[Prix littéraire Léonora Miano] Rencontre avec Camille et Jean-Paul, membres du jury de la deuxième édition

 
Publié le 6/01/2022 - Mis à jour le 5/01/2023

2022 marque la deuxième édition du prix littéraire "Frontières" Léonora Miano. Nous vous présentons les nouveaux membres du jury sur Factuel. Cette semaine, faisons connaissance avec Camille Lucot, étudiante à l'Université de Lorraine et Jean-Paul Anderbourg, professeur agrégé en lettres modernes, à la retraite et membre du comité d'organisation du Livre à Metz. 

Factuel : Pourquoi avoir accepté de participer à cette deuxième édition du Prix littéraire- Frontières Léonora Miano ? 

Camille Lucot : "J’ai souhaité participer à cette deuxième édition du Prix littéraire Frontières –Léonora Miano tout d’abord pour vivre cette aventure littéraire qu’est la délibération pour un prix, participer aux coulisses, me confronter avec un regard critique à la littérature contemporaine et explorer les illustrations de la notion de frontières en littérature."

Jean-Paul Anderbourg : "Pour ce défi de lectures aussi variées, la découverte de nouveaux auteurs , et l'envie de se "frotter" à d'autres analyses."

Factuel : Qu'évoque pour vous la thématique de la frontière dans votre quotidien ?

Camille Lucot : "Dans mon quotidien, je dirais que la frontière est à la fois floue et omniprésente. Je crois que la frontière se fait surtout, plus ou moins nette, face à l’autre, qui est miroir ou fenêtre."

Jean-Paul Anderbourg : "Tout d'abord, la frontière évoque la clôture, la préservation de sonespace,jusqu'à l' enfermement, comme je l'avais mesuré à Berlin en 1987, avant la chute du mur. Mais c'est aussi un espace poreux, un lieu de brassage et d'échanges,jusqu'à l'absurde parfois. La pièce de Ödon von Horvath, "Allers-Retours"met en lumière les paradoxes de notre époque, et le sort qu'on réserve aux apatrides et aux migrants.Je suis aussi particulièrement sensible à la question des frontières culturelles, entre groupes sociaux différents, et aux politiques visant à réduire cette fracture."

Factuel : Quel livre qui a marqué votre vie ?

Camille Lucot : "Compliqué de ne choisir qu’un livre, mais l’un de ceux qui m’ont le plus marquée estL’Ombre du ventde Carlos Ruiz Zafòn, par son ambiance d’une Barcelone du XXe siècle à la fois sombre et onirique, des personnages profonds et hauts en couleurs, une quête autour de soi et autour de l’écriture, des péripéties à la frontière du réel et du merveilleux, une petite librairie comme point d’ancrage..."Dans mon quotidien, je dirais que la frontière est à la fois floue et omniprésente. Je crois que la frontière se fait surtout, plus ou moins nette, face à l’autre, qui est miroir ou fenêtre."

Jean-Paul Anderbourg : "Parmi tous ceux qui m'ont marqué, je citerai d'abordDanube, de Claudio Magris (que j'avais eu le plaisir de recevoir au festival Le Livre à Metz en 2013), cette formidable traversée érudite de la "Mitteleuropa".Plus récemment, un ouvrage poignant de Georges Didi-Huberman et de la poétesse Niki Giannari,Passer quoi qu'il en coûte.En 2016, des milliers de migrants étaient bloqués en Grèce au camp d'Idomeni, et leur farouche détermination à " passer quoi qu'il en coûte " nous oblige à repenser la politiquedes frontières."

 

RV le samedi 9 avril au Festival "Le Livre à Metz -Littérature et Journalisme" pour la remise du prix au lauréat ou à la lauréate ! 

 

Camille Lucot : Étudiante en troisième année de licence Humanités, amatrice de mots dans tous leurs états.

 

 

 

Professeur agrégé de Lettres Modernes, en retraite, Jean-Paul Anderbourg a enseigné pendant 30 ans en Lycée Technique, et fut pendant 7 ans Conseiller en Formation Continue dans le réseau des GRETA de Lorraine.Passionné de littérature, de jazz, de cinéma, de théâtre, il estmembre du comité d'organisation du Livre à Metz depuis 2009.