Après un premier rendez-vous en juin 2024, dédié au partage d'un diagnostic du territoire, l’élaboration du Schéma de Déploiement Universitaire Territorial (SDUT) d’Épinal continue avec une nouvelle rencontre au format « ateliers thématiques ». L'objectif étant de faire émerger des projets communs entre les divers acteurs et partenaires du territoire.
Une cinquantaine d'acteurs territoriaux se sont de nouveaux réunis pour élaborer le Schéma de Déploiement Universitaire Territorial d'Epinal. Stéphane LEYMARIE, Vice-président stratégie territoriale et vie institutionnelle de l’Université de Lorraine et Michel HEINRICH, Président de la Communauté d’Agglomération d’Épinal se sont tournés vers leurs partenaires (établissements d'enseignement secondaire, prescripteurs de l'emploi, collectivités territoriales, agences de développement, etc. pour imaginer les relations qu'entretient l'enseignement supérieur avec le territoire. Le format « ateliers » a donné l’occasion aux acteurs de partager leurs réflexions sur quatre thématiques au coeur des SDUT.
L'accès à l'enseignement supérieur
Comment accompagner les changements à venir en respectant l’égalité des chances et le droit de chacun à disposer de son avenir professionnel ? Question complexe pour les acteurs du monde socio-économique du territoire que de continuer à former localement de la main d’œuvre qualifiée et d’attirer des personnes en capacité d’innover dans une économie en transformation. La constitution de territoire d’équilibre et le déploiement d’une présence universitaire adaptée, parfois hybride, et accessible est posée comme objectif de cette ambition du Schéma.
Le continuum de parcours bac-3/bac+3 et le passage du secondaire au supérieur sont des sujets qui doivent s’aborder en commun, l’organisation de salon d’orientation comme E-Pôle Sup, la nuit de l’orientation ou encore le salon de l’apprentissage à l’organisation de rencontres entre étudiants et lycéens (étudiants ambassadeurs) en passant la découverte de l’Université au cours d’immersion (UJALU) ou bien l’utilisation des technologies numériques (PLÉIADES). Les échanges permettent d’aborder les outils favorisant l’accès à l’enseignement supérieur.
3ème ville étudiante de Lorraine et située au cœur d’un territoire rural, Épinal possède un fort potentiel d’expérimentation sur cette mission de service publique. Réinterroger les pratiques a permis d’aborder les dispositifs d’information à destination des parents, de penser des dispositifs pour permettre aux publics empêchés d’accéder aux études supérieures, et d’imaginer l’expérimentation de nouveaux dispositifs comme l’usage des technologies numériques.
Comment connecter l'offre de formation aux besoins du monde économique ? En développant des formations courtes, diplômantes ou certifiantes, adaptées au public en reconversion ou aux salariés qui envisagent une poursuite d'études.
L'attractivité et le développement des territoires
Entre plaine et vallées, le territoire du SDUT d’Épinal hérite d’un patrimoine naturel et d’un savoir-faire industriel spécifique. Reconnu pour la qualité de ses entreprises, de ses formations (CMQ Bois) et de sa recherche, la filière bois et les multiples opportunités qu’elle offre (Bâti bas carbone, Isolation, Biocarburant, Stockage de CO2) résume parfaitement comment tout un écosystème peut servir le développement et l’attractivité d’un territoire. Preuve en est, le projet titanesque d’écologie industrielle (Green Valley) se déployant sur l’écoparc de Golbey.
Néanmoins le territoire ne se résume pas à une unique filière et plusieurs leviers potentiels de développement économique ont également été identifiés :
- Cité de l’image, Épinal souhaite faire du numérique et la production graphique un levier d'attractivité (Cinestic ou Quai Alpha souhaiteraient capitaliser sur cette expérience pour développer des activités de formation, ou même de recherche sur cette thématique).
- L’économie circulaire, sociale et solidaire est également citée comme levier de développement territorial. Si celle-ci permet de réduire l'empreinte carbone, elle permet d'intégrer toutes les catégories sociales dans la transition énergétique (les discussions entre collectivités et composantes de formation montrent une réelle envie du territoire d'expérimenter et d'innover sur cette thématique).
- Fort de son passé textile, le territoire pourrait également capitaliser sur l'utilisation de fibres naturelles pour développer des gammes de produits plus responsables.
La vie étudiante
Les participants ont établi un premier constat sur la vie étudiante du bassin spinalien : un grand nombre d’activités sont mises en place grâce aux politiques publiques, notamment en termes de culture, de mobilité et de sport. Néanmoins les étudiants ne s’en saisissent pas forcément par manque de temps dû aux mouvements pendulaires. Une réflexion (déjà entre les mains de la Ville d’Epinal) a donc été relancé sur les logements sociaux et la gestion du parc immobilier dédié aux étudiants.
En parallèle pour pallier un manque de mutualisation des informations sur les événements, l’organisation d’une journée de rentrée étudiante, d’intégration, de découvertes des services de la ville et des partenaires présents sur le territoire pourrait être un moyen de faire redescendre toutes les informations utiles à l’animation de la vie étudiante. La création d’un tiers lieu étudiant viendrait renforcer cette volonté avec un point d’accueil pour les associations organisant des événements ou des actions culturelles.
La problématique de la santé a également été évoquée, avec entre autres, un constat de précarité étudiante et de problèmes de santé mentale. L’ambition serait de renforcer les permanences existantes et créer un lieu unique et accessible aux étudiants 24h/24.
La responsabilité sociétale et environnementale
Cet atelier englobe les "nouveaux" enjeux de notre temps, déjà bien connus par le territoire spinalien. Sur le sujet du handicap, le lycée Louis Lapicque par exemple, accompagne 150 lycéens en situation de handicap via un dispositif similaire au Dispositif Universitaire d’Accompagnement des Étudiants en Situation de Handicap proposé par l’université. Il serait donc pertinent de coordonner les deux initiatives afin de faciliter la prise en charge de ces lycéens vers le supérieur.
Ensuite, la mobilité a été identifié comme vecteur de transition écologique par le biais du dispositif de location de vélos Vilvolt qui fonctionne très bien. Pour aller encore plus loin, l’idée d’élargir le périmètre a été soumis pour rapprocher ce service des campus, comme c’est déjà le cas pour l’ENSTIB. Autre vecteur, l’alimentation durable, avec le dispositif « mon restaurant durable » créé par le CROUS (initiative nationale), qui pourrait être amplifié rapidement en déployant la démarche sur les deux restaurants universitaires d’Épinal.
Enfin pour renforcer le poids de toutes ces actions, il serait envisageable de proposer des années thématiques (EDI, HANDI, Alimentation durable, …) au niveau du territoire (prise en compte dans les sujets qui sont proposés aux étudiants dans les établissements (de stage, de projet tutorés...) et couplés avec des manifestations sur le territoire).
A l'issus des ateliers, les participants ayant d'autres idées ou projets pour le territoire pourront soumettre leurs ambitions via un formulaire en ligne. Ces propositions seront évaluées pour constituer le Schéma de Déploiement Universitaire Territorial d'Épinal.
