Partenaires scientifiques pour la classe, qui mobilise plus de 130 étudiantes et étudiants intervenant dans des classes de l’école primaire, les trois Centres pilotes La main à la pâte locaux accompagnant plus de 150 professeures et professeurs du 1er degré avec leurs classes dans des parcours scientifiques de plusieurs semaines et enfin les 21 Centres Ressources La main à la pâte, situés principalement dans les territoires ruraux éloignés des grands centres universitaires, mettant à disposition du matériel scientifique pour la classe et contribuant ainsi à une dynamique territoriale.

Factuel : Suite à votre nomination, quelles sont vos nouvelles missions ?

JPR : Les récentes déclarations du président des États-Unis inquiètent ceux qui défendent les valeurs humanistes. Les scientifiques sont particulièrement visés car ce sont des garants de la démocratie, de la raison où les opinions ne sont pas des faits. Comme le souligne notre présidente Hélène Boulanger : « Fragiliser la science, c’est fragiliser la démocratie ». L’Université de Lorraine et les organismes nationaux de recherche partenaires n’ont pas attendu ces annonces pour agir. Depuis 2022, grâce au label Science avec et pour la société, ils se sont engagés dans une stratégie volontariste sociétale de partage et de démocratisation des savoirs en favorisant le dialogue entre les acteurs de la recherche et la société. La science est dans la société. Elle bénéficie à la société et elle s’enrichit du dialogue avec la société.

En tant que Chargé de mission Science avec et pour la société et porteur politique du volet SAPS d'Education et Territoires, mon rôle est de porter la stratégie de l’établissement dans le domaine SAPS dans toutes les instances dans lesquelles le sujet peut être abordé et en partenariat avec les organismes de recherche et les collectivités partenaires. Cette stratégie est mise en œuvre à l’Université de Lorraine par une équipe d’une dizaine de professionnels de la médiation scientifique dirigée remarquablement par Julie Adam, sous-directrice Sciences Avec et Pour la Société au sein de la Direction de la Vie Universitaire et de la Culture (DVUC).

  • C’est renforcer toutes les interactions entre le monde de la recherche et la société, c’est rendre la recherche plus accessible à toutes et tous et cela passe par la mise en place d’un accompagnement des chercheurs dans leurs interactions avec la société.
  • C’est travailler dans les territoires en s’inscrivant pleinement dans le programme Excellence Education et territoires porté par l’Université de Lorraine, être au plus près des préoccupations des populations dans les territoires en initiant ou contribuant au développement d’initiatives locales avec des associations, des collectivités, des bibliothèques.
  • C’est renforcer les sciences participatives qui produisent des connaissances scientifiques en associant des professionnels de la recherche avec des citoyennes et citoyens. 

L’enjeu est clair : faire dialoguer la science avec la société pour renforcer la démocratie.