Factuel est allé à la rencontre de Kevin Degiorgio, nouveau directeur de la Recherche et de la Valorisation.
Factuel : Quel est votre parcours ?
Kevin Degiorgio : J’ai un parcours initialement destiné vers la recherche. Passionné d’astronomie et d’astrophysique depuis tout petit, toute ma formation académique m’a conduit, après un master de physique fondamentale, à un doctorat en planétologie que j’ai effectué à l’Université Paris-Diderot dans une équipe située au CEA de Saclay. J’ai adoré ma thèse et la stimulation intellectuelle associée mais les perspectives de carrière et l’aspect relativement aléatoire d’obtention d’un poste m’ont conduit à quitter le milieu universitaire et à intégrer celui de l’industrie. J’ai ainsi passé 5 ans dans l’industrie aéronautique tout d’abord en tant que prestataire puis au sein du groupe Safran comme développeur informatique.
Venu à Nancy pour des raisons personnelles, et désireux de renouer avec le monde universitaire, j’ai candidaté et ai obtenu un poste à l’Université de Lorraine en tant qu’ingénieur valorisation au sein de la Sous-Direction de la Valorisation et de l’Innovation (SDVI), afin de me consacrer principalement aux projets liés à LUE et aux laboratoires dont les thèmes tournent autour de l’informatique, l’automatisme, le traitement d’image…
Après 3 ans à la SDVI, j’ai pu devenir le chef de projet opérationnel des programmes LUE SIRIUS et Education & Territoire auprès respectivement de la Présidente de l’Université et du Vice-Président du Conseil de la Formation pendant un peu plus de 2 ans au cours desquels j’ai pu développer mes compétences de gestion de projet, de management fonctionnel des membres du projet, ainsi qu’une meilleure connaissance de l’Université et des membres du site Lorrain.
Factuel : Pouvez-vous présenter en quelques mots votre activité ?
Kevin Degiorgio : Les activités d’un directeur de la DRV (Direction de la Recherche et de la Valorisation) sont extrêmement variées. La composition même de la direction avec 4 sous-directions ainsi que le rattachement du chargé de mission SI Recherche font que les sollicitations sont multiples et souvent intriquées/transverses. De plus, 5 vice-présidents sont dans le périmètre de la DRV. Ainsi mon activité recouvre une très grande partie de coordination entre l’équipe politique, les sous-directions, les différents conseils, les pôles scientifiques, les écoles doctorales, les autres directions centrales, les laboratoires, ainsi que les organismes nationaux de recherche membres du site Lorrain. Dès qu’un sujet concerne la vie de nos laboratoires, l’un des agents de ma direction est probablement impliqué. Mon rôle est de faire en sorte que les informations et décisions soient connues et cohérentes les unes vis-à-vis des autres. Par exemple la DRV est impliquée dans la réflexion de la mise en place d’une aide au montage de projet auprès des enseignants-chercheurs, portée par Claire Tessier, DGSA du Pôle Recherche, Projets et Partenariats, dont la DRV fait partie. Un tel service pour nos laboratoires a des implications pour 2 voir 3 de nos sous-directions sans parler des mutualisations ou coordinations à prévoir avec les organismes nationaux de recherche (ONR). Anticiper ces effets et coordonner les process mis en place font partie de mes missions.
Factuel : Quels sont vos projets au sein de la Direction de la Recherche et de la Valorisation ?
Kevin Degiorgio : Je tiens avant tout à saluer le travail fait par ma prédécesseur Nathalie Hiesiger. La structuration de la DRV suite à la fusion des universités pour créer l’Université de Lorraine a nécessité un investissement énorme. J’hérite d’une situation stable avec des équipes compétentes et un tissu d’interactions solides.
Pour la suite de mon action, je m’inscris totalement dans la dynamique impulsée par la présidente et le DGS, à savoir repenser nos actions, nos process, dans une dynamique de facilitation afin de les centrer sur les usagers. Qui sont-ils ? Avant tout les chercheurs et enseignants-chercheurs bien sûr (j’y inclus les doctorants), les services administratifs des laboratoires, les pôles scientifiques, les écoles doctorales, mais aussi nos partenaires externes (académiques ou entreprises), et nos collègues des directions centrales. Comment faire pour que ça soit facile pour eux et que la complexité soit absorbée par nous ? Dans la même veine, il faut introduire de la souplesse dans nos actions en raisonnant en termes de gestion du risque. Sommes-nous prêts à assumer un risque si ça peut faciliter la vie de nos chercheurs et laboratoires ? Nous avons tous collectivement tendance à créer des dispositifs peu flexibles pour gérer telle ou telle situation ce qui rend très difficile de gérer les exceptions ou, à l’inverse, à créer un cadre prévoyant toutes les exceptions et alourdissant ainsi les situations « normales ». Il faut trouver le bon équilibre et s’interfacer de la manière la plus pertinente avec les autres directions potentiellement impactées.
Je compte donc repasser à la loupe nos process afin de les requestionner en ce sens. Pour prioriser ce travail, je prévois d’en discuter avec les directrices et directeurs de pôles, de laboratoires et d’écoles doctorales pour traiter en premier lieu les process qui changeraient le plus leur vie quotidienne. J’ai commencé ce travail avec les pôles mais j’aimerais aller dans chaque laboratoire afin de les découvrir et d’instaurer une relation de partenariat avec eux. Cela va prendre du temps et il faut tout d’abord que je me forme sur de nombreux aspects de la vie d’un laboratoire avant d’entamer ces visites.
Enfin, j’aimerais qu’on s’autorise à expérimenter. Trop souvent nous changeons nos méthodes d’un seul coup, pour tous et de manière uniforme. Je pense qu’en établissant une relation de confiance avec les laboratoires, nous pourrions tester des idées, des façons de travailler nouvelles, en se donnant des objectifs clairs, mesurables, et cadrés dans le temps que l’on pourrait tester sur un, deux laboratoires, ou un pôle. Au terme du temps imparti, on regarde si c’est efficace ou non, souhaitable ou non, et on le propose au reste de la communauté. J’y crois beaucoup.
Il ne reste « qu’à » faire tout ça désormais. Cela va prendre du temps mais je sais pouvoir compter sur des équipes motivées et compétentes, que ça soit au niveau de l’équipe de direction comme des agents.