L’Université de Lorraine a dévoilé son nouveau plan pour l'égalité professionnelle femmes-hommes pour la période 2024-2027. Myriam Doriat-Duban, Première vice-présidente, vice-présidente du conseil d’administration, ressources humaines, conditions de travail et dialogue social, et Pascal Tisserant, vice-président à l’égalité, diversité, inclusion, reviennent sur les actions menées dans le cadre du plan précédent et les perspectives futures.
Pourquoi un plan d'égalité professionnelle femmes-hommes ?
Myriam Doriat-Duban : Le plan d’égalité professionnelle femmes-hommes est au départ une obligation issue de la Loi de transformation de la fonction publique (LTFP). L’Université de Lorraine a donc construit son premier plan pour la période 2021-2023.
La loi articule ce plan autour de 4 axes :
- Évaluation, prévention et traitement des écarts de rémunération ;
- Garantie de l’égal accès des femmes et des hommes aux corps, grades et emplois ;
- Articulation entre vie personnelle et vie professionnelle ;
- Lutte contre les violences sexuelles et sexistes, les harcèlements et les discriminations.
Pascal Tisserant : Il est à noter que l’université avait déjà pris des initiatives dans ces domaines. La charte des valeurs de l’université inscrit ainsi, dès 2016, le respect de l’égalité femmes-hommes et de la diversité dans ses préoccupations. En 2017, sa politique de ressources humaines était labellisée HRS4R. Autres exemples, la mise en place en 2018 de son dispositif d’alerte pour les situations de harcèlement sexuel et les discrimination, avant de développer en 2020 un autre dispositif pour traiter des situations de harcèlement moral au travail.
MDD : La question de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes est donc historiquement ancrée dans les préoccupations de l’Université de Lorraine. La création du plan a permis de la doter de nouvelles ambitions et d’intégrer dans cette démarche l’ensemble des acteurs et actrices de l’université. Son élaboration est issue d’une démarche collégiale, rassemblant organisations syndicales, mission Égalité-diversité-inclusion, direction des ressources humaines…
Quels sont les apports du plan d’égalité professionnelle femmes-hommes 2021-2023 ?
MDD : Ce plan nous a permis de développer de nouveaux outils. On peut notamment citer le focus sur les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes, qui est intégré depuis 2021 dans le Rapport social unique (RSU), la création de fiches pratiques sur des sujets RH pour permettre aux agents de mieux appréhender l’impact de leurs choix sur leur carrière en termes de rémunération, de temps de travail ou d’accès à la formation, ou encore la publication d’un guide de retour à l’emploi.
PT : De gros efforts ont été consentis aussi à la formation et à la sensibilisation. Une vidéo a ainsi été réalisée pour sensibiliser les acteurs et actrices des processus sélectifs sur les biais implicites en œuvre lors des entretiens. Des actions marquantes ont été mises au point concernant les agissements sexistes et discriminatoires : un e-learning sur les violences sexistes et sexuelles a été déployé pour l’ensemble de la communauté universitaire, et les directeurs et directrices de l’établissement ont pu suivre des sessions de théâtre-forum sur le harcèlement moral et sexuel.
Comment le nouveau plan d'égalité professionnelle femmes-hommes peut-il aller plus loin ?
MDD : Tout simplement car nous ne nous reposons pas sur nos lauriers ! L’accompagnement de la communauté des personnels universitaires est une démarche d’amélioration continue. Les actions mises en place seront poursuivies et d’autres seront déployées, comme le dispositif unique et coordonné de traitement des signalements de violences internes.
PT : Et bien entendu, de nouvelles actions ont vu le jour. On peut noter que l’articulation entre vie privée et personnelle est mise en avant dans ce nouveau plan, sur des points aussi divers que la garde d’enfants, l’accompagnement des femmes enceintes et allaitantes ou le management responsable. Au-delà de son sujet premier, l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, ce plan nous pousse aussi à nous interroger sur l’environnement de travail au sein duquel nous souhaitons tous et toutes vivre.