L’INSPÉ de Lorraine se (dé)CONFI(n)E

 
Publié le 8/06/2020 - Mis à jour le 11/06/2020

La pandémie et la période de confinement ont exigé une très grande capacité d’adaptation de la communauté éducative - étudiants, enseignants, équipes administratives et techniques -, une agilité des services et une grande mobilisation à la fois des personnes et des équipements.  L'INSPE a recueilli différents témoignages afin de saluer le travail ainsi investi dans des conditions parfois difficiles, et capitaliser dans un avenir proche sur les bénéfices éventuels liés à cette créativité contrainte… Continuité pédagogique et initiatives pour garder le lien avec les étudiants, cours à distance, organisation des services en télétravail, ressources diverses mises à disposition, partage de bonnes pratiques et d’expériences concluantes. Fabien Schneider, directeur, note : « Il est remarquable de voir combien la communauté de l’INSPÉ de Lorraine, comme tant d’autres milieux professionnels, s’est (et reste) mobilisée pour relever un défi que l’on n’aurait pas osé imaginer. Elle n’est assurément pas unique en cela, d’autres milieux professionnels en font encore chaque jour une démonstration flagrante, mais elle doit en être remerciée. »

Les extraits ci-dessous ne visent pas l’exhaustivité ; une grande partie des témoignages est disponible en ligne dans notre magazine « Le Tracé » ici : http://inspe.univ-lorraine.fr/actualite/trace-82 et d’autres, sur le site du Réseau national des INSPE : http://u2l.fr/reseau-inspe

Lisa Courtois, étudiante en M2 Ingénierie pédagogique a réalisé son stage au sein de la BU de notre site de Nancy-Maxéville en vue d’y créer une ludothèque. Le confinement a chamboulé son calendrier, mais pas la réalisation de son projet qui a pris d’autres formes : « Si le confinement m’a fait revoir la planification du projet initial, il a eu aussi des effets positifs puisqu’il m’a poussée à associer ingénierie pédagogique et outils numériques ! »

Jean-Baptiste Vaubourg, professeur des écoles stagiaire "Post-Meef" en Meurthe-et-Moselle avec une classe de Petits/Moyens et une classe de Grands à Eulmont et Malzéville, tout en travaillant son projet "Post-Meef" en sciences avec des collègues, il a travaillé à distance (classe virtuelle, envoi des devoirs par mail, téléphone…) avec les enfants et les familles : « Dans cette situation inédite, j’ai beaucoup plus d’échanges avec les familles. Je découvre mes élèves autrement et ils me surprennent souvent. J’ai développé de nouvelles méthodes de travail à distance, notamment la classe virtuelle. Ce n’est pas toujours facile et je remercie les parents de jouer le jeu pour aider leurs enfants ». Ceci dit, « Cette situation n’a fait que me confirmer que la présence physique d’un enseignant est importante, si ce n’est essentielle, pour aider et guider les élèves dans leurs apprentissages.” Chloé Backes, professeure des écoles stagiaire en école maternelle dans deux classes (petite et grande section à Malancourt la Montagne) confirme le développement des contacts par mail avec les familles, « tout en étant réactive sur les demandes, quel que soit le moment de la journée. C’est en tous cas toute ma méthode de travail qui a dû être adaptée à la situation ; j’ai par exemple repensé certaines activités selon l’équipement informatique des familles et me suis formée à de nouvelles applications numériques. ». Marion Quelin Koen, elle aussi professeure des écoles stagiaire dans le cadre d’une reconversion professionnelle, a elle aussi revu toute son organisation : « Il n’y a pas de journée type. Je consacre plusieurs heures par jour à la gestion de la classe et l'après-midi aux projets INSPÉ. Nous avons collectivement décidé de ne pas aborder de nouvelles notions mais d'accentuer les révisions, en les enrichissant de vidéos, de liens intéressants ou de défis. L'exercice du métier a été profondément remis en jachère : il a fallu réinventer mon enseignement. C’est d’autant moins évident en tant que jeune enseignante ».

François-Xavier Girard, étudiant en 1ère année de master MEEF et inscrit au concours de professeur des écoles, les semaines de confinement entre cours à distance du master MEEF et incertitudes des modalités du concours ont été difficiles : « L’organisation de mes journées est complexe : confiné avec mon amie, deux à trois heures par jour, nous aidons aux devoirs ses 2 sœurs collégiennes et je fais classe dans l'appartement du dessous à des jumeaux en classe de CE2. » Il a dû aussi revoir son programme de préparation au concours : « L’annulation des épreuves orales du CRPE est aussi une grande déception pour moi, car on se sent dépossédé de certains travaux dans lesquels on s'est investi jusque-là. »

Loïck Erman, quant à lui étudiant en M2 Ingénierie pédagogique et en stage dans le cadre d'un projet de la Communauté de Communes de Sarrebourg Moselle Sud visant à valoriser le patrimoine du site de Bataville, le confinement a finalement peu changé les contours de son projet : « La crise sanitaire a eu peu d’impact sur mon stage car la majeure partie de mon travail était déjà dématérialisée. Les recherches, les modélisations ainsi que la rédaction des contenus se sont effectuées sur mon ordinateur personnel, ne nécessitant pas une présence physique sur le lieu de stage. »

Michel Behr et Muriel Scharff, formateurs, ont su rassurer et garder le lien pédagogique avec leurs étudiants : « Malgré le confinement, les conditions de réussite d’activités à distance étaient en partie rassemblées : le premier semestre avait favorisé la mise en place d’un groupe, d’une confiance réciproque. Dès lors, on pouvait leur proposer un mode de fonctionnement hybride alternant travail individuel guidé et rendez-vous synchrone. ». Isabelle Coupois, formatrice en sciences, y a aussi vu une opportunité : « Le confinement a commencé à mon retour de mission en Guyane ! À peine rentrée, il a fallu rapidement se réunir et s’organiser « virtuellement », rassurer certains étudiants,qui ont globalement fait face malgré les difficultés, soutenir des collègues, tout en assurant la continuité pédagogique. J’ai aujourd’hui hâte de tous les retrouver... J’ai aussi préparé des défis pour les élèves avec le réseau de La Main à la pâte. La situation questionne notre esprit scientifique et booste notre esprit critique : une aubaine pour futurs enseignants et formateurs ! »

Le confinement mettant physiquement à l'épreuve l’ensemble de la communauté, 3 formateurs du site de Sarreguemines, Hugues Bilthauer, Marc Christoph et Sandrine Quenet, ont eu l'idée de construire le projet "Bien-être et quarantaine" qui propose des activités physiques en français et en allemand, donnant ainsi à vivre corporellement le bilinguisme.

La continuité pédagogique, il en a été aussi question pour les équipes des Centres Pilotes « La Main à la pâte » : en plus, de faire tourner nuit et jour leurs imprimantes 3D pour réaliser des visières, elles se sont mobilisés pour proposer ressources en ligne et défis scientifiques aux parents, aux enfants et à leurs enseignants.

La mission Arst&Culture de l’INSPÉ et la galerie d’art Le Préau ont quant à elles, enrichi la visite virtuelle de la galerie de carnets d’activités produits par des étudiants pour les familles, et proposé de nombreuses ressources culturelles en ligne en lien avec la Journée Arts & Culture (JACES) prévue initialement le 1er avril dernier.