[8 mars] Portrait de Lisa Jeanson, doctorante au laboratoire PErSEUs

 
Publié le 3/03/2020 - Mis à jour le 5/05/2023

À l’occasion du 8 mars, journée internationale pour les droits des femmes, l’Université de Lorraine vous propose de découvrir une sélection de celles qui travaillent au quotidien pour la recherche. Zoom sur Lisa Jeanson, doctorante au laboratoire PErSEUs*.

Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre parcours professionnel ? 

Lisa Jeanson : "En 2005, j’ai 17 ans et je participe à un échange avec le Rotary qui me permet de vivre la vie d’un élève de « High School » dans une petite ville d’Oklahoma, aux Etats Unis pendant un an. En rentrant, je suis changée et je veux faire le tour du monde. Je passe donc mon BAC ES en 2007 et j’intègre une classe préparatoire HEC au Lycée Carnot à Paris pour devenir commerciale export. Le milieu des écoles de commerce ne me correspond pas. Je finis mon année et je pars à Nancy pour débuter une première année de Licence en Culture et Communication pour devenir journaliste. Là encore, à la fin de l’année, je réalise que ce n’est pas « ma » voie. Je quitte l’Université et j’enchaîne les petits boulots à Nancy et ailleurs. Puis, en 2011, je reviens à l’Université de Lorraine pour une Licence de Psychologie. Je suis également barmaid dans un restaurant et surveillante dans un collège. En deux ans j’obtiens ma licence et je choisis un master en ergonomie et en psychologie du travail. à Metz en 2013. En 2014, je tombe enceinte de ma première fille, ce qui m’oblige à réaliser mon Master 1 en deux ans. J’en profite pour suivre les deux cursus : psychologie du travail et ergonomie.
Le Master 2 en Ergonomie et Ingénierie des Facteurs Humains en poche en 2016, je débute une thèse CIFRE avec le laboratoire PErSEUs et le Groupe PSA avec Christian Bastien, Alexandre Morais et Javier Barcenilla. Durant 3 ans, je travaille au sein de PSA sur les chaînes de montage et j’enchaîne les projets passionnants. Construction de modules de formation présentés à Hong Kong, conférences, labellisation « compétences pour l’entreprise », édition d’ouvrages, gestion d’association, organisation de colloques, intervention sur les postes de travail, concours MT180,… je profite de nombreuses opportunités lors de mon doctorat pour apprendre, construire un réseau, et dynamiser la communauté des jeunes chercheurs. Aujourd’hui, j’ai terminé mon doctorat et la soutenance de ma thèse en Ergonomie Cognitive est prévue à la fin du mois de mars 2020. Je prépare la naissance de ma seconde petite fille et la prospection de mon entreprise Coganalyse, que j’ai créée en 2018. Je souhaite également poursuivre ma carrière de chercheure et diversifier les collaborations."
 

Sur quelle thématique travaillez-vous et quelles en sont les applications ?

Lisa Jeanson : "Je suis spécialisée dans l’étude de la charge mentale des opérateurs sur les chaînes de montage dans les usines. Plus généralement, j’analyse le comportement des travailleurs pour mesurer l’impact de la charge mentale au travail sur leur performance et leur santé. Je propose ensuite des solutions pour optimiser les postes de travail afin d’améliorer les conditions de travail et les résultats au sein des entreprises. Par exemple, on peut adapter les outils utilisés, les espaces de travail, ou encore l’organisation du travail aux contraintes de production et au fonctionnement naturel du cerveau des individus."
 

Quel conseil donneriez-vous à des jeunes filles qui souhaiteraient s'engager vers la recherche ?

Lisa Jeanson : "Je leur dirais de bien choisir leur thématique de recherche en fonction de leurs affinités et des besoins de la société. C’est de la passion que naît la motivation de mener à bien des recherches.
Il faut également s’assurer d’être bien entourée, aussi bien par ses proches que par son/ses directeurs de recherche ou encore par d’autres doctorants. Le doctorat demande beaucoup d’organisation et d’investissement personnel.
Je leur conseillerais aussi de ne pas hésiter à participer aux projets qui leur sont proposés. 3 ans, cela peut être court ; il ne faut pas laisser ses doutes ou d’éventuelles contraintes personnelles nous empêcher de profiter de cette période. Je n’ai jamais autant voyagé ni rencontré autant de personnes que durant mon doctorat. La recherche peut devenir une expérience très formatrice qui permet de développer énormément de compétences transversales qui sont recherchées sur le marché du travail (écoute, esprit de synthèse et d’analyse, capacité d’analyse, gestion de projet, aptitude à s’exprimer par écrit et à l’oral, etc…)." 
 
* PErSEUs : laboratoire en Psychologie Ergonomique et Sociale pour l'Expérience UtilisateurS