Après deux ans de classes préparatoires, Faustine GOMAND intègre Montpellier SupAgro, une grande école d’ingénieurs agronomes, où elle reste pendant 4 ans. Son parcours pluridisciplinaire est atypique, car elle choisit d’exercer dans des domaines très variés, comme la foresterie, l’architecture, l’agronomie et l’agroalimentaire. Elle a également souhaité donner à son cursus une orientation internationale à travers plusieurs mobilités, qu’elle a effectué notamment aux Etats-Unis.
Après un post doc en biophysique à ESPCI Paris, Faustine intègre Erdyn, une agence d’innovation privée. “Mon expérience dans un cabinet d’innovation fut très positive. Il y avait beaucoup de gestion de projet diversifiée avec une expertise scientifique très poussée. Cependant, je souhaitais encore évoluer professionnellement.”
Ainsi, elle décide de passer un concours pour rentrer dans la fonction publique en 2022. “Je suis rentrée dans le public parce qu’il y avait une volonté de favoriser la compréhension du monde de la recherche par l’administration. Je voulais apporter de la compétence sur l'interface recherche administration dans le domaine de la science du vivant.”
Depuis septembre 2024, Faustine est responsable du bureau Emploi et Innovation en agriculture et agroalimentaire au ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Elle y encadre une équipe de quatre agents, travaillant autour des thématiques de la recherche, de l’innovation, de l’emploi et de la formation professionnelle des salariés agricoles et agroalimentaires.
Son bureau intervient notamment dans la gestion des appels à projets du programme France 2030. “Des entreprises nous soumettent des projets d’innovation dans les domaines relevant du ministère. Notre rôle est d’évaluer ces projets, de les expertiser pour déterminer s’ils peuvent bénéficier de financements. C’est un processus complexe, qui implique plusieurs niveaux de validation, en interne et également en interministériel. Nous ne sommes pas seuls à décider.”
Faustine travaille également en lien étroit avec l’INRAE. “Nous coordonnons, au sein de notre direction, les conventions de recherche avec l’INRAE, et nous faisons le lien avec les dispositifs d’appui aux politiques publiques (DAPP), qui sont une forme d’interface recherche-administration, permettant aux scientifiques de guider, par leur recherche, les orientations que peuvent prendre les politiques publiques. Les connaissances produites par la recherche sont une forme d’aide à la décision pour guider l’élaboration de dispositifs mis en place par l’Etat. »
Sur le plan de l’attractivité des métiers, son bureau agit pour renforcer l’attractivité des filières agricoles et agroalimentaires. “Cela peut passer par des aides au logement, ou encore par le développement de marques employeurs pour aider les entreprises à recruter.”
Ce poste s’inscrit dans la continuité d’un parcours professionnel marqué par une grande diversité : cabinet d’innovation, ambassade, préfecture... “Ce que je retiens de cette diversité d’expériences, c’est que j’ai pu développer une méthodologie de travail que j’applique aujourd’hui au quotidien. Le concours de la fonction publique me permet aussi de changer de poste régulièrement, tous les deux à trois ans, ce qui correspond bien à mon besoin de renouveau.”
Un regard de chercheuse au service des politiques publiques
En tant que docteure en sciences, Faustine apporte un regard particulier à l’élaboration des politiques publiques. “Sur des sujets très techniques, c’est précieux d’avoir une vision experte. Dans mon cas, je n’utilise pas directement les connaissances de ma thèse, car mon poste est plutôt transversal. Mais mes connaissances générales en agronomie me permettent d’apporter de la nuance, de juger de la cohérence d’un projet. Je n’avais pas vocation à poursuivre dans la spécialisation de ma thèse : après celle-ci, je voulais élargir mon champ d’action.”
Un conseil pour les doctorants ?
“Dans le secteur public, il existe de nombreuses opportunités en tant que contractuel. Certains ministères ont leur propre plateforme d’emploi, mais la plateforme Choisir le service public permet d’avoir une vision d’ensemble : les fiches de poste y sont détaillées, avec les missions et les niveaux de rémunération.
Dans le privé, mon réseau s’est souvent construit au fil des conférences ou lors de la réalisation de ma bibliographie. J’ai contacté directement des personnes dont les travaux m’intéressaient. Quand on pose des questions précises, cela peut déboucher sur des collaborations ou au moins des échanges enrichissants.
Il ne faut pas hésiter à construire son propre poste, à faire valoir ses compétences, ce qu’on souhaite apporter, et voir si une entreprise est prête à travailler avec vous sur cette base.”
Le réseau alumni remercie Faustine Gomand pour ce témoignage !
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