Lundi 4 novembre 2019, l’Université Internationale de Rabat au Maroc (UIR) et l’Université de Lorraine (UL) ont reconduit leur partenariat historique à l’occasion de la signature d’un nouvel accord-cadre pour une durée de 5 ans. Factuel a rencontré Abdelaziz Benjouad, Vice-Président à la Recherche et Développement à l’UIR, qui revient sur dix ans de projets de coopération entre les deux établissements.
La première convention cadre de partenariat entre l’UIR et l’UL a été signé le 17 décembre 2009. Pouvez-vous nous expliquer les différentes actions qui ont été mises en place au cours de ces dix dernières années entre les deux établissements ?
Au cours de ces dernières années, l’UIR et l’UL ont construit un partenariat stratégique solide et durable, basé sur des relations particulièrement positives entre nos chercheurs et nos enseignants-chercheurs et une confiance réciproque entre nos deux universités. Cela nous a permis de développer différents projets.
Tout d’abord, nous avons pu monter la première école d’Enseignement supérieur au Maroc sur les Énergies renouvelables en lien avec l'UL, qui offre notamment un espace de mobilité pour toute la promotion des étudiants ainsi que celle des enseignants-chercheurs.
Ensuite, la création d’un laboratoire international associé au CNRS (LIA Datanet) en association avec le LORIA et le CRAN à l’UL dans le domaine du big data a permis :
- L’Obtention d'un financement de l'OTAN (environ 300k euros) pour un projet de recherche monté par des chercheurs des deux consortiums (français et marocain) du LIA dans le domaine de la cybersécurité,
- La mise en place de deux thèses en cotutelle entre l'UIR et l'UL (une financée par Lorraine Université d'Excellence et l’autre par le programme de doctorat de l’UIR),
- Une dizaine de publications scientifiques
Enfin, des chercheurs de nos deux universités sont très impliqués dans le projet LEAP-RE (projet européen de coopération sur les énergies renouvelables avec l’Afrique) actuellement en cours de montage.
Parmi les réalisations les plus marquantes, nous pouvons également citer la création de l'école d'architecture de l’Université Internationale de Rabat en partenariat avec l'École d'Architecture de Nancy et avec le soutien de l’UL, le développement au Maroc de programme de formation des professeurs du secondaire dans le cadre de la formation continue, en partenariat avec le rectorat de l'académie de Nancy-Metz, et le développement d'un partenariat en odontologie.
Quelles sont les ambitions de ce nouvel accord-cadre et quelles possibilités vont être proposées à nos étudiants, doctorants et enseignants-chercheurs?
Par ce nouvel accord-cadre, nous souhaitons affirmer de manière encore plus forte et ambitieuse notre volonté de poursuivre la construction de ce partenariat bien ancré.
Pour cela, nous envisageons une collaboration forte en formation comme en recherche, basée sur le développement volontariste de mobilités croisées entre étudiants, doctorants et enseignants-chercheurs dont une mobilité sortante des étudiants UL vers l’UIR dans le cadre de semestre de spécialisation, notamment dans le domaine de l’énergie.
En ce qui concerne la formation doctorale, l’échange de bonnes pratiques, le développement des cotutelles de thèse et la mise en place d’écoles d’été communes constituent nos objectifs.
Nous avons également la volonté de mettre en œuvre des projets conjoints (H2020 et Erasmus+) en particulier un Erasmus + pour élargir l’offre de la mobilité étudiante, staff et professeurs entre les deux universités et des partenariats structurants avec l’Afrique subsaharienne, à travers notamment le montage d’un Master conjoint sur l’énergie pour l’Afrique.
Enfin, notre partenariat en recherche et en formation pourra être étendu à plusieurs grands champs thématiques (énergie, matériaux et procédés, informatique et numérique, santé, sciences de l’éducation, SHS) et la mise en commun de blocs de compétences, notamment dans le domaine de l’efficacité énergétique, renforcera la collaboration dans le domaine de la formation continue.
Hormis l'odontologie, qui fait déjà l'objet d'un partenariat entre les deux établissements, quels axes de collaborations souhaiteriez-vous développer en médecine avec l'UL dans le cadre de la création de la faculté de médecine de l'UIR? Pourquoi?
L’UIR a mis en place récemment un collège des sciences de la santé avec comme ambition d’ériger un pôle santé sur le campus de l’UIR englobant, en plus de la faculté de médecine dentaire, une faculté de médecine, une école de formations paramédicales et un centre hospitalier. L’objectif étant d’accompagner les efforts de l’état marocain en matière de formation des professionnels de la santé et de doter la ville de Salé, qui compte plus d’un million d’habitants, d’infrastructures sanitaires. Le partenariat avec la Faculté de Médecine de Nancy permettra de capitaliser sur l’expérience inédite avec la faculté d’Odontologie pour accompagner l’UIR à développer son pôle santé.