Cette exposition, réalisée sous la direction scientifique de Charles KRAEMER, Ingénieur de recherche à l’HisCant-MA et responsable du Pôle archéologique universitaire, compte parmi les manifestations culturelles et scientifiques organisées dans le cadre du 1400e anniversaire de la fondation de Remiremont.
Elle évoque, en quelques tableaux, l’histoire du site de la première abbaye de Remiremont, installée sur un relief du piémont vosgien, celle des fouilles archéologiques qui s’y sont déroulées depuis près de soixante ans et leurs résultats sur la topographie d’un monastère de hauteur du haut Moyen Âge.
Son principal objectif réside, toutefois, dans la question de la culture matérielle au travers des nombreux objets pour la plupart jamais publiés. Leur étude, réalisée pour l’essentiel dans le cadre du laboratoire HisCAnt-MA de l’Université de Lorraine, montre qu’ils témoignent d’un niveau de vie plutôt fastueux des religieuses qui s’y sont succédées du Ve-VIe siècle au milieu du IXe siècle, avant leur transfert dans la vallée de la Moselle, en un lieu qui donna naissance à la ville de Remiremont.
Ce mobilier en céramique, en verre, en métal, en os, en pierre, de faible valeur marchande, renseignent sur les usages individuelles et collectifs du quotidien, de la cuisine à la table en passant par le vêtement, la parure, la toilette les pratiques liturgiques ou encore les échanges commerciaux.
Surtout, il témoigne de savoir-faire techniques et esthétiques qui s’observent particulièrement au travers des innombrables fragments de verre décoré d’origine anglo-saxonne ou de pots en pierre ollaire tout droit venu du Piémont italien. Leur extrême fragmentation qui révèle sans doute une occupation du site sur la longue durée, a nécessité de faire venir, de musées ou centre de conservation régionaux, des objets similaires complets ou archéologiquement complets afin de donner un peu de lustre à cette exposition. parmi eux, le public peut également admirer un coffret-reliquaire du XIe siècle provenant de l’abbaye messine Saint-Arnould et un fragment du chancel de Saint-Pierre-aux-Nonnains conservés au Musée de la Cour d’Or qui évoquent, l’un et l’autre, des liens historiques forts entre Metz et Remiremont.