Factuel : Pouvez-vous faire un rapide tour d'horizon des 4 projets retenus dans le cadre de l’appel à projets du Fonds national pour la science ouverte ?
Nicolas Fressengeas : "Le périmètre de la deuxième édition de l’appel à projets du Fonds National pour la Science Ouverte (AAP FNSO 2) était celui de l’édition, de la publication ouverte et de son écosystème. Dans ce cadre, l'Université de Lorraine a souhaité poursuivre la démarche commencée avec la première édition de cet appel, qui est dans un premier temps de permettre ou de pérenniser la transition vers l'accès ouvert des revues portées par l'université. L'année passée a vu le succès au FNSO du dossier porté par la revue Philosophia Scientiae. Cette année, c'est au tour de la revue Questions de communication et de l'épijournal de géométrie algébrique d'effectuer sa transition vers l'accès ouvert pour la première et de pérenniser son modèle économique diamant pour le deuxième. Notons au passage que le modèle diamant, sans coût ni pour le lecteur ni pour l'auteur, est le modèle économique privilégié pour les publications de l'Université de Lorraine.
Factuel : L'établissement est déjà engagé vers la Science Ouverte, quelles sont les grandes lignes de la stratégie de l'établissement ?
Nicolas Fressengeas : "La stratégie de l'Université de Lorraine en la matière s'aligne sur les politiques nationale (Plan National pour la Science Ouverte), européenne (plan S et European Open Science Cloud), et internationale (recommandation de l'Unesco). Elle est détaillée sur le site dédié et fait l'objet d'articles réguliers dans Factuel. Elle s'articule autour des deux volets de l'ouverture des écrits des chercheurs et de la dissémination des données de leur recherche. Dans les deux cas, l'objectif de l'établissement est de créer un environnement favorable pour les chercheurs de ses laboratoires pour qu'ils puissent s'adapter le plus aisément possible aux mutations vers la Science Ouverte qui sont impulsées par les financeurs de la recherche. L'université a ainsi ouvert son portail HAL et en a fait sa bibliographie officielle, afin de disposer de l'outil nécessaire pour l'ouverture des écrits des chercheurs. De façon symétrique, elle a récemment ouvert son entrepôt pour les données de la recherche, développé en harmonie avec la future plateforme nationale fédérée des données de la recherche (recherche.data.gouv). Elle accompagne ainsi ses chercheurs, via des équipes dédiées, au dépôt en archive ouverte, vers des initiatives éditoriales ouvertes et pour la valorisation des données de leur recherche. Les résultats de cette politique sont objectivés par le baromètre lorrain de la Science Ouverte, dont le code, ouvert, a été repris par de nombreux établissement français, et qui a impulsé des changements à venir dans les versions 2 et 3 du baromètre national ; le développement de cette dernière étant pilotée par l'Université de Lorraine."
Factuel : Quels sont les avancements déjà réalisés pour la communauté scientifique (DORA par exemple...) et quelles perspectives se dessinent avec ces 4 projets retenus ?
Nicolas Fressengeas : "Parmi les actions déjà réalisées au bénéfice de la communauté lorraine, citons le portail HAL déjà mentionné pour lequel l'établissement prend en charge la modération des contenus, réduisant par là le délai de dépôt tout en soulageant les équipes du Centre National pour la Communication Scientifique Directe (CCSD). L'entrepôt lorrain pour les données de la recherche, DOREL a par ailleurs ouvert le 10 novembre dernier et est à la disposition des chercheurs qui peuvent déjà l'utiliser pour faciliter la gestion de leur données et donc la rédaction des Plans de Gestion de Données qui leur sont demandés. Ces initiatives devant par ailleurs s'intégrer dans la paysage national de la Science Ouverte, l'université s'implique dans les gouvernances du CCSD et de recherche.data.gouv afin de s'assurer de la cohérence de sa politique lorraine avec la politique nationale.