Factuel est allé à la rencontre de Karl Tombre, nouveau vice-président en charge de la stratégie internationale et européenne à l'Université de Lorraine, afin d'en savoir plus sur son rôle et de découvrir les grands enjeux de la nouvelle vice-présidence.
Pouvez-vous présenter en quelques mots votre vice-présidence pour Factuel ?
La vice-présidence en charge de la stratégie internationale et européenne porte prioritairement le développement de la politique européenne de l’UL, dans l'ensemble de ses dimensions : transfrontalier, franco-allemand, implication dans les programmes européens, réseaux européens. Cette priorité affirmée s’inscrit dans la politique nationale plus globale de l’université, qui met en avant des partenariats stratégiques choisis dans les différents régions du monde. La vice-présidence développe l’attractivité internationale dans ses dimensions formation et recherche, en cohérence avec le positionnement de l'université en accompagnement des grandes transitions.
Quels sont les grands enjeux (et/ou le calendrier) à venir pour votre vice-présidence ?
La présidente Hélène Boulanger a clairement placé ce mandat sous le signe d'une priorité au développement de partenariats européens structurants. Un premier chantier majeur, et structurant pour notre université, est le choix que nous faisons de rejoindre l'alliance européenne Eureca-Pro, qui réunit plusieurs établissements autour de l'objectif de développement durable n° 12 des Nations Unies : "Consommation et production durables". Il ne faut pas sous-estimer l'impact sur l'établissement de notre adhésion à cette alliance ; c'est l'occasion pour nous de vraiment mettre en cohérence, à l'échelle européenne, notre positionnement stratégique sur les grandes transitions avec nos actions et aussi bien en formation qu'en recherche ou en innovation. L'adhésion devrait être formellement actée fin septembre 2022, et j'espère avoir constitué dès ce lancement un groupe solide et très pluridisciplinaire de représentants de nombreuses composantes de l'UL prêtes à s'investir sur cet enjeu. Notre volonté claire est de disposer d'une double dynamique en termes de partenariats européens : dans la logique transfrontalière, qui est un marqueur de longue date de notre site, via la poursuite du développement de l'Université de la Grande Région dans toutes ses dimensions, et dans cette logique pan-européenne au sein de l'alliance Eureca-pro.
Nous devons aussi continuer à renforcer notre politique d'influence européenne en nous investissant dans les réseaux d'envergure au niveau européen et pouvoir participer aux grands partenariats qui se concluent dans le cadre d'Horizon Europe, notamment. Pour venir en appui aux collègues scientifiques qui s'investissent déjà fortement sur ces missions, et augmenter considérablement la "force de frappe" européenne du site académique lorrain, nous préparons actuellement en partenariat avec les EPST une réponse à l'appel Accélération des stratégies de développement des établissements d'ESR, avec l'enjeu de pouvoir recruter de véritables "développeurs européens". Avec une date limite de soumission au 15 septembre 2022, vous imaginez bien que l'été va être studieux.
Sur le plan international, la politique de partenariats stratégiques marqués développée ces dernières années commence à porter des fruits ; plusieurs universités partenaires ont ainsi décidé de lancer avec nous des opérations co-financées de développement du partenariat. Cela a déjà été le cas avec l'Université internationale de Rabat et avec l'Université de Tohoku ; une autre université japonaise vient nous voir en septembre pour initier la même dynamique, et notre partenaire malaisien USM est également en discussions avec nous sur ce même sujet. La période de pandémie qui a énormément restreint les déplacements internationaux, notamment vers plusieurs pays asiatiques, a retardé la consolidation de plusieurs de ces partenariats et nous comptons renouer le fil de plusieurs discussions stratégiques dans les mois à venir, tant en Asie qu'en Afrique ou avec les deux Amériques.
L'évolution forte de la situation géopolitique internationale accélère aussi pour nous la réflexion qui était déjà entamée sur la nature de nos partenariats internationaux avec différents pays du monde, et sur les priorités à leur donner. Si les échanges académiques doivent évidemment contribuer à construire des ponts et non à ériger des murs, on ne peut pas pour autant être naïf et ignorer qu'on ne peut pas travailler de la même manière dans différents pays et face à différents régimes. Dans ce contexte, mention particulière à la demande des universités ukrainiennes pour que les universités de nos pays européens soient leurs partenaires sur la durée pour les accompagner dans la reconstruction de leur système d'ESR. Nous avons quelques établissements ukrainiens qui sont des partenaires de longue date de l'UL, et j'ai bon espoir de pouvoir ouvrir au cours du premier semestre 2022-2023 ce chantier d'un partenariat structurant d'accompagnement.
Enfin, nous voulons continuer à agir pour l'internationalisation de l'UL, que ce soit par la mobilité effective ou par l'exposition à l'interculturalité dans la vie universitaire, que ce soit pour nos étudiants ou pour nos personnels.