L'Incubateur Lorrain fête ses 20 ans !

 
Publié le 21/09/2020 - Mis à jour le 22/09/2020
L'incubateur Lorrain fête ses 20 ans cette année. Factuel a rencontré Natacha Hauser-Costa, la directrice de l'Incubateur Lorrain qui revient sur ces 20 années de riches échanges entre recherche et monde socio-économique, créateurs d'emplois.
 

Factuel : Pouvez-vous nous présenter la mission de l'Incubateur Lorrain et quelques chiffres ?

Natacha Hauser-Costa : "L'Incubateur Lorrain est une association fondée par les établissements supérieurs d'enseignement et de recherche lorrains (UL, INRAE, INRIA, INSERM, CNRS et CHRU de Nancy) il y a 20 ans. La mission de l'Incubateur Lorrain est d'accompagner les chercheurs, enseignants chercheurs et doctorants qui souhaitent valoriser leurs résultats de recherche en participant à une start-up. Le chercheur a la possibilité de prendre la direction de l'entreprise mais dans l'immense majorité des cas, il transfère les résultats à la start-up et accompagne ce transfert, et reste au laboratoire où il continue à créer de l'innovation qui est valorisée par la start-up, dont il détient des parts.
Depuis 3 ans, l'Incubateur Lorrain, en lien avec le PeeL, anime le programme "Entreprendre par la recherche" dont l'objectif est de détecter parmi les projets de start-up portés par des étudiants entrepreneurs, ceux pour lesquels un lien peut être fait avec un laboratoire pour apporter plus d'innovation et permettre à l'entreprise d'avoir toujours une longueur d'avance sur la concurrence. L'Incubateur Lorrain accompagne donc tous les projets sur le territoire lorrain dès qu'une start-up a un lien avec un laboratoire de recherche. Depuis 20 ans, ce sont 170 projets accompagnés, 57 projets arrêtés en cours d'incubation car la création d'une start-up n'était pas la voie de valorisation à retenir. 105 sociétés  ont été créées, dont 77 sont toujours en activité, soit un magnifique taux de survie de 71% depuis 20 ans et de 97% depuis 6 ans. 400 emplois directs ont été créées. Il faut également compter les nombreuses collaborations que les start-up mettent en place avec les laboratoires, les thèse Cifre, génératrices d'emplois."
 

Factuel : 20 ans déjà ! Comment expliquez-vous votre succès ?

Natacha Hauser-Costa : "Les incubateurs ont été créées par une loi de 1999, et se sont tous organisés en 2000. Chaque incubateur, hormis l'obligation d' accompagner des projets de start-up en lien avec la recherche publique, a pu s'organiser comme il le souhaitait en fonction de son écosystème propre. Peu de personnes aurait misé il y a 20 ans sur la création de start-up issues des laboratoires mais des pionniers s'y sont lancés et avec eux les incubateurs ! Pas de formation, pas de ligne directrice, les incubateurs ont appris en marchant et ont su s'adapter à la réalité du terrain. Créé comme une start-up, ayant grandi comme une start-up, l'Incubateur Lorrain s'efforce d'être agile et de répondre vite aux questions que pose le parcours de création. Une des raisons du succès est sans doute la volonté de placer l'homme au cœur du projet. Le porteur que l'Incubateur Lorrain accompagne est le chercheur qui sort de sa zone de confort pour entrer dans le monde la gestion, du travail en mode projet, du business plan, des levées de fonds et autres actions qui lui semblent parfois difficiles à appréhender. L'équipe de l’incubateur s'attache à comprendre chacun, à s'adapter à son rythme pour que cette aventure entrepreneuriale soir réussie. À noter que l'Incubateur Lorrain est labellisé Incubateur d'excellence par la région Grand Est."
 

Factuel : Comment voyez-vous les 20 prochaines années ? 

Natacha Hauser-Costa : "Le succès est grandissant. En 2020, malgré la situation sanitaire, 15 entreprises (soit le double des chiffres habituels)  sont nées en Lorraine, valorisant les résultats de notre excellente recherche et ce dans tous les domaines : santé, matériaux, société de conseil issues des SHS. La communauté des startuppers est réelle et aujourd’hui, des clusters par spécialité apparaissent comme par exemple, autour des nouveaux modes de transport. Ces clusters sont source de proposition de projets structurants pour notre région. La communauté des startuppers c'est aussi une vrai entraide entre eux, un réseau au quotidien : des questions que certains peuvent avoir et dont les autres ont déjà la réponse, des réunions entre eux sur des points techniques comme le CIR, des trucs et astuces à partager ! Cette dynamique doit se poursuivre, notre région en a besoin. Un effort tout particulier est fait aujourd'hui sur les doctorants qui hésitent encore à valoriser leurs résultats de thèse en créant une start-up. Les frémissements sont là avec par exemple Anne Blanchart, Présidente de Sol&co issu du LSE sur les sols urbains ou encore Paul Didier du LEM3, créateur avec d'autres de la start-up PINT, société de R&D sur les alliages à base de titane. Ce mouvement doit encore s'amplifier, c'est un des gros chantiers pour l'avenir."