Face aux étudiants de plus en plus démunis par la crise sanitaire, l’Université de Lorraine, la Fédération française des psychologues et de Psychologie (FFPP) et les psychologues libéraux s’associent pour coordonner le nouveau dispositif gouvernemental Santé – Psy – Etudiants (SPE) dans la région. Conscients que la situation les marquera durablement, le Centre Pierre Janet et le Service Universitaire de Médecine Préventive et de Promotion de la Santé (SUMPPS) souhaitent proposer, avec le soutien des collectivités territoriales, un parcours de soin renforcé unique en France.
Concrètement…
« Engagée déjà depuis longtemps sur les questions de santé mentale de ses étudiants via les actions du SUMPPS et de son Bureau d’Aide Psychologique des Etudiants (BAPÉ), l’Université de Lorraine saisit l’opportunité qu’offre le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation pour déployer des mesures supplémentaires » précise Pierre Mutzenhardt, Président de l’Université de Lorraine. « Le recrutement de deux psychologues supplémentaires à mi-temps en interne et la création d’une cellule d’écoute et de soutien psychologique en sont quelques exemples ».
Mesure phare du gouvernement, le SPE est proposé à tous les étudiants de l’Université de Lorraine et de l’Enseignement Supérieur en général. Ce dispositif leur permettra de bénéficier gratuitement de trois à six séances avec un psychologue du SUMPPS, du BAPÉ ou auprès de praticiens agréés.
Le SPE, en tant qu’étudiant : partager et soulager son mal-être
Baisse de motivation, remise en question, sentiments de solitude, voire d’abandon, états dépressifs…? En cas de besoin, l’étudiant peut prendre rendez-vous au SUMPPS ou auprès d’un médecin généraliste. Une ordonnance lui sera délivrée, ouvrant droit à trois consultations psychothérapeutiques gratuites de 45 minutes chacune. Cette prescription pourra être renouvelée une fois si nécessaire. L’étudiant contacte ensuite un psychologue agréé, dont la liste est disponible sur la plateforme dédiée, le site d’informations de l’Université de Lorraine. Il est important de rappeler que le SPE n’a pas pour vocation de remplacer l’offre de soutien psychologique déjà existante au sein de l’établissement mais bien de la renforcer le temps de la crise sanitaire. La confidentialité et le secret professionnel médical sont garantis.
Le SPE, en tant que psychologue : recevoir, écouter, conseiller, orienter
Afin d’offrir un accompagnement psychologique adapté aux étudiants, la FFPP est appelée à contribuer à l’agrément des psychologues, en collaboration avec le SUMPPS et le Centre Pierre Janet (CPJ). Benoît Schneider, son co-Président, précise sur quels critères ils vont s’appuyer : inscription au registre ADELI, titulaire d’une formation en Psychologie Clinique, Psychopathologie et/ou Psychologie de la santé, ancienneté minimum… Une fois agréé, le psychologue s’engage à recevoir l’étudiant le plus rapidement possible avec une rémunération conventionnée de la part de l’Université de Lorraine sous trente jours. Pour Virginie Tschemodanov, membre du Bureau de la Coordination Régionale Grand Est de la FFPP, il est important de rappeler que les praticiens partenaires acceptent une rémunération bien inférieure à une consultation classique et font leur maximum pour organiser un agenda souvent déjà bien rempli : " S’engager dans le SPE, c’est un vrai acte de solidarité, un geste fort et citoyen de la part de la profession ". Le SPE favorisa également le dialogue entre tous les acteurs concernés par la santé mentale des étudiants : services de santé internes à l’Université de Lorraine, médecine de ville, structures d’addictologie et de psychiatrie du territoire, CROUS…
L'Université de Lorraine, un accompagnement dans la durée
Le SPE est une mesure temporaire, mise en place le temps de la crise sanitaire et pour 6 séances accompagnées au maximum. Cependant, les conséquences des événements des douze derniers mois seront profondes chez certains étudiants qui auront besoin d’un accompagnement plus long. L’Université de Lorraine et le Centre Pierre Janet ont donc sollicité le soutien des collectivités territoriales afin de renforcer et prolonger le dispositif. Comme le rappelle le Président de l’Université de Lorraine, " la santé mentale de nos étudiants est une priorité pour nous ". C’est pourquoi le Centre Pierre Janet, une structure universitaire unique en France dédiée à l’innovation en psychologie, est également mobilisée par l’établissement. Sur le modèle de ses Consultations Suspendues© financées via le mécénat, il propose aux étudiants de l’Université de Lorraine 2 fois 3 consultations psychothérapeutiques supplémentaires gratuites. " La situation sanitaire actuelle nous pousse tous à faire un effort, mais il ne faut pas négliger l’après. déclare le Pr. Cyril Tarquinio, son directeur. Il est important de continuer à accompagner ceux qui sont et resteront marqués par la pandémie. Nous avons l’expérience de terrain et le réseau, l’Université de Lorraine nous en donne les moyens… Il n’y a pas à hésiter ! ".