L’Université de Lorraine ne vit pas hors sol. Ses nombreux bâtiments sont entourés par ce qu’il est communément appelé les « espaces verts ». Or, ce secteur connait une véritable révolution dans sa gestion ! Les effets du changement climatique font apparaître sous nos latitudes de nouvelles essences et menacent d’autres de disparition. Les sécheresses sont plus fréquentes et plus sévères et obligent à repenser l’usage de l’eau. Les modifications législatives proscrivent année après année l’utilisation de produits phytosanitaires et de pesticides, bouleversant des habitudes de travail vielles de plusieurs dizaines d’année… Enfin, les attentes des usagers ont également évolué vers un meilleur respect de la biodiversité…
Consciente de ces bouleversements, l’université a entrepris de modifier en profondeur ses méthodes de gestion des écrins de verdures qu’elle a la chance de posséder sur ses campus. Pour cela, une action a été engagée avec le Centre de formation professionnel agricole (CFPPA) de Courcelles-Chaussy en 2019. Un diagnostic des espaces a été mené sur l’ensemble des composantes de Metz, à Longwy et sur Nancy à l’IUT Nancy-Brabois et le campus Santé (avec le cabinet Sens Paysage). Ce diagnostic se poursuivra sur Nancy à partir de janvier 2021 et sera réalisé par les équipes de Courcelles-Chaussy.
Développer la culture de nouvelles pratiques
L’objectif est repenser l’action des agents pour entretenir autant que nécessaire, mais aussi peu que possible ! Pour cela, une réflexion sur la mise en place de plans de gestion différenciée a été lancée. La mise en œuvre a débuté à Metz, sur le site de Bridoux en premier lieu, bientôt rejoint par l’Île du Saulcy et le technopôle. Des formations et des accompagnements sont prévus pour réussir ce changement. Ainsi le 24 septembre 2020, tous les agents de l’Université de Lorraine intervenant dans les espaces étaient conviés à une journée métier centrée sur le « zéro phyto ». Ce fut également un moment d’échanges sur les pratiques des uns et des autres pour renforcer les liens inter composantes.
Ce nouveau mode de gestion va transformer certains paysages qui avaient trop tendance à vouloir ressembler à des golfs tondus le plus souvent possible !
Des espaces verts où la nature s'épanouit
Le modèle horticole avec ses interventions intensives ne sera plus la règle partout. Des espaces seront fauchés plus tardivement pour laisser à la nature plus de possibilité pour développer la biodiversité. L’utilisation d’essences locales plus résistantes aux parasites éventuels sera privilégiée... Il appartiendra donc à chacun de respecter ces espaces en évitant les abandons de déchets, en acceptant aussi de voir des zones non tondues et parfois des herbes folles.
A noter qu’une partie des espaces verts sont actuellement gérés par des sociétés extérieures. Dans les Vosges, ce marché a été attribué à une entreprise d’insertion, PRO C.D., et sur l’agglomération de Nancy à l’AEIM, Établissement et service d'aide par le travail (ESAT).
L’université met donc tout en œuvre pour répondre aux enjeux du développement durable en proposant un nouveau modèle de gestion de ses espaces verts conciliant les impératifs écologiques, économiques et social pour faire éclore un monde plus durable, équitable et vivable.