[onsengage] Et vous, vous bougez en mode doux ?

 
Publié le 1/10/2021 - Mis à jour le 17/10/2024

D’ici la fin de l’année 2021, une enquête sur la mobilité des personnels et des étudiants de l’Université de Lorraine sera lancée. Basée sur l’étude des trajets domicile-travail, elle sera un outil pour la construction de la politique de mobilité de l’université. A l’occasion de la Semaine européenne de la mobilité, Vincent Huault, vice-président Immobilier et transition énergétique, évoque pour nous l’importance d’une telle étude à l’échelle de l’établissement.

Une enquête sur la mobilité des personnels et étudiants avait déjà eu lieu en 2014. Pourquoi en refaire une ?

Vincent Huault : Cette enquête de 2014 avait remporté un vif succès. Elle avait recueilli plus de 9 500 réponses, soit 13% des étudiants et 41% du personnel. Mais depuis 2014, de nouvelles interrogations sont apparues, notamment suite à la pandémie. On a beaucoup entendu parler du « monde d’après ». Certains pensent qu’en fait rien ne va changer, d’autres pensent au contraire que les habitudes ont été profondément bouleversées. Mais si c’est le cas, comment les mobilités ont-elles évolué ?

Il y a aussi une prise de conscience des nouvelles générations…

Vincent HuaultV. H. : Oui, si dans l’espace public la pandémie a pris toute la place, le changement climatique ne s’est pas arrêté pour autant. Depuis 2014, la prise de conscience de cette évolution préoccupante s’est amplifiée. Elle doit maintenant se traduire par des modifications concrètes de nos habitudes, en particulier pour les déplacements domicile-travail qui représentent une grosse part du bilan carbone de chacun d’entre nous et de nos organisations. C’est donc la responsabilité de l’université de proposer des solutions à ses personnels et étudiants pour leur permettre de choisir des alternatives au « tout voiture », puisque c’est le modèle dominant actuellement. Il ne s’agit pas de diaboliser la voiture, qui est nécessaire dans certaines situations, mais bien de proposer des alternatives pour permettre un choix éclairé de chacun. Or, la voiture, qui est souvent utilisée par une personne seule, est encore intuitivement perçue comme le moyen le plus simple et le moins coûteux, même si les faits ne confirment pas cet a priori.

Quelles solutions peuvent être mises en œuvre ?

V. H. : L’Université de Lorraine facilite déjà certaines démarches. Une partie des abonnements de transports en commun peut être prise en charge. Les aménagements pour les vélos se multiplient sur les campus. Nous participons par ailleurs durant cette rentrée des expérimentations pour faciliter le covoiturage à Metz et Nancy. Dans son fonctionnement même, l’université fait des efforts. La flotte de véhicule thermiques et progressivement remplacée par des véhicules électriques. Une réflexion a aussi lieu sur les déplacements professionnels, dans le cadre de la politique de voyage de l’université. Les laboratoires s’engagent aussi dans cette dynamique, dans la lignée de la démarche Labo 1point5, qui cherche à réduire l’impact des activités de recherche scientifique sur l'environnement.

Il y a donc déjà des réalisations, mais pour que la politique de l’université en la matière ne se base par sur des idées reçues, il nous est nécessaire de recueillir les besoins, les préoccupations et les envies des étudiants et des personnels. Nous allons les consulter, ce qui nous permettra de définir comment leur vision des transports et leurs attentes ont évolué depuis 2014.

Comment seront utilisés les résultats de l’enquête ?

V. H. : Comme je l’ai dit, il s’agit en premier lieu de disposer d’un outil permettant de construire la politique de mobilité de l’université. Mais l’intérêt n’est pas seulement interne. Les collectivités territoriales, de leur côté, rencontrent aussi des problématiques liées aux transports, notamment sur Metz et Nancy, où des phénomènes de saturation persistent, voire apparaissent. Il est nécessaire pour une université comme la nôtre, qui draine des dizaines de milliers de personnes chaque jour, d’instaurer un bon niveau de dialogue avec les partenaires territoriaux et faire en sorte que les besoins de ses usagers en matière de transports soient bien pris en compte. Mais nous ne nous limitons pas à Metz et Nancy. L’enquête concerne bien l’ensemble de la Lorraine, car les questions de transport touchent tous les territoire, mêmes si les problématiques sont à chaque fois différentes. Cette enquête ne sera utile qu’à partir du moment où elle permettra à tous nos étudiants et personnels de s’exprimer.