Schémas de Déploiement Universitaires Territoriaux : Point d'étape avec les chargés de projet

 
Publié le 15/10/2024 - Mis à jour le 17/10/2024
portraits chargés de projet sdut

Factuel est allé à la rencontre d’Héléna Petiau et Yann Todeschini, tous deux chargés de projet Schémas de Déploiement Universitaire Territoriaux (SDUT), afin de faire un point d’étape sur la mise en œuvre de la stratégie territoriale de l’Université de Lorraine.

Factuel : Quels sont les objectifs et étapes d'élaboration d'un Schéma de Déploiement Universitaire Territorial ?

Héléna Petiau : Les Schémas de Déploiement Universitaires Territoriaux (SDUT) visent à instaurer une coordination active et efficace avec l'ensemble des acteurs locaux en vue de concevoir des dispositifs et des outils innovants pour répondre aux problématiques d’accès à l’enseignement supérieur sur les territoires (ruraux, QPV…). Les SDUT cherchent aussi à favoriser les échanges et les projets communs entre acteurs du monde socio-économique afin de participer au développement et à l’attractivité des territoires. Enfin ils participent au déploiement du rôle sociétal de l’université tant dans l’amélioration des conditions de vie étudiante qu’en diffusant largement les connaissances scientifiques sur les territoires. Les étapes d’un SDUT sont les suivantes :

Phase 1 : Définition des territoires et identification des acteurs

Lors de la première phase, nous avons travaillé à définir des périmètres géographiques et à identifier les acteurs pertinents à mobiliser avec les collectivités territoriales comptant un campus UL sur leur territoire. L'Université de Lorraine s'est fixée comme objectif d'élaborer les SDUT à partir de ses 13 implantations sur des territoires hors métropole, en l'espace de 3 ans. L'année 2024 a vu se dessiner les quatre premiers SDUT pour les territoires de Thionville, Bar-le-Duc, Epinal et Lunéville.

Phase 2 : Partage d'un diagnostic avec les territoires

La première réunion conviait l'ensemble des acteurs pertinents (collectivités, institutions, lycées, rectorat, chambres consulaires, entreprises du territoire, structures de recherche, prescripteurs de l’emploi, …) dans le but de partager un état des lieux de l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation, sur la base de données internes à l'Université de Lorraine (récoltées dans le cadre du programme Education et Territoires) et fournies par l'OREF Grand-Est.

Phase 3 : Emergence des projets territoriaux

La troisième phase d’élaboration des schémas proposait aux acteurs des territoires, une rencontre sous forme d’ateliers thématiques. Sur la base du diagnostic partagé, cette rencontre visait à faire émerger des projets communs en lien avec l’ESRI sur les 4 grandes thématiques suivantes : accès à l’enseignement supérieur, attractivité et développement économique, vie étudiante et Responsabilité Sociale et Environnementale.

Phase 4 : Cadrage et suivi des projets, modalités de déploiement

Suite à toutes ces rencontres territoriales, nous avons pu débuter l'élaboration des feuilles de routes territoriales. Nous classons les idées de projets et évaluons leur faisabilité avec les directions centrales de l'UL et les collectivités territoriales. L'objectif sera de pouvoir suivre, dès l'année prochaine la bonne mise en place des projets.

Factuel : Quel est l'état d'avancement de la démarche ?

Héléna Petiau : A ce jour, la phase d’étude technique a été initiée avec les directions centrales et les collectivités territoriales. Les quatre SDUT sont en cours de rédaction et seront présentés et signés lors de la prochaine Conférence Universitaire Territoriale (CUT) qui se tiendra le 4 décembre au château de Volkrange (Thionville). En 2025, nous engagerons cette démarche collaborative sur les territoires de Saint-Dié, Longwy et Sarreguemines. En parallèle, nous accompagnerons les territoires et nos composantes dans le suivi des actions des feuilles de route établies cette année. Enfin 2026 verra l’écriture des schémas de Forbach, Saint-Avold, Faulquemont, Orne Lorraine Confluences, Seille et Grand Couronné et Haut Chitelet, nous couvrirons ainsi l’ensemble des 13 territoires hors métropoles sur lesquels l’UL est présente. 

La démarche a rencontré un engouement certain auprès des acteurs territoriaux puisque les diagnostics et les ateliers thématiques ont rassemblés de 40 à 50 participants sur chacun des quatre territoires. Les liens avec l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation sont importants pour les territoires, et l’espace de réflexion et de construction offert par les SDUT ont été très appréciés. C’est à partir des quatre grandes thématiques et des diagnostics partagés que se sont engagés les ateliers thématiques par territoire, favorisant les échanges pour construire des projets cohérents et articulés.

Yann Todeschini : Nous pouvons citer quelques exemples. A Lunéville, sur la thématique de l'accès à l'enseignement supérieur une réflexion s’est engagée autour de la coordination des structures d’enseignement du secondaire, du supérieur (CCI), des entreprises et des prescripteurs de l’emploi afin d’expérimenter de nouvelles dynamiques au sein du futur lycée 4.0 et de l’antenne Lunévilloise de l’IUT Nancy-Brabois. A Thionville, parmi les projets proposés sur la thématique de l’attractivité et du développement économique, l’idée de créer une « junior entreprise » au sein de l’IUT Thionville-Yutz a été soumise. Le développement de l’entreprenariat étudiant et le rapprochement entre formation et entreprises du territoire sont également des thématiques évoquées. A Bar-le-Duc, le renforcement des actions de médiations scientifiques, que ce soit au sein des collèges (La Main à la Pâte, Centres ressources Maison pour la Science en Lorraine) ou auprès du grand public (SAPS) font partie des projets évoqués. Enfin à Epinal, sur la thématique Vie Etudiante est apparue la volonté d’agir en faveur de la lutte contre la précarité menstruelle, par l’installation de distributeurs de protections hygiéniques, en accès libre et gratuit.