Focus sur l’engagement environnemental de l’Institut Jean Lamour : regards croisés du Directeur, Thierry Belmonte, et de Thomas Mazet, Enseignant-Chercheur

 
Publié le 21/10/2021

- l'IJL couvre de nombreux champs de recherche. Pourriez-vous nous donner quelques exemples de recherche actuelle qui ont un impact positif sur l'environnement ?

Nous menons à l'Institut Jean Lamour diverses recherches à impact positif, comme les panneaux solaires photovoltaïques (sur l'aspect dispositif électrique) et thermiques (chauffe-eau solaire notamment), ou encore sur les matériaux thermoélectriques et l'hydrogène (production et stockage).

On peut également citer la fusion thermonucléaire (projet ITER), les batteries au sodium, le stockage de l'information, l'amélioration de la résistance à la corrosion, l'analyse de cycle de vie des procédés métallurgiques, le développement d'alliages plus légers, les capteurs sans pile, le recyclage des matériaux (métaux, ciments, bétons principalement), ou encore l'avion électrique.

Si ces projets s'inscrivent souvent dans une démarche de "croissance verte" avec les limitations inhérentes à ces recherches (ressources minérales, etc.), certains s'insèrent tout de même dans une démarche low-tech (par exemple, le retour à des matériaux de construction ancestraux - mais mieux maîtrisés - pour l'habitation ou les méthodes de stabilisation des routes pour éviter la macadamisation).

 

- l'IJL, du fait de ses activités, a un fort impact carbone. Et le laboratoire a donc choisi d'entrer dans une démarche de réduction de son empreinte carbone. Quels sont les plus gros postes de ce bilan carbone et comment est articulée la démarche de réduction de l'empreinte carbone en lien avec ce diagnostic ? Cela s'inscrit-il dans la démarche Labos1point5 ?

Dans le cadre de la commission environnement de l'IJL, nous avons effectivement réalisé un bilan carbone, qui reste malgré tout perfectible pour être exhaustif.

L'outil développé par le collectif Labos1point5 a été utilisé par Daniel Lacourt et Séverine Rollet.

Il en ressort que le plus gros poste porte sur les trajets domicile - Institut. Les mesures envisagées visent à favoriser le covoiturage, l'utilisation du vélo et le télétravail

Pour les émissions directement liée à nos activités de recherche, le poste lié au transport, au transport aérien en particulier, est le plus important même si la part de ce dernier s'est avérée moins importante qu'attendue.

La commission environnement souhaite que l'avion soit prohibé pour les trajets sur le territoire national (métropole). Le laboratoire va statuer sur sa politique, et il est envisagé, à terme, de mettre en place un système de quota pour les vols internationaux.

Ceci-dit, les trajets en avion ayant grandement diminué avec la pandémie, il serait intéressant de pérenniser ces nouvelles habitudes.

Enfin, la commission a fait le constat que l'hypermobilité promue par nos institutions n'est pas propice à une réduction de notre empreinte carbone.

 

- Sur la base de votre expérience, quels conseils pourriez-vous donner à une organisation qui souhaiterait initier une démarche de réduction de son empreinte carbone (laboratoire, composante, collectivité ou entreprise) ?

L'organisation peut faire évaluer son empreinte carbone par un cabinet spécialisé.

Mais le plus important reste d'agir en priorisant par poste : limiter les déplacements, l'usage du numérique, travailler à l'isolation des bâtiments (hiver et été) ...

Tout en étant proactif au regard des changements climatiques en cours et à venir (végétalisation des bâtiments et des territoires, rafraichissement, etc.).

Enfin, on ne peut perdre de vue que la crise est systémique et multiple, et le réchauffement climatique n'en est qu'un des volets.

L’extinction de la biodiversité et la raréfaction des matières premières, pour ne citer qu'eux, sont autant problématiques.