[Nuit Européenne des Chercheur·es] Vincent-Thomas Barrouillet : les sciences du langage pour aider au diagnostic précoce de la schizophrénie

 
Publié le 13/09/2023 - Mis à jour le 9/10/2023

La 19e édition de la Nuit Européenne des Chercheur·es se tiendra le 29 septembre prochain. Pour en savoir un peu plus sur le programme et sur ce qui vous attend, Factuel est allé à la rencontre des chercheurs qui participeront à cette soirée exceptionnelle !
 

Factuel : Bonjour Vincent-Thomas ! Pouvez-vous nous dire en quelques mots qui vous êtes, et quel est votre sujet de recherche ?

V-T Barrouillet : Je termine en 2024 une thèse de psycholinguistique démarrée en 2019 sur le discours pathologique du sujet schizophrène. Je suis donc dans ma dernière année. J’ai été remarquablement accueilli par l’ATILF (Analyse et traitement informatique de la langue française), qui est un laboratoire rattaché à l’Université de Lorraine et au CNRS, spécialisé en sciences du langage. J’ai la chance d’avoir été encadré par Michel Musiol, qui travaille de longue date sur le discours pathologique, et par Maxime Amblard, qui est informaticien-logicien.

Mon travail vise à repérer les “ruptures” dans le discours pathologique, qui sont des perturbations ponctuelles dans l’organisation du discours, sortes de “lapsus révélateurs” dans la structure du discours et qui sont des signes avant-coureurs de la pathologie.

Factuel : Pourquoi avoir choisi de travailler sur ce sujet ?

V-T Barrouillet : C’est un sujet très exaltant. En effet, je suis aussi informaticien, et j’ai créé un système de détection semi-automatique, et in fine automatique, qui repère les “ruptures“. Cela permettra dans le futur d’aboutir à un outil informatique d’aide au diagnostic précoce. Cette contribution de ma thèse aidera à la mise au point d’un système d’intelligence artificielle capable de repérer les “ruptures” depuis un enregistrement audio. Ce travail est d’autant plus motivant que le diagnostic précoce issu de ce système permettrait d’éviter les passages aigus de la maladie, et d’éviter aussi au patient de prendre de grosses quantités de neuroleptiques, qui ont de graves effets secondaires.

Factuel : Qu’est-ce qui vous a donné envie de participer à la Nuit Européenne des Chercheur·es ?

V-T Barrouillet : Le désir de partager plus largement ces travaux passionnant et utiles à une bonne intégration des personnes souffrant de schizophrénie. De plus, à titre de confidence, c’est aussi un défi personnel contre la maladie, puisque je suis porteur d’un trouble autistique. Me lancer et m’immerger dans le monde en répondant aux questions du public, que j’espère nombreux, est pour moi un réel défi ! En effet, les personnes avec autisme rencontrent très souvent des difficultés importantes lorsqu’elles se retrouvent dans des situations de groupes. Pourtant, je tiens d’ailleurs à remercier chaleureusement certaines personnes de mon laboratoire qui me soutiennent dans cette aventure. Un grand merci aussi à toute l’équipe organisatrice pour ce rendez-vous unique et simultané en Europe !

Factuel : Où pourrons-nous vous retrouver le 29 septembre prochain ?

V-T Barrouillet : Je serai présente à la Bibliothèque Universitaire de l'Île du Saulcy, dans l'espace speed searching !
 

Pour ne rien manquer de cet événement scientifique, rendez-vous sur la page dédiée.

Vous pouvez aussi suivre toutes les informations sur les réseaux sociaux.