Le projet européen SecurEau - projet qui vise la sécurité et la décontamination d’un réseau d’eau potable - coordonné par l’Université de Lorraine (UL) et son laboratoire de chimie physique et microbiologie pour l’environnement – LCPME (CNRS / UL), a reçu le 16 décembre le prix Les « Etoiles » de l’Europe remis par la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Geneviève Fioraso. A travers ce prix dont c’est la 1ère édition, il s’agit de valoriser les leaders français de la recherche européenne et aussi d’honorer des équipes de chercheur-e-s et leur coordinat-eur-rice pour leur engagement européen et leur travail de rassemblement et de coordination de projets.
Sur 142 projets identifiés comme candidats potentiels, 49 projets ont adressé leur candidature et 12 lauréats ont été sélectionnés par le jury qui s’est réuni le 29 novembre 2013. Les projets retenus sont répartis dans les domaines Environnement ; ICT ; Infrastructures ; Nanomatériaux et procédés ; Santé ; Sécurité SHS ; Science et société/éducation ; Transport terrestre. Le jury a porté son attention sur différents critères comme par exemple : la qualité de la production scientifique, la création de valeur, la dimension sociétale du projet, la pluridisciplinarité et l’interdisciplinarité du projet, l’ouverture à l’international, le rôle de leader tenu par les équipes françaises dans le projet, etc.
Le projet SecurEau a été retenu par la Commission Européenne dans le cadre du 7e programme cadre de Recherche et Développement et de l'action clef « Sécurité ». Pendant quatre ans, douze partenaires européens ont cherché ensemble des solutions pour restaurer rapidement et en toute sécurité la fonctionnalité des réseaux de distribution d’eau potable accidentellement ou volontairement contaminés par des polluants CBRN*. Les chercheurs ont procédé en deux étapes. La première étape s’est focalisée sur le principe de détection précoce d’évènements anormaux. La deuxième étape s’est concentrée à étudier des stratégies existantes pour une décontamination rapide et efficace du réseau. Grâce au développement d’outils et de procédures nouvelles pour gérer ce type de situation de crise, le projet SecurEau a obtenu des avancées majeures en terme :
- de mise au point de capteurs de la qualité de l'eau (capteurs spécifiques et non spécifiques, dont certains sont maintenant commercialisés et installés sur site (Londres, Paris, Nice) et d'autres en phase d'industrialisation,
- de développement de modèles mathématiques (pour positionner de façon optimale et préventive les capteurs, pour identifier le point source de la contamination et la zone contaminée), modèles mis à la disposition de la communauté utilisatrice,
- d'amélioration de méthodes analytiques pour identifier et quantifier des contaminants biologiques, physico-chimiques et radio-nucléides, à la fois dans la phase aqueuse mais également dans les dépôts et les biofilms, moyennant une augmentation de la limite de détection dans ce dernier cas,
- d'amélioration de méthodes de nettoyage du réseau mais surtout de développement de nouvelles stratégies de nettoyage de réseaux contaminés par la combinaison de plusieurs méthodes, dépendant de la nature du contaminant (biologique, chimique, radionucléide) et de sa localisation (dans l’eau et à la paroi des tuyaux),
- la proposition d'un outil d'aide à la décision permettant de valider une décontamination réussie,
- le test et la validation sur le terrain (soit en pilotes de taille industrielle, soit sur des réseaux d'eau potables) des outils et méthodes développés et listés ci-dessus.
QUELQUES CHIFFRES
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Le projet SecurEau c’est 12 partenaires représentants 6 pays :
France : Université de Lorraine ; Centre national de la recherche scientifique (CNRS) ; Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (IRSTEA) ; Commissariat à l'énergie atomique (CEA) ; Veolia Environment Recherche et Innovation I Allemagne : IWW Rheinisch-Westfälisches Institut für Wasserforschung gemeinnützige GmbH I Portugal : University of Porto I Lettonie : Riga Technical University I Royaume-Uni : University of Southampton ; Affinity Water I Finlande : Radiation and Nuclear Safety Authority ; National Institute for Health and Welfare.
[*] Polluants CBRN = polluants chimiques (C), biologiques (B), radiologiques (R) et nucléaires (N).