Créée en 1857, à l’initiative de Jacques Arnaudon, Ernest Collinet et Giuseppe Ubaldini, la Société Chimique de France est une association à but non lucratif, reconnue d’utilité publique, dont l’objectif est la promotion de la chimie dans ses aspects scientifiques académiques et appliqués, éducatifs et sociétaux. Ces trois jeunes chimistes passionnés avaient pris l’habitude de se réunir chaque semaine dans un café parisien pour discuter des derniers travaux de chimie. Rejoints par quelques autres, ils fondèrent la Société chimique de Paris.
Depuis 2008, cette organisation a pris le nom de Société Chimique de France. L’écosystème de la chimie évoluant mondialement, ce réseau des chimistes formé par la SCF a évolué également pour soutenir les besoins de la communauté des chimistes et rester en phase avec un monde en changement.
La SCF décerne depuis 2016, en son nom ou conjointement, des prix et médailles, parfois dotés par des industriels. Ils remettent un prix aux chimistes ayant contribué au progrès d'un champ de recherche pure ou appliquée, à de jeunes chercheurs en hommage à l'originalité de leurs travaux mais aussi à des étudiants de Licence, de Master ou à des élèves ingénieurs afin de récompenser les meilleurs projets de stage en électrochimie. Cette année, la subdivision « Électrochimie » de la Société Chimique de France a attribué à Madjid Tarabet le prix pour les stages en électrochimie au niveau de l'enseignement Licence et Master. Le prix lui a été remis à la rentrée. À cette occasion, nous avons été à la rencontre de cet étudiant.
Bonjour, pourriez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Madjid Tarabet et je rejoindrai très prochainement en tant que futur doctorant le Laboratoire de Physique Chimie et Microbiologie pour les Matériaux et l’Environnement (LCPME) qui centre ses recherches sur l’étude des interfaces minérales et biologiques en milieux aqueux pour mieux comprendre leurs réactivités. Je travaillerai sur un thème qui me tient à cœur, à savoir l’électrochimie couplée à la spectroscopie de diffusion Raman. Titulaire d’une Licence de Chimie Fondamentale, j’ai obtenu un Master en Chimie des Matériaux à la Faculté de Chimie à l’Université des Sciences et Technologies Houari Boumediene (USTHB) à Alger puis un Master en Chimie du Solide pour l’Énergie à la Faculté des Sciences et Technologies de l’Université de Lorraine.
Passionné par la chimie et la recherche scientifique, j’ai aiguillé mon cursus vers des branches qui m’ont permis d’accéder au doctorat. Par ailleurs j’ai toujours été attiré par l’enseignement, métier que j’avais exercé pendant mes années universitaires en Algérie en donnant des cours de soutien aux élèves de terminale scientifique.
Pourquoi avoir choisi ce Master ?
Ma candidature a été acceptée dans d’autres universités en France mais j’ai choisi d’intégrer l’Université de Lorraine en raison de son classement en termes de mobilité internationale, mais aussi pour sa réputation. J’ai choisi ce Master pour l’ensemble des unités d’enseignements proposées. En m’engageant dans cette voie, j’ai pu toucher plusieurs aspects de la chimie du solide et approfondir mes connaissances en la matière.
Pouvez-vous nous décrire en quelques mots votre formation et ses enseignements ?
Pour décrire cette formation, le premier adjectif qui me vient à l’esprit est : enrichissante. J’ai en effet pu développer de nouveaux acquis fondamentaux et pratiques et j’en ai consolidé d’autres. Les unités d’enseignements étaient très complémentaires et il y avait une très bonne cohérence.
Pourriez-vous nous raconter votre stage ?
Pendant mes six mois de stage, j’ai eu la chance de travailler sur un sujet qui me passionne : l’utilisation de l’électrochimie pour sonder des phénomènes biophysiques comme l’adsorption d’espèces virales sur des surfaces de matériaux conducteurs.
Grâce à mon tuteur de stage, Grégoire Herzog (chargé de recherche au CNRS), j’ai pu découvrir une branche de l’électrochimie dont je n’avais jamais entendu parler jusqu’à présent : l’électrochimie aux interfaces liquide-liquide. J’ai pu m’investir pleinement sur ce sujet et dans la réalisation des expériences car j’ai reçu toute l’attention de M. Herzog qui a été d’une extrême bienveillance à mon égard. À la fin de mon stage, j’ai souhaité valoriser mon travail en le soumettant à la subdivision électrochimie de la Société Chimique de France, initiative qui m’a valu d’être récompensé par le prix de stage de Master 2ème année.
Pourquoi avoir choisir ce laboratoire ?
J’ai tout d’abord été attiré par l’intitulé du sujet de stage qui cadrait parfaitement avec mes compétences, mes acquis et surtout mon intérêt pour cette branche (bio-électrochimie). J’ai réellement appris à mieux connaître ma structure d’accueil lorsque j’ai débuté mon stage. C’est à ce moment-là que je me suis aperçu que je ne pouvais pas espérer mieux comme environnement de travail.
Comment envisagez-vous la suite ? Où vous voyez-vous dans 5 ans ?
Cette année j’ai débuté mon doctorat au LCPME pour une durée de 3 ans. Une fois docteur, il y a de fortes chances que je m’oriente vers une carrière académique et de recherche. Mais comme chacun le sait, la vie est imprévisible. Mon parcours évoluera au gré de ma vie personnelle et des opportunités que se présenteront.
À la découverte de l'infiniment petit : Le Laboratoire de Chimie Physique et Microbiologie pour les Matériaux et l’Environnement (LCPME) est une unité pluridisciplinaire qui centre ses recherches sur l’étude des interfaces minérales et biologiques en milieux aqueux. Rattaché à l'Institut de Chimie du CNRS et à l'Institut Jean Barriol, sous la tutelle conjointe du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et de l'Université de Lorraine (UL), il rassemble plus de 70 personnes réparties en trois équipes : Microbiologie Environnementale, Chimie et Spectrochimie des Interfaces et Chimie et Électrochimie Analytiques et en deux plateformes : Spectroscopies et Microscopies des Interfaces et Biologie moléculaire environnementale. Ses recherches visent à mieux comprendre la réactivité de surfaces solides (phases minérales, hybrides organo-minéraux, nanomatériaux ou objets biologiques) au contact de milieux aqueux, avec le souhait de prendre en compte les hétérogénéités structurales et réactionnelles des systèmes étudiés à différentes échelles spatiales, et avec des retombées potentielles dans le domaine de l’environnement et des matériaux. Les secteurs d'application des expertises et projets développés par ce laboratoire portent sur de nombreux domaines : Énergie, Santé et bien-être, Agroalimentaire, Chimie et plasturgie, Matériaux et Eau. Pour découvrir plus en détail leurs travaux, rendez-vous sur le site internet : www.lcpme.cnrs-nancy.fr |