À la tête de l’Espace Bernard-Marie Koltès depuis 2017, Lee-Fou Messica dresse le bilan de sept années d’engagement pour le théâtre contemporain à l’Université de Lorraine. Direction Kigali, où elle prendra la tête de l’Institut Français du Rwanda.
Quels moments forts retenez-vous de votre passage à l'Espace Bernard-Marie Koltès ?
« Tout ! Ces sept années ont été incroyables. » Pour Lee-Fou Messica, difficile de résumer cette aventure sans émotion. Parmi ses plus grandes fiertés : l’obtention du conventionnement d’intérêt national dédié aux écritures dramatiques fictionnelles, consacrant l’Espace Bernard-Marie Koltès comme un lieu phare de la création théâtrale en France et dans le Grand Est.
Elle évoque également des initiatives marquantes comme le Prix Koltès – prolonger le geste, le réseau d’accessibilité « YO ! Les Yeux les Oreilles » ou encore des projets visant à soutenir les compagnies locales grâce à des résidences et coproductions.
« Nous avons réussi à rassembler un public fidèle et éclectique, avec un taux de remplissage de 96 % lors de la dernière saison. Surtout, nous avons fait en sorte que « être accessible » ne soit pas qu’un mot. Le théâtre contemporain doit s’adresser à toutes et tous. »
Qu'avez-vous appris de cette expérience en Lorraine ?
« L’Université de Lorraine m’a permis de construire une véritable Fabrique du citoyen. » Lee-Fou Messica insiste sur les collaborations qui ont enrichi ce projet : missions handicap et égalité-diversité-inclusion (EDI), partenariats avec des UFR et des établissements scolaires.
Une des réussites dont elle est la plus fière : avoir conquis les étudiants et les étudiantes. « Leur proportion dans le public est passée de 0,02 % à 10 %. Je leur rappelle souvent que le théâtre, au-delà du plaisir qu’il procure, développe des compétences essentielles, les soft skills, qui leur serviront tout au long de leur vie. »
Que réservez-vous à votre avenir ?
Le 1er mars, Lee Fou Messica prendra la direction déléguée de l’Institut Français du Rwanda, à Kigali. « Cette mission est passionnante. L’enjeu est de construire des ponts entre les cultures, dans une approche de coopération sincère et dynamique. » Déjà familière du pays grâce à des projets antérieurs, elle se réjouit de retrouver ce territoire.
Mais elle avoue partir avec émotion : « Quitter Metz et le Grand Est n’est pas facile. Ce territoire m’a marquée profondément. »