Factuel est allé à la rencontre de Pierre-Jean Mougel, manager Énergies à l'Université de Lorraine, afin d'en savoir plus sur l'appel à projets « Résilience 2 ».
Factuel : Pouvez-vous nous préciser ce qu'est l'appel à projets « Résilience 2 » ?
Pierre-Jean Mougel : Dans un contexte de crise énergétique et climatique majeure, ce second appel à projets dit « Résilience 2 », décidé par le Gouvernement dans le cadre du plan de sobriété énergétique, doit concourir à améliorer notre souveraineté énergétique et à participer à l’objectif de réduction de 10 % notre consommation d’ici 2024.
Cet appel à projet d’une dotation de 130M€ a pour objectif de sélectionner et de financer les projets qui proposeront une réduction de la consommation d’énergie et une accélération de sortie des énergies fossiles au sein des bâtiments de l’État et de ses opérateurs, réduction qui devra avoir un effet dès l’hiver 2023-2024.
Cet appel à projets s’inscrit dans un calendrier très contraint avec moins de 2 mois pour déposer les projets (date limite fixée au 6 décembre 2022), une annonce des projets lauréats mi-mars 2023 et une fin des travaux imposée avant le 31 janvier 2024. Au total, 5600 projets ont été présentés au niveau national.
Factuel : La réduction de la consommation des énergies fossiles est-elle une priorité dans la politique de gestion immobilière de l'UL ?
Pierre-Jean Mougel : En effet, cet appel à projets s’inscrit pleinement dans la stratégie de gestion immobilière de l’Université de Lorraine. Notre établissement est engagé depuis sa création en 2012 dans une démarche d’efficacité énergétique de son patrimoine immobilier. Ces actions sont pilotées par la Direction du Patrimoine et de l'Immobilier et la sortie des énergies fossiles en fait partie intégrante. Par exemple, plus aucun bâtiment de l’UL n’est chauffé au fioul depuis 2020 et le recours au chauffage par les énergies renouvelables se substitue largement au chauffage par le gaz naturel.
Plus de 200 000m2 de bâtiment ont ainsi fait l’objet d’une migration vers une alimentation en chauffage urbain majoritairement alimenté en énergies renouvelables. La réduction de la consommation des énergies fossiles passe également par la sobriété énergétique et pour cela l’UL est engagée dans une rénovation énergétique ambitieuse de son patrimoine immobilier. À titre d’exemple, avec la rénovation du bâtiment SHS au Saulcy, l’UL devrait être détenteur du plus grand bâtiment tertiaire rénové au standard passif de France. Le recours aux matériaux biosourcés et également intégré pour parfaire le bilan environnemental des rénovations. La sensibilisation et l’accompagnement aux usages économes et à la transition écologique est également un nouvel axe de travail en cours de déploiement pour limiter notre impact environnemental.
Factuel : Quels projets financés dans ce cadre ont été remportés par l'Université de Lorraine ?
Pierre-Jean Mougel : Sur les 1000 projets retenus dont 296 pour l’enseignement supérieur et la recherche, l’Université de Lorraine s’est vue attribuée 16 projets pour un montant dépassant les 3M€ ce qui en fait l’établissement de l’ESR en totalisant le plus grand nombre, devant l’Université de Bordeaux et le CROUS de Normandie avec 10 projets sélectionnés chacun. Notre établissement se distingue également avec un taux de sélection à hauteur de 94% des financements présentés. Les financements retenus concernent à 96% des sites chauffés au gaz et pour 4% des sites chauffés au réseau urbain.
Il s’agit de financements tout ou partiels pour des travaux de rénovation énergétique globale, de remplacement de menuiseries, de raccordement de bâtiments sur des réseaux de chauffage urbains, de remplacement de centrales de ventilations et de divers travaux sur les installations de chauffage tels que des rénovations de poste de livraison de chaleur et de remplacements de robinets thermostatiques.
Les équipes de l’UL vont devoir faire preuve d’une grande efficacité pour mener à bien ces nouveaux projets dans les délais imposés et honorer ainsi la confiance accordée par l’État.