La langue des signes, une langue vivante enseignée à l’Université de Lorraine

 
Publié le 21/04/2015 - Mis à jour le 26/01/2016

Une des particularités de l’Université de Lorraine est de proposer à ses étudiants l’enseignement de la langue des signes comme une langue vivante, au même titre que l’anglais par exemple.

Aujourd’hui, 250 étudiants de l’Université de Lorraine suivent des cours de langue des signes, en module obligatoire ou en option facultative. L’enseignement de la langue des signes française existe depuis dix ans à l’université, initialement comme enseignement optionnel sous forme de découverte, ensuite comme enseignement d’ouverture de la licence et du master de Sciences du Langage et depuis peu comme langue vivante, ouverte à tous les étudiants, au même titre que l’anglais, par exemple. Le fait que la langue des signes soit proposée comme langue vivante depuis 2 ans est novateur. En effet, l’Université de Lorraine est l’une des seules universités à la proposer comme telle en France. 

Les cours sont dispensés par un enseignant entendant, un enseignant sourd mais également des intervenants extérieurs spécialisés (interprète, codeuse …). Les étudiants sont ensuite évalués, selon leur niveau, soit lors d’un examen écrit : QCM à l’aide de vidéos ou encore traduction en langue des signes, soit lors d’un examen oral.

Durant cette formation, en plus de l’apprentissage de la langue à proprement parler, ils apprennent les règles de base, les réflexes à adopter lorsqu’on se trouve en présence d’une personne sourde et prennent conscience de ce qu’est vraiment ce handicap. Ils découvrent aussi comment adapter un environnement à une personne sourde. D’autres travaillent la linguistique : notion de temps, rôle du regard et de l’expression du visage, construction d’un récit imagé…

A l’origine, l’idée était de sensibiliser les étudiants à l’accueil du public sourd et aux métiers en relation avec la surdité. Aujourd’hui, les étudiants poursuivent leurs études ou même leur projet professionnel dans le domaine. Grâce à des formations complémentaires, certains deviennent éducateurs de jeunes sourds, interprètes ou s’essaient au métier de codeur – un travail qui consiste à coder en langage parlé complété : le codeur transmet des clés (consonnes avec les doigts, voyelles autour du visage) qui complètent ainsi la lecture labiale.

Le saviez-vous ?

La langue des signes n’est pas universelle, elle varie selon les pays. En France, son enseignement a longtemps été interdit, empêchant entre autres toute standardisation, ce qui fait qu’il existe encore à l’heure actuelle de nombreuses variétés régionales. Oui, les sourds nancéens ont l’accent lorrain…

Cet article a été rédigé dans le cadre de la réalisation du document "Portraits du Handicap à l'Université de Lorraine", paru en janvier 2015.