[Charte de la diversité] Joseph Mumbanza Ngeke : un étudiant au service de la diversité en entreprise

 
Publié le 1/02/2021 - Mis à jour le 4/01/2023
Joseph Mumbanza Ngeke

Le 17 décembre 2019, l’Université de Lorraine et ses partenaires signaient la charte de la diversité. Pour fêter les un an de cet engagement, Factuel a rencontré Joseph Mumbanza Ngeke, étudiant à l’université, qui a y a réalisé son stage de master 2.

Joseph Mumbanza Ngeke est psychologue et chercheur en psychologie sociale, du travail et des organisations. Il a effectué son stage de master à la Charte de la diversité, dont l’Université de Lorraine est signataire depuis décembre 2019.

Quel est votre parcours ?

Joseph Mumbanza Ngeke : J’ai commencé des études de psychologie en 2013, à l’Université de Kinshasa, en République démocratique du Congo. J’y ai obtenu un bac + 5 en psychologie sociale et des organisations en 2018. Dans le but de poursuivre en thèse, j’ai entrepris de venir en France et de continuer mes études. En septembre 2019, je me suis inscrit en master 2 Psychologie sociale, du travail et des organisations, à l’Université de Lorraine.

Comment en êtes-vous arrivé à travailler pour la Charte de la diversité ?

J. M. N. : Pour valider mon master, j’ai réalisé mon stage de fin d’études à l’association Les Entreprises pour la cité (LepC), précisément à la Charte de la diversité, comme assistant chargé de projets, de juin à novembre 2020. J’ai participé à l’animation du réseau des signataires de la Charte de la diversité. Dans l’optique de l’organisation du 8e Tour de France de la diversité, j’ai été chargé de la construction d’un guide de bonnes pratiques en matière de recrutement, d’intégration et de gestion de carrière chez les signataires de la région de Bourgogne-Franche-Comté. J’ai contribué à l’identification de bonnes pratiques et à leur valorisation, à la réalisation d’une veille sur les sujets et évènements diversité, à l’accompagnement des signataires et l’entretien de la base de données des signataires.

D’où vient votre intérêt pour la thématique de la diversité ?

J. M. N. :  Je l’ai découverte en arrivant en France, non pas comme chercheur mais comme « sujet ». J’ai constaté la diversité de la société qui m’accueillait et je me suis perçu comme élément de cet ensemble hétérogène. Mon intérêt pour la diversité a été, avant tout, l’expression d’une quête silencieuse d’intégration. D’un intérêt personnel, les études de psychologie sociale m’ont permis de passer à une curiosité scientifique.

Dès le début des cours du master Psychologie sociale, du travail et des organisations, j’ai été initié et sensibilisé à la lutte contre les discriminations et la promotion de la diversité, tant au niveau de la société que des entreprises. Un cours y est notamment consacré à la gestion de l'égalité et de la diversité. J’ai participé à deux études sur les thématiques des discriminations, des violences sexuelles et de la gestion de la diversité, en apportant de nouvelles analyses à une base de données d’enquête sur la perception des discriminations et des violences sexuelles à l’Université de Lorraine.

Que vous a apporté votre stage ?

J. M. N. : L’association LepC, anciennement IMS Entreprendre pour la Cité, est pionnière en matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) en France. De même, la Charte de la diversité est une véritable référence dans la diffusion du concept de diversité, en France comme en Europe. Elle m’a donné l’opportunité d’approcher de près les politiques de diversité des entreprises et d’échanger avec les interlocuteurs en charge de ces questions. Pour mon mémoire, j’ai voulu explorer et analyser les relations entre RSE et gestion de la diversité en entreprise en partant des représentations et perceptions des signataires de la Charte de la diversité. Si les relations historiques entre RSE et diversité semblent fluides, elles ne sont pas toujours évidentes dans la pratique. Mon mémoire apporte quelques pistes de compréhension.

Et pour le futur ?

J. M. N. : Je poursuis une thèse, avec comme objectif de faire progresser notre compréhension de l'écart entre ce que les organisations disent et ce qu'elles font en matière de diversité. Ce projet est une collaboration entre le Centre Emile Bernheim (Solvay Brussels School of Economics and Management) et le Centre de psychologie sociale et culturelle de la faculté de sciences psychologiques et de l'éducation, à l’Université Libre de Bruxelles.

Je vois l’expérience acquise à la Charte de la diversité comme une préparation à cette thèse. Elle m’a permis de me familiariser à la thématique de la diversité, aux acteurs du domaine et à la dimension managériale qu’elle implique. De plus, j’ai été moi-même confronté à l’écart entre le discours « politiquement correct » sur la diversité et la mise en œuvre d’actions concrètes chez des acteurs engagés sur le sujet. J’ose croire que tout cela me permettra de m’adapter assez vite au projet et de le faire évoluer.

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