Alain Simon est né en Moselle, il vit et travaille à Maxéville et enseigne à l’École Supérieure d’Art de Lorraine.
Expositions, résidences, co-création de l’espace d’art A Linéa à Nancy... ses différentes expériences de travail et d’échanges avec d’autres plasticiens ont profondément marqué son regard sur les liens de dépendance entre le temps, l’art et la vie. Pour cette exposition, Alain Simon s’installe au Préau et réalise in situ une de ses œuvres. C’est une chance pour les étudiants, les personnels de l’ESPÉ et les visiteurs, de profiter de sa présence pour mieux appréhender le travail de ce plasticien et approcher sa création au plus près.
Je travaille dans l’atelier.
Dans l’atelier il y a un poêle à bois, une radio, des livres sur la peinture, une plante, des objets d’ailleurs et deux poissons rouges.
L’atelier est dans le jardin.
Dans le jardin il y a des arbres, des plantes, des fleurs, une famille de merles, un ciel avec ses nuages qui passent et de la lumière.
Dans l’atelier-jardin, je tourne en rond, j’écoute les bruits du monde et je regarde le temps qui passe. Je dessine le feu qui prend, les objets qui m’entourent, le merle qui remonte l’allée, je note quelques surprises par le hasard d’un mot qui arrive, je laisse passer quelques nuages au loin, j’allume la radio.
La radio me parle, des mots jaillissent, je les couche sur le papier, je lève les yeux vers le jardin, je pense au jardin de Monet à Giverny, je peins la forme d’un papillon, ou d’un lapin, je laisse le papier s’imprégner de la couleur.
Dans l’atelier-jardin, je dessine à partir d’une image del’Olympia de Manet. Je me dis que j’aime les images parce qu’elles mettent le monde à notre portée et qu’elles ouvrent des portes vers l’imaginaire. Je prends une autre feuille de papier et je recommence mon dessin.
De mon atelier-jardin, je pense à ce qui aura sa place dans l’espace du Préau, aux liens entre les dessins, les textes et les peintures. La maquette de la salle d’exposition, posée sur la table de l’atelier m’aide à déjà prendre possession des lieux et à préparer ce qui sera peint sur place.
En attendant, entre mots et dessins, de l’atelier au jardin, l’histoire prend forme.
Alain Simon - Notes d’atelier - Avril 2017