Tout au long de l’année, La Semaine et l’Université de Lorraine vous proposent de rencontrer chaque mois les jeunes talents scientifiques qui portent haut les couleurs de la Lorraine dans le monde entier. Deuxième épisode de la série avec Sabrina De Pindray d’Ambelle, qui prépare une thèse sur la thématique « Vieillissement et Territoire » au sein du laboratoire de géographie LOTERR à Metz.
Étudier l’évolution de la structure de la population de la Grande Région. Telle est l’ambition de Sabrina De Pindray D’Ambelle, lauréate du concours doctoral D3S, qui s’est engagée à cerner les enjeux de la thématique « Vieillissement et Territoire ».
« Je ne suis pas un rat de laboratoire. Je voulais poursuivre une carrière dans l’hôtellerie. C’est dire… » Le ton est donné. Pourtant, Sabrina De Pindray D’Ambelle n’a pas de regrets. Loin de là. Sa passion pour l’histoire d’une part et l’appétence pour les cartes géographiques d’autre part, l’ont naturellement conduite vers des études auxquelles elle ne s’attendait pas forcément. « Après mon baccalauréat, je souhaitais entrer rapidement dans la vie active. J’étais très attirée par le monde de l’hôtellerie mais les enseignants m’ont incitée à persévérer vers l’autre voie qui s’ouvrait à moi. » Tant et si bien que Sabrina s’est dirigée vers un Diplôme Universitaire Technologie (DUT) option Gestion Urbaine, bonifié par une Licence professionnelle en Aménagement du territoire, « que j’ai complétée par l’obtention d’un Master. » Lauréate du concours doctoral D3S qui est un programme de Lorraine Université d’Excellence (LUE), Sabrina la géographe se retrouve aujourd’hui avec deux autres de ses confrères spécialisés en sociologie et économie, à réfléchir sur l’évolution de la structure de la population de la Grande Région. « On va prendre en compte différents facteurs comme le solde naturel, le solde migratoire, les taux de fécondité, de mortalité, l’espérance de vie. C’est comme ça qu’on en déduit si une population vieillit ou pas. Mon sujet s’entend sur l’espace de la Grande Région – Rhénanie-Palatinat, Sarre, Luxembourg, Wallonie et Lorraine – qui se veut être un grand laboratoire de recherche et d’expérimentation. »
Université de Lorraine, champ de tous les possibles
Un territoire transfrontalier qui est loin d’être étranger à Sabrina. « Je suis franc-comtoise d’origine. J’ai fait mon DUT à Belfort, remonté vers le Nord à Strasbourg pour y passer ma licence pro avant d’arriver à Metz il y a quatre ans. » Une ville à taille humaine, « la porte d’entrée de l’Europe. C’est le champ de tous les possibles car d’ici, on peut rejoindre rapidement le Luxembourg, l’Allemagne et même faire un saut à Paris en tout juste 1h20 ! » Puis l’Université de Lorraine, c’est aussi l’opportunité d’être en « cotutelle. C’est-à-dire que mon directeur principal de thèse est situé à l’Université de Lorraine, au sein du laboratoire LOTERR, tandis que de l’autre côté de la frontière, j’ai également un codirecteur à l’Université de la Sarre. » Une passerelle qui va lui permettre, au terme de son cursus, de témoigner d’un double diplôme reconnu de part et d’autre de la frontière. La jeune doctorante, par ailleurs membre actif de l’Association Messine des Géographes Etudiants (AMGE), s’est encore rapprochée un peu plus de nos voisins allemands en allant s’installer aux portes de la Moselle Est, à Boulay. « Pour quelqu’un qui étudie les territoires, c’est une ville intéressante à de nombreux points de vue. Puis il y a la nature environnante qui me permet d’assouvir ma passion de l’enduro ! » Au guidon de sa moto qu’elle vient juste de rapatrier de sa campagne franc-comtoise, elle compte bien dompter les nombreux parcours dédiés au cross qui sont légion en Moselle-Est. N’est pas tout-terrain qui veut…