Industrie du futur : « les collaborateurs au cœur de la stratégie de transformation »

 
Publié le 17/12/2020

Appelé à donner son opinion dans La Tribune, le 28 octobre dernier, Pascal Laurin, Directeur Industrie 4.0 Bosch France et Directeur de la division Techniques d'Assemblage Bosch Rexroth France l’affirme : non seulement l’industrie du futur n’est pas qu’une affaire de technologies, mais, en réalité, elle ne peut être viable, applicable et efficace qu’en étant l’émanation du facteur humain.

« L'industrie 4.0 surprend par ses usines connectées, robotisées et intelligentes », rappelle d’abord Pascal Laurin. Et, en effet, la vitrine met essentiellement en scène les technos les plus en pointe, cobots, capteurs, jumeau numérique, fabrication additive, intelligence artificielle et réalité augmentée. Pourtant, la crise sanitaire l’a mis clairement en lumière : si les importations mondiales sont interrompues, si les matières premières manquent, que deviennent ces usines à la pointe du progrès ? Et la prise de conscience écologique va, en réalité, dans le même sens : c’est en relocalisant les usines, en adaptant la production à la demande, en limitant l’impact environnemental, c’est à dire en remettant en cause en profondeur les choix économiques de ces dernières années, que nous pourrons répondre aux enjeux sociétaux qui sont devant nous.

La part de l’industrie dans le PIB français a été divisée par 2 en 30 ans, passant de 22 % en 1990 à seulement 11 % aujourd’hui. Souffrant d’une mauvaise image, perçue comme vieillotte et polluante, elle voit les jeunes talents se détourner. Un retour en grâce ne sera naturellement possible, nous dit Pascal Laurin, que si le secteur intègre les nouvelles technologies, mais, surtout, il n’a pas d’autre choix que de s’adapter aux nouvelles attentes des consommateurs. Et c’est précisément ce qu’ambitionne l’industrie 4.0 : qualité, proximité, adaptabilité, impact écologique limité.

Mais pour que ces belles promesses puissent être tenues, c’est la dimension organisationnelle qui doit être revue. C’est la réalité du terrain qui doit donner l’impulsion de départ. « C’est parce que la méthode consacre les collaborateurs au cœur de la stratégie de transformation qu'elle se révèle applicable et efficace, quelles que soient la taille, la configuration, la région du monde, les cultures des industries qui l'appliquent », insiste l’auteur. Et ce n’est pas en centralisant, comme on l’a souvent fait en France, en impulsant d’en haut que la solution viendra. L’État, la BPI peuvent – et doivent – accompagner la démarche, mais c‘est du terrain, et des hommes, que l’étincelle viendra.

 

Lien vers l’article de La Tribune : https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/l-industrie-4-0-n-est-elle-qu-une-question-de-technologies-860755.html